
14 Juil, 2016
La Belle at the movies, c’est le premier film documentaire de la réalisatrice italienne Cecilia Zoppelletto. Projeté en avant première ce mardi 21 juin au Fleuve Congo Hôtel Kempiski, une soirée haute en couleur qui a connu la participation de plusieurs officiels et autres personnalités a savoir le ministre du Tourisme Mutiri wa Bashara, des ambassadeurs accrédités en Rd-Congo, divers responsables d’entreprises, venus découvrir pour la première fois le contenu de ce film documentaire d’une heure projeté grâce au soutien de Vodacom Congo, Nile Dutch, Comexas Afrique et FBN Bank. Cette projection a permis à ces nombreuses personnalités de découvrir et de se faire une idée sur les causes de manque de salle de cinéma à Kinshasa ainsi que les problèmes que rencontrent les producteurs dans le secteur cinématographique Rd-congolais.
De quoi Parle ce documentaire ?
La Belle at the Movies, La belle au cinéma est le premier long métrage documentaire de Cecilia Zoppelletto. Il parle de Kinshasa la belle, une ville de plus de 10 millions d’habitants qui se retrouve à l’heure actuelle sans une seule salle de cinéma. A travers ce film documentaire, la réalisatrice Cecilia Zoppelletto a recueilli des interviews des réalisateurs congolais, des propriétaires de salles de cinéma des exploitants de cinéma, des responsables gouvernementaux et des fans du cinéma qui ont éclairé sa lanterne à travers des histoires, des opinions et des souvenirs nostalgiques sur l’histoire de leur ville, l’ère apartheid ,le néo-colonialisme de Mobutu déplié par le sort de ses salles de cinéma.

Cecilia Zoppelletto, réalisatrice et productrice du Film documentaire « La Belle at the movies ». Ph. Dr. Tiers
A travers ce documentaire, la réalisatrice retrace l’art cinématographique de la République Démocratique du Congo, tout en explorant la place importante que cet art a occupée par le passé dans la société congolaise. Avec le concours de Zeka Laplaine, cette dernière nous embarque dans un voyage à travers les rues de la ville et ses vieux cinémas en ruine tels que VIP, Ciné Palace, Ciné Joly dont la dernière a fermé ses portes en 2004 et qui sont aujourd’hui en état de délabrement et de négligence. Le documentaire de Cecilia Zoppelletto regorge des contradictions des acteurs sociaux, politiques et économiques et capture un réel sentiment de frustration au cœur de ces cinéastes congolais, dont la plupart a quitté le pays.
Qu’est-ce qui explique qu’en une décennie, on aie assisté à la chute de toute une industrie et quel a été son impact sur le public ?
Momo Sunguza ancien propriétaire du Cinemax (salle ayant fermé ses portes en 1998) explique que : « les vieux cinémas ont été envahis par des groupes de prière. Nous avons eu des problèmes avec les parents qui ne voulaient pas laisser leurs enfants aller au cinéma parce que selon eux, le cinéma était diabolique et contre leurs croyances »
Albert Kankienza, pasteur et président des églises de réveil de la République Démocratique du Congo : « A l’époque, les films ont influencé négativement l’éducation de la jeunesse, lorsque les jeunes suivaient quelque chose qui n’avait pas une bonne influence et qu’ils essayaient de l’appliquer dans leur vie, il en découlait des ravages ».
Il faut également ajouter que ce sentiment d’inertie artistique est aggravé par l’Industrie de la Vidéo pirate à Kinshasa. Ces pirates dictent les films qui entrent et qui seront consommés par la population. Ils fournissent et assurent une alimentation régulière en films importés et bon marché.
Une projection d’une heure, dans une salle obscure pleine d’invités de marque qui n’ont pas manqués de poser des questions à la réalisatrice et au Cinéaste Rd-congolais Balufu Bakupa-Kanyinda. Face aux multiples questions, la réalisatrice a informé que c’est par curiosité qu’elle s’est lancé dans la production de ce documentaire : « Pendant que j’étais venu en vacance à Kinshasa en 2014, j’ai remarqué qu’il n y avais pas d’affiches sur le cinéma dans la ville. Lorsque je posais la question a mes amis, cette question faisait débat ». et de poursuivre : « Il y avait tant de réponses, j’ai trouvé que c’était intéressant d’enquêter sur cette question. Le tournage n’a pas été facile pour moi a causes des nombreuses personnes qui ne voulais pas parler pensant que j’utiliserai la mauvaise image du pays. J’ai tourné pendant 8 jours au lieu d’un mois a cause des conditions climatique dont notamment le soleil, le manque d’ombrage. J’ai pu avoir des interviews avec des personnalités gouvernemental qui m’ont beaucoup aidé tel que le ministre de l‘information Lambert Mende Omalanga et le regretté ministre de la culture et des Arts Banza Mukalayi Sungu qui était très contant lorsqu’il avait vu la bande d’annonce du film documentaire. C’est dommage qu’il ai pas vu le film en entièreté» regrette Cecilia . Quant à la question de savoir pourquoi le secteur Culturelle n’évoluait pas en rdcongo, C’est au Cinéaste Balufu Bakupa -Kanynda de répondre que Son ami feux Banza Mukalayi se battait énormément pour le développement de ce secteur mais que malheureusement le gouvernement ne le trouvait pas prioritaire.
Qui est Cecilia Zoppelletto
Née à Padua en Italie de parents Artistes, Cecilia Zoppelleto est arrivée à Londres en 1994. Elle a débuté sa carrière en 2005 en tant que productrice au bureau de nouvelles de Londres de la RAI ( RAI’s London news desk).
De 2008 à 2011, elle a travaillé pour le réseau italien Antenna Nordest, comme animatrice, productrice et scénariste. Elle écrivait, produisait et animait un certain nombre de programmes, d’art et de culture de talk-shows.
Elle revient à Londres en 2012 est devient l’éditrice de magazine « Away Luxury » parlant des caractéristiques du style de vie nigérian et qui est une plate –forme des chiffres dans les pays d’Afrique en ce qui concerne les affaires, l’art ,la mode et la culture.
Elle est chercheuse de l’Université de Westminster de Londres, Fondatrice et Directrice du festival Accents Film, également réalisatrice et productrice a Preston Witman Productions ltd. Elle a obtenu une maîtrise en études cinématographiques de l’Université de Westminster.
En 2015, sa thèse portait sur la « Disparition des salles de cinémas de la République Démocratique du Congo », qui la conduisit à écrire, produire et réaliser le long métrage documentaire sur la culture du cinéma à Kinshasa appelé « La Belle At The Movies » Ce film documentaire a été présenté dans plusieurs festival a travers le monde avant d’être présenter à Kinshasa, il s’ agit d’ Africa film festival, film africa Ras, Afriff, festival cinema Africano, Afry Kamera, Cinema on the…
Béatrice LUMBU