Chapitre 19.  De ma détention au  cachot de l’AND/Lubumbashi via Kalemie.

Chapitre 19.  De ma détention au  cachot de l’AND/Lubumbashi via Kalemie.

9 Déc, 2015

Protais-Lumbu

Texte tiré de l’ouvrage : PROTAIS LUMBU 4. «Mon apport dans le Triomphe de la démocratie multipartiste’ »

Protais-Lumbu21

Protais LUMBU MALOBA NDIBA, Président de l’UDPS. Ph. « femmefortes.com »

 

Le soir de la levée du deuil de mon père, la distribution des boissons avait déjà commencé lorsque je dis au revoir à ma mère en présence de ma tante Chekanabo et mon oncle paternel Sixte. Certaines personnes non-membres de ma famille directe tenaient aussi à entendre tout ce que j’allais dire. Ce fut le cas de la citoyenne Marcelline Katuba que maman Chekanabo avait réprimandé.

Je pris avec moi sans avoir eu l’occasion de les consommer pendant le triste voyage, un bidon de lumay may et la viande de singe que mon grand-oncle maternel Mayani m’avait apporté. Malgré sa grossesse déjà à terme et nos enfants se trouvant à Kongolo, mon épouse  avait aussi pris place avec son bébé abord du véhicule devant me conduire à Kalemie et tenait à être à mes côtés partout où je serais amené.

Nous quittâmes Mbulula quand les danseurs mbuli de Kayanza y arrivaient. Je les avais personnellement invités malgré l’avis contraire de papa Sixte et regrettais de ne pouvoir pas les encadrer.

Le soleil était déjà à l’horizon lorsque le véhicule atteignit la limite de la zone de Kongolo pour pénétrer dans celle de Nyunzu.

C’est vers minuit après un halte à Pende que nous nous arrêtâmes devant la résidence du Commissaire de zone de Nyunzu, le citoyen Shindano Nduwa, que j’avais connu à Kongolo pendant mon premier mandat parlementaire de 1975-1977.

Après l’extraction de papa Lipu  du cachot, avec lui, nous avons poursuivi nuitamment notre voyage. Le chauffeur s’étant égaré en allant vers Manono, nous retournâmes à Nyunzu pour prendre la bonne direction. Il faisait déjà clair lorsque le bac de Nyemba nous fit traverser la rivière Lukuga et tout en admirant les hippopotames je profitai pendant ce temps à encourager Lipu.

Notre arrivée à Kalemie eut lieu dans l’après midi. En voyant plusieurs personnes sur l’avenue principale, je me rappelais qu’elles venaient d’assister au défilé  du 24 novembre.

Logé à l’hôtel du lac, j’y prenais aussi mes repas en compagnie de mon épouse. Pendant la journée, je m’asseyais au balcon et recevais des visiteurs dont l’épouse de Masimango Muteba qui nous avait apporté le fufu.

C’est au bout d’une semaine, qu’une autorisation à voyager abord du train marchandises  portant les mentions suivantes nous fut remise :

Kalemie, le 03/12/1985

AUTORISATION TEMPORAIRE N° 357/198

AUX TIERS DE LA SOCIETE

CTNE  LUMBU MALOBA NDIBA + enfant

 Le nommé LUMBU MALOBA NDIBA n° coupon est autorisé de prendre place à bord d’une HKM 601 HLD 1305 … conducteur NKONGOLO + M.O. NYEMBA + CIBAKA de Kalemie à LBB avec autorisation  du DRE ai

 Motif de déplacement  MISSION DE SCE AND

 N.B. Il est strictement interdit de monter à la cabine.

                                                                                                 Fait à Kalemie le 03/12/1985

                                                                                                                  Par MASHANTA

                                                                                                              Fonction CH6R PR

                                                                                           Signé Mashanta M. wa Kanon 

                                                                                        CHCK-PR REGION-EST KALEMIE

Lorsque nous nous présentâmes à l’embarquement, je constatais qu’il n’y avait pas de voiture des voyageurs et qu’il fallait  prendre place dans la locomotive.

L’inspecteur de l’and, le citoyen DE BONGO, qui se présentait aussi en qualité de colonel nous escortait lui-même.

