Protais LUMBU 5 (Chapitre 1: paragraphes 6 à 7)

Protais LUMBU 5 (Chapitre 1: paragraphes 6 à 7)

26 Nov, 2014

Ma difficile conciliation de ma qualité de fondateur d’un parti politique d’opposition à celle de mandataire d’une Entreprise Publique

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Dans ce volume sera abordée la manière dont  j’avais concilié ma qualité de Fondateur d’un Parti politique d’opposition à celle d’Administrateur Délégué Général Adjoint d’une entreprise publique,  au moment où le parti avait connu sa restructuration,  après la libéralisation du 24 avril 1990, dans une atmosphère de la guerre de leadership, qui l’avait amené petit à petit à sa dislocation.  

Paragraphe 6. LES MEETINGS ET RENCONTRES

 

1)    Le meeting du 04/11/1990

La fédération de Kinshasa dans le cadre du respect du mot d’ordre lancé par la hiérarchie du parti d’organiser un meeting à la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN) le 04 novembre 1990 avait lancé les invitations à la population malgré l’interdiction de ce meeting.

En effet, la commission fédérale de l’UDPS Kinshasa avait envoyé en date  du 26/10/1990 les notes à l’Hôtel de Ville, à la zone de Limete et au Président Délégué Général de la FIKIN pour leur informer de la tenue de ce meeting. La FIKIN  répondit négativement  dans sa lettre du 29/10/1990, il en avait été de même du Commissaire de zone  de Limete qui avait même envoyé le 19/10/1990, un message d’interdiction de meeting du parti.

L’Hôtel de Ville par sa note du 30/10/1990 avait motivé son refus à cause de non enregistrement du parti et avait publié le 2/11/1990 un communiqué d’interdiction.

Le collège des Fondateurs dans sa séance du 3/11/1990 décida que le meeting aurait lieu et que le communiqué ne concernait pas l’UDPS, étant donné qu’il avait rempli  toutes les conditions. Il avait été décidé aussi que la direction du parti se retrouve à la permanence à 9h00, pour se rendre ensemble à la Fikin.

La réaction du pouvoir avait été brutale. Elle avait utilisé les forces armées pour disperser les militants rassemblés à la Fikin.  Ainsi, des cadres du parti  qui étaient à la permanence pour regagner ensemble la Fikin, furent interdits d’y sortir. Des véhicules de la Garde Civile étaient massés devant la permanence du parti tout comme devant les résidences du membre de directoire Tshisekedi à la 10è rue et  du secrétaire national à l’organisation, monsieur Faustin BIRINDWA, à la 9ème rue/Limete.

Plusieurs combattants qui voulaient accéder à ces trois résidences étaient frappés.

A la Permanence de temps à autre de coups de feu étaient tirés et des grenades la crymogène lancées dans l’enceinte de la parcelle. Y ayant rencontré dans les alentours des cadres du parti qui ne parvenaient pas de s’y introduire, je les pris dans ma voiture Mercedes qui s’était frayé le passage à travers les barrières sous les regards hagards de la police  politique et de la garde civile.

Réagissant aux différents actes de violation des droits de l’homme commis par les forces armées à l’égard de nos cadres et combattants, j’écrivis le 24 janvier 1991 en ma qualité de Secrétaire national à la Justice et aux Droits de l’Homme, la note  CAB.JDM/UDPS/002/91 à monsieur le commandant  de la gendarmerie pour la ville de Kinshasa, pour lui prier de restituer des biens confisqués à la FIKIN dont les chaises, en date du 4 novembre 1990. Je reçus la copie de la note n°00187/1.5.00/S3-Org/1991 du 15/02/1991, du Général de division BOLOZI GBUDU TANIKPWA, Commandant la circonscription militaire, ville de Kinshasa, Commandeur de l’Ordre National du Léopard par laquelle il avait instruit le commandant du bataillon de gendarmerie territoriale de Matete de restituer des chaises saisies le 04 novembre 1990, ce qui avait été fait.

 

2)    Le meeting du 17 février 1991.

A l’occasion du 9ème anniversaire du Parti et 1er anniversaire après la clandestinité, la hiérarchie du parti  avait décidé de l’organisation à Kinshasa d’un meeting au stade du 20 mai, le dimanche 17 février, au lieu de vendredi 15 février, journée non ouvrable. Des fédérations autres que Kinshasa avaient été aussi ordonnées de le faire.

Le Secrétaire national à l’organisation du Parti avait pris toutes les dispositions utiles pour remplir les formalités recommandées par le ministère de l’intérieur, le gouvernorat  de la ville de Kinshasa et l’administration du stade.  

Le parti ayant été enregistré depuis le 17 janvier, les réponses furent partout positives. Des invitations avaient été lancées à la population mais aussi aux membres de directoire Kibassa, Tshisekedi et Lihau qui étaient absents de Kinshasa.

Les membres de directoire Kibassa et Lihau avaient regagné Kinshasa avant le 17 février 1991 et se présentèrent au stade du 20 mai aux côtés de leur collègue Mbwakiem. Le public attendait au stade même, l’arrivée du membre de directoire Tshisekedi dont le vol en provenance de Bruxelles était programmé ce matin même du 17 février.

