Protais Lumbu Maloba Ndiba se souvient des temps difficiles qu’il avait passés aux côtés de son aîné et collègue du groupe des 13 Parlementaires et Fondateurs de l’UDPS, Kyungu wa ku Mwanza (partie 2)

Protais Lumbu Maloba Ndiba se souvient des temps difficiles qu’il avait passés aux côtés de son aîné et collègue du groupe des 13 Parlementaires et Fondateurs de l’UDPS, Kyungu wa ku Mwanza (partie 2)

10 Sep, 2021

De notre arrestation à Lubumbashi par la région militaire le 7mars 1982 : Nous passâmes quelques heures à la région militaire avant d’être acheminé au T2. Cachot très célèbre à Lubumbashi où on torture les détenus et même les tuer. Le Président Kibassa fut amené à une cellule individuelle alors que moi-même, les fondateurs Kyungu et Lusanga  fûmes introduits dans une cellule collective, où, nous avions rencontré quatre détenus. Kyungu ne tarda pas à s’en dormir et même à ronfler alors qu’avec Lusanga nous réfléchissions sur ce qui venait de nous arriver. Le matin,  les militaires avaient pris un à un les quatre codétenus pour les fouetter d’abord puis leur demander de cogner au mur jusqu’à ce que le sang commence à couler et enfin un soldat nommé LUAMBA qui se disait sergent originaire de Bandundu, celui-là même  qui la nuit avait tiré lors de notre arrestation alors qu’il était sous les ordres de SENGI qui disait être un adjudant-chef m’interpella en disant, « vous le barbu, c’est votre tour maintenant. Vous aviez trop parlé hier  » Il me pria de sortir de la cellule ce que je refusais. Il ordonna alors aux autres détenus de sortir de cette cellule. Les collègues Kyungu et Lusanga par solidarité à moi refusèrent de s’exécuter. Le  Général Yoka qui s’était écrié en me voyant « il est abîmé comme ça ? », dit avoir causé avec le Gouverneur qui lui avait dit de n’avoir reçu aucun ordre de nous arrêter et que par conséquent nous devrions être relâchés. Le 12 mars peu avant cinq heures du matin, on frappa à la grille et quelques minutes après ma Jose m’annonça qu’on était venu me chercher. En effet, je vis les soldats avec mon collègue Kyungu. Me présentant enfin devant les soldats, l’agent de l’AND me mit dans le véhicule qui nous conduisit droit au cachot de l’AND/Lubumbashi. Le soldat qui m’accueillit me brutalisa dans ses manières de faire la fouille corporelle pendant que Kyungu protestait………Peu après-midi, le véhicule nous amena à l’aéroport de Luano où nous fûmes embarqués dans le DC 10 d’air Zaïre. A Kinshasa, nous fûmes cueillis dès les escaliers de l’avion et placés dans une jeep. Les gendarmes mobiles nous amenèrent au quartier général de l’AND à Gombe, Avenue de 3 Z, où nous fûmes accueillis par un lieutenant qui nous mît dans trois cellules collectives différentes. Le Président Kibassa était déjà là à la cellule de femmes. Quelques minutes seulement nous étaient accordées pour prendre un peu d’air hors de la cellule. Je me mettais en contact avec mes collègues Lusanga et Kyungu. Le Président Kibassa ayant été gardé du côté de cellules des femmes pour y accéder,  il fallait donner de l’argent aux surveillants. Kyungu le faisait souvent. Lorsque la commission finit de rédiger son rapport, nous fûmes de nouveau amenés à l’avenue de la Justice pour signer les procès-verbaux. Le matin du 27 mars 1982, nous fûmes extraits du cachot de l’AND pour la prison de Makala via la Cour de Sûreté de l’État, situé sur l’avenue du 24 novembre, face au camp militaire Kokolo.

(Textes tirés de l’ouvrage Protais Lumbu IV « « Mon apport dans le Triomphe de la démocratie multipartiste’ » : Chapitre 6. De mon arrestation, ma détention et la première goutte du sang versé par l’UDPS. www.femmefortes.com)