Partis de Kalemie le soir, nous avions atteint Nyunzu dans la matinée. J’indiquai aux personnes qui me reconnaissaient que j’étais acheminé à Lubumbashi.

Ayant visité le bureau du Projet nord Shaba pendant l’arrêt du train, nous y avons rencontré l’ingénieur Jean Marie et son épouse Marie Munyama, condisciple de mon épouse. Nous nous apprêtions à prendre le déjeuner lorsque la locomotive sonna et abandonnant tout, nous reprîmes notre place abord.

A Kabalo, nous n’étions pas sortis de la gare. La locomotive y quitta le soir et roula toute la nuit pour atteindre Kamina le lendemain dans l’après midi. N’ayant pas trouvé ce jour la correspondance pour Lubumbashi, j’avais été permis avec mon épouse d’aller passer la nuit à la résidence de mon frère Lumbu Athanase, qui habitait à sa scierie, située près de la brasserie.

J’informai à ce dernier l’objet de mon voyage et lui décrivis les conditions dans lesquelles notre père Mwalimu Martino était décédé. Il me fit part quant à lui de la maladie de maman Eulalie comme ayant été la cause de son empêchement à rejoindre le lieu du deuil et m’accompagna à l’hôpital pour la visiter.

Maman avait déjà beaucoup maigri. Elle était émue à l’écoute des circonstances du décès de son beau-frère. Papa Marc était à son chevet. Il m’assura qu’aussitôt que les conditions seraient favorables il partirait au deuil de son petit frère.

Le lendemain le train courrier en provenance du Kasaï arriva tout bondé du monde. Nous  avions été installés au restaurant malgré les plaintes que j’avais formulées sur l’état de santé de mon épouse.

Ce train  avait quitté Kamina dans l’après midi et ne dépassa Luena que le matin pour s’arrêter  près de Lubudi.  Nous y restâmes toute la journée à cause d’un déraillement qui avait eu lieu à quelques distances de là et nous nous débattîmes pour trouver à manger.

Le train n’atteignit Lubumbashi que l’après midi du lendemain.  L’inspecteur qui sortit de la gare, nous avait demandé de l’attendre. A son retour, il nous  prit abord d’une voiture pour nous amener au siège de l’agence nationale de documentation, où, je fus détenu pendant que mon épouse devait chercher où se loger.

S’étant rendue à la cité Gécamines à la résidence de ma petite sœur Elisabeth, elle ne la trouva pas, parce qu’avec mes autres petites sœurs et mon jeune frère Faustin, ils s’étaient rendus à Mbulula au deuil de notre  père. Elle retira cependant un matelas et un poste de radio auprès de son mari Célestin pour me les amener.

J’appris à l’and que j’étais le prisonnier du Gouverneur de région ! En effet, ce dernier avait demandé que je sois déplacé de Kongolo lorsqu’il avait été décidé que Kana Kange y soit envoyé. A cause de la longue distance entre Lubumbashi et Kongolo, le Redoc avait souhaité qu’un avion soit mis à sa disposition, cela n’ayant pas été fait, ce problème était resté sans suite.

L’inspecteur De Bongo était quant à lui convoqué à Lubumbashi pour motif de service et voilà, qu’il en avait profité pour  m’y amener par train alors que sa hiérarchie ne s’y attendait pas du tout !

Le Gouverneur du Shaba à l’époque, le citoyen Duga Kugbetoro était secondé par le citoyen Koyagialo, auparavant Commissaire urbain de Lubumbashi. Sur ma demande, il avait autorisé la lecture, la visite par mon épouse pour m’apporter la nourriture quotidienne, la possession d’un poste de radio et enfin la possibilité de rester dans la cour du cachot pendant la journée.

Informé que mes collègues fondateurs de l’UDPS n’étaient pas en détention, je trouvais cela injuste et discriminatoire et écrivis une lettre de protestation au Gouverneur ! Le Redoc se limita à informer sa hiérarchie de ma présence à son cachot et dit attendre la réaction.

Quelques  jours après mon internement, des odeurs inhabituelles que j’avais commencé à sentir  à partir de l’endroit où le train s’était longuement arrêté près de Lubudi s’étaient accentuées à telle enseigne que j’avais mal à la tête.