Les membres de directoire MBWANKIEM, LIHAU, KBASSA et le Secrétaire national à l’organisation BIRINDWA introduits par monsieur Marc KAPENDA, Président de la commission d’implantation de Kinshasa s’étaient adressés au public qui avait rempli le stade du 20 mai, malgré les intimidations de services de sécurité et d’un hélicoptère qui survolait régulièrement le stade.

Le public fut irrité lorsqu’il lui fut informé que le membre de directoire TSHISEKEDI n’allait plus regagner ce jour Kinshasa, parce qu’il avait été empêché de prendre son vol à l’aéroport de Bruxelles/Zaventhem par le service de securité belge.

Le Secrétaire national aux relations extérieures, monsieur Omer KAMBA qui avait vécu lui-même cette situation à Bruxelles avait été présenté au public pour lui donner quelques explications. Tous les membres fondateurs du parti dont moi-même et les secrétaires nationaux avaient été  présentés ce jour au public.

En ma qualité de Secrétaire national à la justice et aux Droits de l’homme, j’avais instruit les Présidents fédéraux par ma note du 8/2/1991 de me transmettre régulièrement des cas d’injustice et de violation des Droits de l’Homme commis dans leurs circonscriptions respectives.

Informé ainsi de l’arrestation du Lieutenant BADINGAKA Nicolas, alias DABO, à l’aéroport de Ndjili en date du 15 février 1991, et sa détention au SARM,  au motif qu’il avait salué le Professeur Lihau, de retour au pays, j’avais adressé le 9 mars 1991, une note au Ministre de la Défense Nationale pour réclamer sa mise en liberté.

 

3)    Le meeting du 24 février 1991,

Ce meeting avait été tenu devant la permanence du parti à l’occasion du retour au pays du membre de directoire Etienne TSHISEKEDI. Il avait été tenu par les membres de directoire Mbwankiem, Lihau, Tshisekedi et Kibassa  devant un public nombreux qui avait accueilli à l’aéroport de Ndjili, le fondateur Tshisekedi et avait constitué un cortège impressionnant qui l’avait accompagné de Ndili jusqu’à la permanence. Les membres de directoire s’étaient limités à saluer le public, le remercier pour l’accueil et l’inviter au meeting qui allait être tenu prochainement à Ndjili  Sainte Thérèse.

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 1)    Le meeting de Ndjili, Sainte Thérèse du 3 mars 1991  

C’est au cours de ce meeting que le membre de directoire Etienne TSHISEKEDI avait fait le compte rendu de sa tournée  euro-américaine et avait annoncé la décision du collège des Fondateurs d’aller s’incliner à la tombe du feu Président KASA-VUBU à Singini. D’autres membres du directoire avaient aussi pris la parole tandis que les fondateurs et les secrétaires nationaux avaient été présentés au public. 

Dans le milieu proche de Tshisekedi,  certains de ses collaborateurs avaient commencé à contester la présentation des fondateurs autres que les membres de directoire, pour  motif que cela alourdissait la manifestation.

               

2)    Le meeting de Selembao du 9 mars 1991.

Au cours de ce meeting, le Secrétaire national à l’organisation, monsieur Birindwa, s’était limité à ne présenter que les membres de directoire et de les introduire par l’historique du parti.

Les membres de directoire avaient abordé chacun un thème particulier : Si le Professeur Lihau avait fustgé le pouvoir qui présentait mal le féderalisme soutenu par l’UDPS, Monsieur Tshisekedi avait dénoncé le pouvoir qui depuis qu’il avait appris que l’UDPS allait se rendre au Bas Congo, il s’est aussi préparer de s’y rendre et d’empêcher l’UDPS de le faire.

Monsieur Kibassa avait quant à lui critiqué les 60 partis politiques déjà existants qui s’étaient présentés en janvier à N’Sele pour répondre à l’invitation du président Mobutu et avait demandé à la population si ces partis pouvaient jouir d’un accueil semblable à celui qu’elle avait reservé à l’UDPS ? La réponse avait été le « NON sensationnel !

Le membre de directoire Mbwankien qui avait surnommé,  Mobutu, « NKADIAMPEMBA » mit la foule en garde contre la malice de la dictature.

Après le meeting, il avait été difficile d’atteindre l’avenue Kasavubu. La population jubilait. La mobilisation était totale.

 

3)    La réception à l’occasion du 40è jour du décès de ma belle mère

        A la réception que j’avais organisé à ma résidence à l’occasion de 40è jour du décès de ma belle- mère et à laquelle parmi les personnes qui avaient répondu à l’invitation se trouvaient les membres de directoire Kibassa, Tshisekedi et Lihau, la quasi-totalité de fondateurs et secrétaires nationaux, les hauts cadres du parti et de la Sonas, les membres de ma famille, tel que Monsieur Nyembo Shabani, mes anciens amis de la Faculté de Droit, tels que le cadre de la Gécamines Tshizanga Mutshipangu et le Président  d’un parti politique de l’opposition autre que l’UDPS, monsieur Mende Omalanga,  l’orchestre invité pour la circonstance improvisa des chansons dans lesquelles,  il citait mon  nom« LUMBU » et ceux de membres de directoire « KIBASSA et TSHISEKEDI » sous les acclamations frénétiques de ceux  qui se trémoussaient.

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 1)    La tournée au Bas-Zaïre,

Le voyage du Bas-zaire débuta le lendemain de la réception, soit le 23/03 à la fin de la matinée. Le programme prévoyait d’atteindre d’abord Singini pour s’incliner à la tombe du Premier Président de la République Joseph KASA-VUBU à  la date anniversaire de son décès.

La première nuit au Bas-zaire, nous la passâmes à Matadi. Le comité d’organisation s’occupa des hauts cadres du parti pour leur repas et leurs loisirs au cours de la soirée.

Les fondateurs avaient été logés à l’hôtel Métropole. Personnellement,  je supportais le coût de mes frais d’hôtel ainsi que celui de ma suite constituée de mon épouse et de mes proches collaborateurs Omari et Muteba., Peu avant de quitter Matadi  dans la matinée pour rejoindre Singini, l’hôtel avait été pris d’assaut par la population qui tenait à voir principalement le membre de directoire Etienne TSHISEKEDI. Il faisait encore un peu clair lorsque nous atteignîmes Singini, le soir.

Malgré le fait que la Sonas/Tshela avait réservé quelques chambres pour moi et  ma suite à Tshela,  j’avais passé la nuit près de la tombe du Président KASA-VUBU comme tous les autres pèlerins.

L’atmosphère était de deuil, les chansons également. Tout le monde s’était procuré une place pour s’endormir  à  même le sol.

J’avais vu des cadres de grandes entreprises de Kinshasa en train de se demener soit pour partager des boîtes de sardines et des petits pains soit pour fournir de la lumière à partir de groupe électrogène. Je reconnus parmi eux, Célestin LUKUSA de Chanic et le directeur PONGO, médecin à la Sonas.

Le lendemain matin, les membres de directoire s’inclinèrent les premiers à la tombe, puis les fondateurs et autres hauts cadres. De Singini, notre cortège s’arrêta à Tshela.

 

A TSHELA,

         Il  avait été tenu le premier meeting dans le Bas-zaïre.  Docteur Denis BAZINGA, membre du comité national avait introduit les membres de directoire.

Alors que j’étais déjà étonné à l’hôtel Métropole de Matadi de constater que la population se bousculait pour voir le membre de directoire TSHISEKEDI, je remarquai ici que les calicots étendus soulignaient les mérites de monsieur Tshisekedi.

Le long de la route Tshela-Boma, des banderoles du Parti Démocrate Socialiste Chrétien(PDSC)  dirigé par monsieur Joseph ILEO et dont certains dirigeants étaient les bas-zaïrois : MBENZA THUBI, NDELE et un des fils de Joseph KASA-VUBU étaient visibles.

La concurrence était de taille entre l’UDPS et le PDSC.

 Il nous avait été rapporté que les dirigeants du PDSC s’étaient inclinés la veille à la tombe et se trouvaient encore à Boma. L’UDPS ayant traité le PDSC de « MPR-BIS », très irrité, le Président Iléo que nous avions trouvé à l’hôtel Excelsior de Boma nous avait déclaré « qu’il voulait signifier à Monsieur  TSHISEKEDI, qu’il était difficile à l’UDPS de prendre le pouvoir sans le PDSC à ses côtés » 

Je me logeais avec ma suite à l’hôtel Mabuilu, Maman Thérèse MAKANDA, maman Georgette TOTA et même le fondateur BIRINDWA, qui en principe, devait en sa qualité de Secrétaire national à l’organisation prendre en charge tous les hauts cadres du parti, bénéficièrent de mon assistance. 

Le meeting à Boma fut tenu au stade, le lendemain de notre arrivée.

 Avant de nous y  rendre, nous avions été reçu à dîner, à l’hôtel Mabuilu, par le Président Délégué Général de la RVM (la Régie des Voies Maritimes) NAMWISI MANKOY, ancien collègue du fondateur Tshisekedi et corégionnaire du fondateur Mbwankiem.

En nous rendant au stade, la délégation de l’UDPS qui avait pris place à bord des voitures fut acclamée frénétiquement le long des avenues. D’innombrables banderoles surnommaient Tshisekedi « Moïse ».

Une Jeep fut même amenée pour le prendre seul à bord. Le Secrétaire national à l’organisation extraya les trois autres membres de directoire pour les placer aux côtés de leur collègue Tshisekedi, dans la jeep, en position debout, pour qu’ils saluent ensemble la masse en délire.

Certains collègues fondateurs et secrétaires nationaux s’en prirent au fondateur BIRINDWA pendant que celui-ci soutenait qu’il n’était pas bon que le traitement réservé aux quatre membres de directoire  soit  différent.

Parmi  les membres de directoire, il commençait à se remarquer des frustrations chez certains, qui n’arrivaient plus à se retenir pour dénoncer la différenciation du traitement.

 Mon congé de circonstance étant  arrivé à terme, j’avais laissé mes collègues poursuivre la tournée d’inspection à Seke-Banza, Moanda, Matadi, Mbaza-Ngungu et Nkamba. Je regagnais Kinshasa où je devais assumer l’intérim du directoire aux côtés de trois autres collègues. Ci-dessous, le contenu de la décision :

 

            DECISION N° 036

            Le Directoire de l’UDPS devant s’absenter de KINSHASA pendant un temps, les Membres du Collège des Fondateurs dont les noms sont repris ci-après assureront provisoirement et ce jusqu’au retour des Membres du Directoire, la gestion courante du Parti.

Il s’agit de :

Mr. LUMBU MALOBA Protais

Mr. MPASI Alphonse

Mr. BELANGANAY Christophe

Mr. KANANA Isidor.