Le codétenu KYUNGU MUKANKE, neveu du Président Kibassa que j’avais trouvé au cachot de l’and à cause de ses activités dans l’UDPS, dont il était cofondateur depuis son internement à la prison de Makala en 1982,  m’avait persuadé à demander l’autorisation de voir un médecin.  L’ayant obtenu, deux militaires  m’avaient  conduits à l’hôpital général Sendwe.

Le médecin qui m’avait reçu était un blanc. Je lui avais décrit toutes les violations de droits de l’homme dont j’étais victime. Il recommanda des examens radiologiques qui avaient établis que je souffrais de sinusite et que les faux de mon cerveau étaient calcifiés. S’étonnant qu’en si peu de jours, le mal se soit si aggravé, il me prescrivit une ordonnance.

Sur mon chemin de retour, je méditais sur mes conditions précaires ne pouvant  me permettre de réunir tous ces produits pharmaceutiques prescrits, lorsque je m’étais croisé avec le pharmacien Ngoy, une ancienne connaissance de l’Unaza au Campus de Kinshasa. Installé à Lubumbashi, il avait une des grandes pharmacies de la place. Il m’offrit sans tarder les Sinutab, les bactrim et les extra fort me recommandés.

Je partais régulièrement à l’hôpital où de temps à autre le médecin m’examinait jusqu’au moment où la radio rétablit que le mal était guéri. Ayant été interdit de prendre la bière pendant les soins médicaux,  j’avais passé la Noël sous le régime des sucrés.

Toute mon alimentation reposait sur mon épouse qui devrait chaque jour m’en apporter. C’était son occupation principale. Elle n’envoyait quelqu’un d’autre que si elle avait un empêchement majeur. Je partageais mes repas avec mes codétenus familiers qu’étaient de l’obédience de l’UDPS et en contrepartie ils m’offraient ce qu’ils recevaient.

En effet, Kyungu Mukanke devint mon compagnon de malheur avec lequel je m’entretenais et examinais différentes hypothèses. Il y avait d’autres détenus politiques arrêtés au motif qu’ils étaient des collaborateurs de Nguz Karl-i-bond, alors en exil après sa démission du poste de 1er Commissaire d’Etat. Ces codétenus avaient déjà fait longtemps au cachot et ma présence parmi eux relança leur dossier. Je ne manquai pas à citer les noms de : Kyungu, Albert Kakulu, Jean Pierre Motta, Adelar et François dans mes correspondances.

Par eux, j’appris les nouvelles du passage à ce cachot des combattants de l’UDPS, Shimba et  Kana Kange,  qui avaient été arrêtés à Kinshasa à la résidence du Président Kibassa et avaient été relégués dans leurs villages d’origine au Shaba dans la sous région de Tanganika. Ce qui m’avait permis à informer l’opinion nationale et internationale de la mort à Kongolo de Robert Kana Kange et de ma présence à son enterrement.

Le jour de nouvel an, le citoyen Kyungu, prenant ma défense, avait frappé un codétenu qui s’appelait Mbuyu  qui m’avait parlé sans courtoisie en soutenant que tous les mérites au sujet de l’UDPS revenaient aux fondateurs kasaïens.

Le 4 janvier 1986, la belle sœur de ma petite sœur qui m’avait apporté mon repas  m’avait informé que la veille, après qu’elle m’ait visité, mon épouse avait été internée aux cliniques Mama Mobutu où, elle avait accouché vers 20 heures de ce jour même du 03/01/1986,  un garçon.

Dès sa sortie des cliniques, le 07/01/1986, le nouveau né, à qui je donnai le surnom de “ UDPS ” parce que né au moment où je me trouvais en détention à cause de mon parti, Union pour la Démocratie et le Progrès Social « UDPS »  m’avait été amené à mon cachot.

Né un mois et demi après la mort de mon père,  ma mère souhaitait lui donner le nom de decuyus que portait déjà, mon fils aîné Lumbu Maloba Sagali Kichwanyoka Martin, alias Baby. Je lui avais donné cependant le nom familial de LUMBU et le post nom de MUYENGA, mon arrière grand-père, que mon grand frère Athanase porte. Celui-ci, ayant été celui qui de tous mes parents m’avait le plus encadré pendant ma jeunesse, je fis de cet enfant son homonyme.