Fait à Kinshasa, le 21 mars 1992

POUR LA DIRECTION POLITIQUE,

Sé/Faustin BIRINDWA                  Sé/Fréderic KIBASSA MALIBA

 

            Le membre de directoire Kibassa accompagné par monsieur Birindwa entrecoupa  la tournée au Bas-zaire pour rejoindre Kinshasa, d’où, il prit son vol pour Lubumbashi au deuil de sa chère maman BERTHE.

Le Secrétaire national à l’organisation, monsieur BIRINDWA ne fit pas le voyage de Lubumbashi.

L’UDPS ayant été  invité à l’ambassade de la France lors de la visite du ministre français de la francophonie pour entretien. Je m’y étais présenté en compagnie du fondateur Birindwa à la résidence de l’ambassadeur. Il nous avait été demandé de donner la position de l’UDPS au sujet de la cohabitation avec le Président Mobutu.

Nous avions répondu à cette  préoccupation en énonçant les  deux thèses qui étaient défendues dans le Parti et que nous avions pris comme le maximum et le minimum. Si le maximum était l’impossibilité de cohabitation avec  monsieur Mobutu et nécessité  de son départ tel que le déclarait le membre de directoire Etienne Tshisekedi, le minimum tolérait la cohabitation à la condition sine qua none de la formation d’un gouvernement indépendant par l’UDPS comme le soutenait le membre de directoire Marcel Lihau.

Je profitai de cette occasion pour suggérer que la radio France inter, développe d’avantage  les informations en provenance du Zaïre qui était le plus grand pays francophone en Afrique au lieu de les énoncer seulement alors qu’elle s’attardait même aux détails lorsqu’il s’agissait des informations en provenance des anciennes colonies de la France.

 Le retour à Kinshasa du reste  de la délégation avait ramené à la surface des problèmes qui s’étaient posés pendant la tournée.

 La presse soulèva des points de nature à être discutés par le collège des fondateurs, mais au nom de l’unité du parti, les sujets évoqués ne furent pas inscrits à l’ordre du jour.

Très irrité, le collègue Lusanga qui avait saisi en vain le collège des fondateurs, avait rédigé la lettre dont le contenu suit :

UNION POUR LA DEMOCRATIE   Kinshasa, le 14 avril 1991

ET LE PROGRES SOCIAL                           

Secrétaire National

                                                           Transmis copie pour l’information :

                                              Aux collègues Fondateurs

                                               de l’UDPS (tous)

                                               A Kinshasa/ Gombe

Objet: Affaire BIRINDWA

 

           Messieurs les membres du Directoire National, 

Après m’avoir refusé la parole lors de la réunion extraordinaire du comité national en date du 13 avril 1991 au cours de laquelle le Président MBWANKIEM nous a fait lire un document  de plus de trois pages ne faisant que des éloges de l’ami cité ci-haut, et surtout du discrédit du parti, je viens de choisir cette voie pour pouvoir m’exprimer plus clairement par le fait que je suis l’une de bêtes noires de BIRINDWA dans sa mission très précise de diviser l’UDPS.

 Messieurs les Présidents, lors de notre séjour au Katanga avec  le Président KIBASSA, nous avions appris beaucoup de choses faites, en notre absence, par notre Collègue ici Kinshasa ; telles que :

– des lettres confidentielles du Parti qu’on lui avait confiées. Un jour après, celles-ci se trouvaient déjà dans les mains des agents de la sécurité de Mobutu et à ce sujet une commission d’enquête fut mise sur pied ;

– toujours dans ses précipitations incontrôlées, il proposa au comité national qui venait de siéger pour la toute première fois et sans connaissance parfaite du Parti une date de la tenue des  assises du premier Congrès de l’UDPS, le 13 mai 1991, sans pour autant se demander si tous les comités du Parti à tous les niveaux et à travers toute la République étaient déjà installés et sans se demander également les sources du budget de ces assises qui est évalué à plus au moins 4 milliards de Zaïres pendant que le parti a des sérieuses difficultés pour réunir un montant de 16 millions de zaïres pour son implantation dans la petite Région du Congo Central.

A toutes ces questions vous avez préféré ne pas en parler et c’est après une longue insistance que vous m’aviez donné quelques réponses non convaincantes afin de passer rapidement à d’autres sujets.

 

Messieurs les Présidents,

Birindwa se sentant couvert part quelques-uns d’entre vous, le journal MAMBENGA publiera des révélations sur toute la vie du Parti, en nous traitant de tribalistes, tous les propos tenus dans cet article étaient en faveur de notre collègue ; mais lorsque j’avais demandé que l’on ouvre un débat à ce sujet, vous aviez dit qu’il fallait mettre ce dossier dans le frigo pour ne pas créer des divisions au sein du Parti ; je vous  avais alors prévenu que nous courions un danger ; le vrai auteur de cet article ne se laisse pas tomber, il va se faire entendre pour la deuxième fois ; une fois de plus ce dossier était mis de côté.

 

Messieurs les Présidents,

Lors de notre descente dans le Congo Central, vous aviez vécu des choses impossibles, vous étiez tous accablés par la honte, le collègue non seulement s’était mis à injurier tous ceux qui osaient citer le nom de MOISE mais il avait ordonné aux combattants de Tshela et de Moanda de déchirer  toutes les banderoles sur lesquelles était écrit « MOISE », « VIVE TSHISEKEDI …» les combattants de ces localités étaient venus nous voir pour  protester contre BIRINDWA, les autres ne nous connaissant pas bien, étaient allés même toucher les journalistes  croyant qu’ils «étaient aussi des dirigeants de l’UDPS. A notre tour, nous avons été vérifiés cette même position auprès des Présidents MBWAKIEM et LIHAU.

En contactant notre collègue à ce sujet, il me dira que c’est TSHISEKEDI qui avait fait précéder les siens  10 jours avant pour lui préparer le terrain, ma réponse était celle-ci : si réellement monsieur Etienne avait pris cette initiative, cela ne pouvait-il pas entrer dans le cadre de la décision du Parti qui nous avait conseillé de tout faire pour que les combattants se supportent les frais de transport et séjour dans le Congo Central ? Je lui avais posé la question de savoir pourquoi n’avait-il pas envoyé les siens lui aménager la piste dans le Congo-Central ?

 

Messieurs les Présidents,

Dès notre retour à Kinshasa, les journalistes qui nous avaient accompagnés et vécu toutes les folies du collègue, ont publié un article dans lequel ils critiquent le Parti et collègue BIRINDWA chargé de l’organisation (UMOJA n° 319-320). Ce dernier vint me voir chez-moi avec son épouse pour me dire que cet article était une inspiration de quelqu’un, mais curieusement deux jours après, à la une du journal MAMBENGA n° 197 du 9/4/91 était écrit, je cite : 

« BIRINDWA prêt à claquer la porte » « l’UDPS ; instrument personnel de TSHISEKEDI » ma 3ème prophétie  venait de se réaliser. A la question de savoir qui venait d’écrire cet article, notre collègue niait à larmes de crocodile. Cet article reprenait le tissu de notre entretien, il est allé plus loin en citant avec force détails tout ce qui s’était passé dans le Congo Central. Cette fois-ci notre ami s’en prenait aux « BALUBA » 

En présentant ce journal au cours de notre réunion de ce jour-là, le Président TSHISEKEDI ne m’accorda pas la parole et j’avais farouchement, protesté une fois de plus, ce problème n’était pas débattu. 

Après la réunion de ce lundi 8 avril 1991, je recevais à 9 heures du jour suivant, un ami qui était accompagné de son épouse, ayant reçu à son tour à minuit un groupe e 6 militaires qui lui demandaient de venir me conseiller de ne pas créer la division en attaquant BIRINDWA. Ces militaires étaient déjà au courant de tout ce qui s’était dit dans notre réunion du lundi, ce problème fut soumis à la séance qui suivait, mais au lieu de le traiter il fut mis aussi dans des oubliettes.

Messieurs les Présidents, au cours de la réunion extraordinaire de ce samedi 13 avril 1991 du comité national, le doyen MBWANKIEM nous faisait lire un document de plus de trois pages, plein des menaces à l’endroit de ceux qui s’en prenaient au « leader BIRINDWA » et des insultes à l’égard des Baluba de TSHISEKEDI. Ce document qui reproduisait avec détail tout le film tourné au Congo Central était signé par une vingtaine de personnes toutes originaires de KIVU. C’est comme si ces signataires avaient été avec nous partout dans le Congo  Central. Pire encore tout ce que BIRINDWA avait dit en pleine séance de la réunion du secrétariat national tenue le samedi 6 avril 1991 exigeant des excuses au collègue KAPITA et à moi. Ce point de vue était soutenu par les vingt signataires du  fameux document. La question que l’on pose est de savoir si ce groupe avait aussi siégé  à la réunion du secrétariat national, alors que notre collègue BIRINDWA semble ignorer ce document.

 

Messieurs les Présidents,

Voulant prendre la parole pour éclairer les lanternes de siégeant, le président de séance me la refusa, alors qu’en tant que membre du groupe de treize parlementaires lequel BIRINDWA  n’a jamais reconnu, j’ai l’obligation de protéger le Parti pour lequel nous sommes fondateurs. Somme toute BIRINDWA fait au vu et au  su de tout le monde ne fait que discréditer le parti comme si une mission spéciale lui avait été confiée par le diviseur commun pour miser surtout les quatre présidents que vous êtes, en vous faisant appuyer sur des bases purement régionalistes. Il vous distrait en vous faisant voir que l’un d’entre vous est en train de faire sa campagne électorale tout en oubliant que chaque fois que nous  étions mis un peu en liberté nous nous donnions des consignes pour que chacun  de nous recrute le plus  de combattants de son milieu.

Alors si notre ami BIRINDWA n’avait pas convaincu ceux de chez lui, qu’il ne s’en prenne pas jalousement à ceux qui ont réussi. D’ailleurs vous vous souviendrez que chaque fois que nous recrutions les combattants du KIVU, l’ami les qualifiait fortuitement soit d’incompétents, soit alliés au pouvoir en place, un alibi qu’il utilisait pour qu’il n’y ait pas parmi nous autres que ses fidèles adeptes. Aujourd’hui, sachons-le sans rancœur qu’il se met à pourchasser les combattants  qui ont répondu favorablement à notre appel, mais moi je voudrais voir notre collègue entouré de tous les siens du Kivu, ça sera dans l’intérêt du Parti et de nous tous. Monsieur BIRINDWA sait très bien qu’au départ c’est :

– le Fondateurs Etienne TSHISEKEDI  qui l’avait recruté le 13 mars 1982, un mois après la création de l’UDPS, le 15 février 1982.