A son retour de Mbulula avant ses grandes sœurs, mon petit frère Faustin  m’avait rendu visite. Il me dit avec malice qu’il ne comprenait pas comment notre père était décédé et qu’il fallait que je lui donne des explications.

Lui ayant rétorqué que c’était à lui qui venait du deuil à me dire ce qu’il avait appris,  il me répondit qu’il avait entendu que ce décès avait été  provoqué par moi, pour accéder aux grades politiques.

Irrité, je dis que c’était plutôt lui qui avait été à la base de cette mort. Il lui écrivait régulièrement pour lui demander de l’argent alors qu’il savait bien que retraité, il n’en avait pas. Travaillant durement aux champs, notre père abattait des arbres et tirait des charges lourdes dont la conséquence avait été pour cet homme qui avait subi une opération chirurgicale d’hernie étranglée  cinq ans auparavant, la nécessité de subir une nouvelle opération chirurgicale. En effet, le médecin m’avait donné les explications selon lesquelles, « le blocage des intestins provenait de cet état là et de son arrivée tardive à l’hôpital alors qu’il avait passé toute la journée en train de vomir, ce qui avait provoqué l’hypotension à laquelle il ne pouvait pas faire face pour entreprendre une intervention quelconque de ce genre, sans le danger de voir le patient mourir sur le lit d’opération ».

Ma petite sœur Eudoxie rentra elle aussi avant ses grandes sœurs. Alors qu’il lui avait été demandé de nous apporter de Kongolo nos enfants, elle ne le fit pas. Ayant aussi prêté oreilles aux racontars qui m’accusaient d’avoir été à la base de la mort de notre père, elle ne me visitait pas et lorsque je lui avais demandé la raison d’une telle indifférence, elle m’avait répondu qu’elle était très prise par ses obligations professionnelles.

D’autres parents et connaissances, tels que Louise, Ida, Etienne, Marie-Claire Kasama, Léonard Messo Kahenga et Léontine Lumbu, la fille de mon oncle Ilonda qui étudiait à Cepromad étaient passées me voir à l’and au moins une fois.

Dans le cadre de l’accueil de nos enfants à Lubumbashi, j’avais songé à la maison de mon oncle paternel Ilonda ya Mbundu située sur l’avenue des Eucalyptus au Bel air. Lors de mon bannissement de 1981, j’y avais été logé avec mon épouse pendant près d’un mois avant qu’elle n’ait regagné Kongolo et que moi-même ait été appelé à sa maison de l’avenue Sapinniers. Papa Ilonda habitait à Kinshasa avec sa famille. Les occupants de cette maison étaient Déogratias Mwehu Lukonzola, fils de papa Joseph Mwehu Mbundu, Alexandre et Déo, enfants de mon cousin Sangwa Augustin.

Sur ma recommandation, mon épouse rencontra Déo Mwehu qui lui accorda une chambre. Après qu’elle ait déménagé de la résidence de ma petite sœur Elisabeth, mon épouse reçut des enfants, qu’Ilunga, le gérant du guest house lui avait amenés. Elle avait partagé cette maison quelques temps après avec Léontine Nyembo et Raymond, petite sœur et cousin de Maman José, épouse de mon oncle, Boniface et sa famille, mais aussi avec Meshak, le collègue de Raymond.

Pour raison de terminer l’année scolaire à l’école primaire Mapema, où, il avait déjà fait tout un trimestre, notre fils ainé Baby resta à Kongolo sous la garde du gérant Ilunga.

En ce qui concerne l’inscription des enfants venus à Lubumbashi, le cofondateur Kyungu Mukange intervint en donnant à mon épouse une note de recommandation qu’elle avait  remise au directeur de l’école de l’institut Tuendelee. Ainsi les enfants, Lumbu Modestine et Lumbu Béatrice appelées respectivement “ Maman et Tantine ” furent inscrites en 2è  et en 1 ère année primaire.

Patrice Lumbu Tagamanga alias Pichou avait été inscrit quant à lui en classe de maternelle à l’école de la SNCZ, située sur l’avenue de Sapinniers non loin de l’habitation de mon épouse.

C’est à pied que les deux filles parcouraient des kilomètres pour rejoindre leur école chaque matin même pendant le climat très froid. Leur mère me les avait amenées à l’and pour me saluer.  “Maman ” vint un autre jour me saluer à l’and avec sa copine, à partir de leur école,  à ma grande surprise !

Un autre codétenu qui s’appelait François, infirmier de profession, avait recommandé mon épouse auprès du docteur Massengo pour les soins médicaux de nos enfants. Ce dernier le fit sans contrepartie à sa polyclinique de la zone Kamalando.

A l’occasion de la visite à l’and du délégué de la croix rouge internationale, mes codétenus qui avaient formulé des demandes lors des visites antérieures reçurent qui d’un livre, une paire de lunette ou même des produits pharmaceutiques.

J’avais aussi écrit  à la Croix Rouge Internationale en Suisse, au Gouverneur de région du Shaba et  au Président Kibassa à Kinshasa.

Aux autorités régionales, je protestai contre mon arrestation et plus particulièrement contre le Vice-gouverneur de région, le citoyen Koyagialo qui gérait mon dossier dont j’avais affirmé être un hypocrite qui avait les apparences d’un religieux alors que réellement il était le plus grand bourreau. Le meurtre des élèves et enseignants des écoles primaires de Lubumbashi, je le mettais à sa charge. J’avais même affirmé que sachant maquiller ses forfaits, il était le vrai représentant du pouvoir et en stage pour être titularisé.

Cette lettre suscita le courroux de mes geôliers et ordre fut donné pour que mon épouse n’accède plus à la cour de l’and. Elle était suspectée de m’amener les informations de l’extérieur et de sortir avec mes correspondances. Ne pouvant plus me rencontrer, elle s’arrangea pour me faire parvenir mes repas par sa bonne que ma fille “Maman” accompagnait. Elle ne me revit que lorsque le citoyen Koyagialo avait été muté au Kivu.

Ayant appris de mon épouse à l’occasion du passage du fondateur Lusanga à Lubumbashi qu’une somme de 200.000 FB (Deux cent mille francs belges) nous avait été envoyée alors qu’elle ne l’avait pas réceptionnée, j’écrivis au Président Kibassa pour lui dire que je ne comprenais pas qu’ils se soient partagés de l’argent envoyé par les organismes internationaux et m’aient oublié alors que pour le parti, je me trouvais en détention et eux libres.

J’appris aussi qu’à cause de mon absence à Kinshasa, le citoyen TSHILEMBE KOTE m’avait remplacé en qualité de Secrétaire à l’information et que le Collège des Fondateurs sur proposition des responsables à l’Organisation et aux Relations Extérieures avait procédé à diverses nominations.

Mon épouse atteignit elle-même, grâce à l’abbé Kasongo du diocèse de Kongolo qui était à Lubumbashi en formation, les organismes internationaux auxquels elle avait expliqué ses malheurs et ceux de nos enfants. La paroisse Christ Sauveur du Bel air qui était à proximité de sa résidence fut sollicitée par les sections d’Amnesty international qui avaient décidé de lui venir en aide régulièrement.

Chaque fois que je demandais à être reçu par le Redoc,  celui-ci me faisait recevoir par son inspecteur qui s’appelait Uba. Après sa mutation, le nouveau redoc qui traversait souvent la cour de l’and me permettait de lui parler. Les agents de l’and que j’avais mieux connus étaient le chef de permanence Ngongo, l’agent mobile Tshibangu et le chef de poste Kashama, qui souvent m’escortait quand j’obtenais l’autorisation de me rendre à l’hôpital.

En dehors de moi-même et les codétenus politiques du groupe Kyungu Mukanke, d’autres personnes y compris des expatriés défilaient au cachot. A la veille de ma libération,  un Commissaire de zone y était détenu.

Vers la fin du mois de mars, le Redoc me convoqua dans son bureau pour m’informer de ma libération. Lui ayant demandé s’il en était de même des autres codétenus politiques et en l’occurrence du citoyen Kyungu Mukanke, il me répondit que pour eux il attendait encore les ordres de sa hiérarchie et que le message qu’il avait reçu de Kinshasa concernait uniquement mon cas.

Je quittai le cachot après avoir encouragé les autres détenus politiques et à pied, je rejoignis ma famille au Bel air sur l’avenue des Eucalyptus. Le chien qui s’était habitué à moi dans la cour de l’and m’avait suivi jusqu’à la maison.

A suivre