– Au mois de mai 1987, notre ami avait démissionné du Parti, en écrivant officiellement à MOBUTU. C’est le Gouverneur PAMBIA MUSANGA qui nous avait brandi la copie de sa démission du Parti en vue d’une réintégration au MPR KANANA et moi avions exigé à Mbuji-Mayi qu’avant d’aller à Gbadolite que nous puissions transiter par Bukavu pour le prendre malgré qu’il nous avait quitté.

– Pendant la période de 1988 au 24 avril 1990, l’UDPS vivait à Kinshasa avec le petit groupe des Fondateurs (plus ou moins10). BIRINDWA arrivait régulièrement à Kinshasa et était logé à l’hôtel International par le pouvoir. Il ne voulait plus du Parti et s’entretenait chaque fois qu’il en avait l’occasion avec l’ancien Administrateur Général de l’AND, monsieur  NGBANDA dans la  ferme de ce dernier située du côté de l’aéroport de Ndjili. Il ne nous avait jamais dit de ce qui s’y était passé.

– Lors du passage de Mobutu à Bukavu pendant des consultations populaires, la radio nationale avait même annoncé sa rencontre avec Mobutu. Il nous dira par après qu’il venait d’être dédommagé par Mobutu. C’est l’un des rares privilèges que notre ami avait connu.

– Au moment où il était venu nous rejoindre après le discours du 24 avril 990, l’ami Faustin siégeait encore à l’Assemblée Régionale du MPR/Bukavu en qualité de Vice-Président, je me demande s’il ya déjà démissionné. 

– Les bruits qui m’étaient parvenus à Lubumbashi disaient que le patron des affaires de Mobutu monsieur BEMBA SAOLONA venait d’engager l’enfant de notre collègue à sa société SCIBE-ZAIRE comme pilote et qu’il y retire même des billets d’avions gratuitement quand il le veut.

 

Messieurs les Présidents,

Je vous prie tout simplement de vous mettre à ma place, le passé politique de notre ami étant ce qu’il est jusqu’à présent, comment voulez-vous que je ne puisse pas l’accuser de traitre avec tout ce qu’il est en train de poser comme acte publiquement contre le parti malgré tous les sages conseils que tout le monde lui prodigue, il recourt toujours à la publicité  pour brandir « le caractère tribal » de l’UDPS, ceci me conduit à dire qu’il souffre de de complexe d’impopularité dans  la mesure où il s’en prend même aux clubs de réflexion qu’il est sensé créer et qu’il traité faussement des lobbies qui sont autour de tel ou tel Président.

Messieurs les Présidents, puis-je vous demander de rappeler à notre collègue que pour le moment le Parti a besoin de combattants en vrac sans distinction, il ne peut pas se mettre à  nous diviser et à  jalouser ceux qui sont peut-être les plus suivis ; le pouvoir a rendu populaire ceux qui l’ont mérité le plus et qui étaient restés sur le champ de  la lutte. Le peuple à tout vu et émet son jugement, si par contre lui n’est pas suivi, qu’il fasse un effort supplémentaire pour l’être. BIRINDWA provoque des gens au lieu de reconnaître sont tort, il va associer l’innocent groupe de Kivu qui n’a rien à voir avec ses bêtises personnelles.

Messieurs les Présidents, en tant que Fondateurs de ce Parti, vous avez le droit de mettre fin aux assauts répétés de BIRINDWA qui a mission de diviser le Parti et s’envoler comme d’habitude, il est grand temps de prendre des mesures qui s’imposent pour contrecarrer son action. L’UDPS est un Parti national qui ne peut pas reposer à des fins tribales et individuelles.

                         Sé/François LUSANGA NGIELE

                                               Membre du groupe de treize et fondateur de l’UDPS

 

2)    Le meeting du 15 avril.

Le stade du 20 mai reçut de nouveau le parti UDPS, en date du 15 avril 1991. Une fois de plus, il était bien plein. Il n’ y avait plus de doute possible que l’UDPS était bien implanté et qu’il fallait passer aux revendications radicales.

Comme à l’accoutumée, le Président Fédéral de Kinshasa, monsieur Marc KAPENDA et le Secrétaire national à l’organisation, monsieur Faustin BIRINDWA introduisirent les  membres de directoire.

 Le Président KIBASSA qui avait été absent de Kinshasa pour raison de deuil était revenu le jour même. Il avait une canne en mains et sans soulier à une jambe, où, il y avait une plaie non pas parce que la soldatesque de Lubumbashi l’avait attaqué comme auparavant, mais parce qu’il  souffrait de diabète.

 Certains combattants de l’UDPS enlevèrent ce jour-là l’inscription « stade du 20 mai » que portait le stade.

 

Le programme à suivre pour chasser le dictateur avait été énoncé au cours de ce meeting dont le contenu avait été le suivant :

Du 22 au 23 avril : grève générale sur  toute l’étendue de    la République Fédérale du Congo.

Le 24 avril :  marche de colère contre MOBUTU au cas   où il ne démissionnerait pas.

Le 25 avril : début de la « désobéissance civique » sur   toute l’étendue de la République Fédérale  du Congo, c’est – à dire : 

                     – Plus question de payer la taxe au marché

                      -Plus question de payer la facture de la  REGIDESO ni celle de la SNEL

                      -Plus question de payer les Bus etc.

 

3)    Le meeting du 9 juin.

Au cours du meeting du 9 juin 1991 fut demandée, la réouverture immédiate de l’Université et des Instituts Supérieurs.

 Il fut dénoncé avec vigueur, l’escroquerie du pouvoir, cas BINDO qui s’apparentait ni plus, ni moins au gangstérisme.

Le pouvoir  n’avait-il pas commandité les jeux criminels dans le vain espoir de démobiliser le peuple, de l’anesthésier pour  l’empêcher de voir la misère noire dans laquelle il l’avait plongé ?.

 

Paragraphe 7. LES MARCHES

 

1. La marche du 5 janvier 1991

Les meetings du 4 novembre 1990 et 5 janvier 1991 ayant été empêchés par le pouvoir pour raison de non enregistrement du parti alors que le parti avait bel et bien été reconnu par le Président Mobutu,  dans son discours de libéralisation, l’ordre de marcher pour obliger le pouvoir à permettre aux partis politiques de se produire avait été donné pour  trois jours, c’est-à-dire du 5 au 8 janvier 1991.

Le pouvoir avait réagi brutalement en molestant et écroulant à la prison de Makala, les combattants déterminés, trouvés en train de marcher de leurs cellules vers leurs sections respectives,  comme  il avait été recommandé.

J’avais en ma qualité de Secrétaire national à la justice et droits de l’homme adressé au  Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe la note CABJDH/UDPS/003/91 du 6 février 1991 par laquelle j’avais réclamé la libération des dix combattants arrêtés le 5 janvier 1991 à Bandal/Moulaeart et écroués à la prison centrale de Makala dont les noms étaient les suivants :

  1. MBALA MUKOMA
  2. MUDINGA MBIYE Adolphe
  3. ILUNGA NSENDA
  4. NTANGE MBWENDIO
  5. KAYEMBE DIKENTETE
  6. TSHIBANDA NSINGULELA
  7. MUTANDA KABELU
  8. WAMBEDILA NSIKU
  9. KAYEMBE René MOSUFA

10. MWAMBA KADIMBA

 

2. La marche improvisée pour  l’accueil triomphal d’Etienne TSHISEKEDI

L’arrestation en Belgique du membre de directoire Etienne Tshisekedi à l’aéroport de Zaventem alors qu’il s’apprêtait à rentrer au pays pour participer au premier meeting autorisé, avait inquiété tous les combattants de l’UDPS.

Le directoire avait promi de s’occuper totalement de ce cas et de tenir informé les combattants de toute suite possible.

La nouvelle de libération et de retour à Kinshasa de monsieur Tshisekedi pour le dimanche le 24 février 1991 avait été annoncée et la population avait été invitée à lui réserver un accueil chaleureux,  d’où, la marche improvisée qui avait eu lieu.

 En effet, les combattants s’étaient rendus en masse à l’aéroport de Ndjili, aux côtés des trois autres membres de directoire, les membres de collège des Fondateurs, les secrétaires nationaux, les membres du comité national et les membres de la fédération de Kinshasa ainsi que les dirigeants des partis de changement, tel que monsieur TALA NGAI de RPL.

Le cortège des véhicules qui s’était formé au départ de Ndjili était impressionnant, tout comme l’était, la mobilisation de la population le long du boulevard Lumumba.

 

3. La marche du 24 avril 1991.

Cette marche organisée à l’occasion du premier anniversaire de la libéralisation, pour protester contrer les manœuvres du pouvoir à bloquer le processus de démocratisation, avait été étouffée et réprimée dans le sang. Des bombes avaient été lancées  sur les résidences des membres de directoire KIBASSA et TSHISEKEDI.

Par ma note CABJDH/UDPS/18/91 du 25 avril 1991, j’avais saisi Madame la Ministre de Justice pour réclamer la libération des combattants de l’UDPS arrêtés en date du 24 avril 1991 dont les hauts cadres du parti : LUSANGA NGIELE, KADIMA, Docteur BAZINGA et KABUYA MULAMBA et avais rappelé, ma note CABJDH/17/91 du 18 avril 1991 dans laquelle j’avais signalé, le cas de disparation du combattant de l’UDPS TSHIBANGU BAKAMANA Honoré depuis le 2 avril 1991. Pour ce cas, la Ministre m’avait  tenu informé par sa note  n°JUST/CAB.MIN./1217/021/U du 21 juin 1991, qu’elle l’avait transmise  au Procureur Général près de la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe pour enquête.

 

 4. La marche du 17 juin 1991

Le programme lancé lors de meeting du 15 avril 1991 au stade du 20 mai, débaptisé, pour reprendre son ancienne appellation de stade Tata Raphael, par le meeting du 9 juin 1991 avait énormément ébranlé la dictature qui, malgré la répression infligée aux combattants, avait paniqué.

L’UDPS, malgré les morts qu’il avait comptés dans ses rangs avait décrété une marche pacifique pour la journée du 17 juin 1991.

 Le Secrétaire national aux Terres et Président de la sous-commission presse et information avait adressé en date du 15 juin 1991, une note aux combattants et combattantes, pour leur informer des objectifs de la marche, de l’autorisation de l’hôtel de Ville et des recommandations et directives, dans les termes suivants :

 

UDPS

UNION POUR LA DEMOCRATIE

ET LE PROGRES SOCIAL

COMITE NATIONAL

 AUX COMBATTANTS ET COMBATTANTES DE L’UDPS

 Objectifs de la marche pacifique  du 17 juin 1991.

Obtention de la convocation de la vraie conférence nationale souveraine.

Obtention de l’abrogation des ordonnances antérieures jetant la confusion sur le caractère de la souveraineté  de la conférence nationale.

Obtention de la réouverture du Campus et des Instituts Supérieurs de Kinshasa.

Remboursement de la mise plus intérêts des fonds à tous citoyens lésés dans l’affaire Bindo et consorts.

 

Autorisation de l’hôtel de Ville (Gouverneur)

Sur ce cas l’UDPS est en correspondance avec l’hôtel de ville depuis le 27 avril 91. En voici les références :

Notre lettre n°163, ORG/91 du27/04/91.

Lettre du Gouverneur N° 1075 du 06/05/91.

Notre lettre n°196/ORG/91 du 6/05/91.

Notre lettre n° 205/ORG/91 du 08/06/91 faisant suite à la demande du Gouverneur relative aux mesures pratiques de sécurité à prendre par lui pour assurer la réussite de la marche :

Les raisons de la marche

L’itinéraire de la marche

L’organisation interne de la marche

L’heure du début et de la fin de la marche.

c. Recommandations et directives à l’adresse des combattants :

– une discipline totale pendant la marche afin d’éviter le

   Débordement.

– une attitude pacifique, c’est-à-dire pas de provocation, pas de violence.

– faire la marche avec calicots et pancartes.

– Une grande mobilisation.

                                                           Fait à Kinshasa, 15/6/91

Pour la Direction, Politique

Sé/Modeste SADIKI

Secrétaire national

Président de la s/commission

 

Presse et Information.

Le clou de la répression de la marche du 17 juin 1991 avait été l’attentat perpétré contre le Directoire de l’UDPS au niveau de la maison communale de Kalamu où le véhicule  de la milice privée de MOBUTU avait foncé à vive allure dans le sens opposé, tous phares allumés, et percuta de front, le Land Cruiser à bord duquel étaient les membres du directoire. L’UDPS  exprima son mécontentement lors de la conférence de presse organisée expressément à l’hôtel intercontinental le 27/6/91.

Pour accélérer la libération de nombreux combattants de l’UDPS qui avaient été arrêtés et détenus, le collège des Fondateurs chargea  la commission composée de fondateurs DIA ONKEN AMBEL, son Président, Madame TOTA LABA Georgette, Madame MAKANDA Thérèse, messieurs LUMBU MALOBA Protais et BUMBA Albert, à sillonner la ville pour contacter les différentes personnes ayant autorité sur différents lieux de détention à libérer nos combattants.

 La commission adressa à Madame le Ministre à la justice et aux Droits et Libértés des Citoyens la note SP/DN/UDPS/147/91  du 20/06/91 à laquelle la liste ci-dessous avait été annexée.

 

LISTE DE DETENUS DU 17 JUIN 1991

 

1)    NDAYA FABIENE

2)    ILUNGA KATOBO

3)    SOKUAMBA

4)    MOKONDA

5)    MWAMBA MPOY

6)    MUTOMBO KASONGO

7)    TATUKILA WAMA

8)    MUDINDA MBIYA

9)    NDONGALA MAMPUYA

10) TEGANI MUDAHIGUA

11) MATUMU MATUMONA

12) LUTUMBA TSUASANI

13) LUMINGU MAYAKALA

14) TSHISUAKA KAMBAYI

15) IZANGANA KIALA

16) ASIABO MAMPIMBI

17) LUFUNGU BIEN WENDA

18) MASINA NDOMI

19) POBA KWALA

20) MBAYO FERUZI

21) SALAKA MATAMA

22) MPIA NAKASILA

23) MANEMO

24) MUSAFIRI

25) TSHIAMALA

26) NTUMBA MWADILA Félicien

27) NTAMBWA LUVUVANU

28) MUKWAMA LUZOLO

29) ATAKOBE BOKABONDE

30) TSHIZAMAKA KIMBAYI

31) MUDIYIKA

32) NLANDU  MATUMONA

33) KAYEYE KAYEYA

34) NZEY MONGALA Jean

35) NKOMBO WA NKOMBO

36) MADIMBA Sylvain

37) ELOLO

38) KIMFWEMA

39) PWATI MAKAYAZ

40) TSHIABA KATETA

41) MADIMBA LUHURU

42) NGALULA KALANDA Marie

43) NKONDO WA NKONDO

44) ELULU

45) MBAYA MPOYI

46) MUWAWA MITSHENE Carine

47) TSHANDELA Zebedée

48) KALALA KATETE

49) MUKEBA GREGOIRE

50) KABONGO MUKANIA

51) LOMONA

52) MAFUTA

53) KANZA

54) NGOY PIUS(étudiant)

55) NSASI NGOMA

 

               Concernant l’étudiant NGOY Pius Romain, déjà, par ma lettre du 4 juin 1991, j’avais demandé au Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, sa libération, parce qu’il avait été arrêté arbitrairement le 3 avril 1991 au niveau du marché Gambela par le garde du corps de Mr KAMANDA wa KAMANDA et transféré à la prison de Makala via le cachot de la gendarmerie de Matete.

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