Protais LUMBU 4 « Mon apport dans le Triomphe de la démocratie multipartiste » (chapitre 31)

Protais LUMBU 4 « Mon apport dans le Triomphe de la démocratie multipartiste » (chapitre 31)

5 Oct, 2014

 

Dans cet ouvrage autobiographique sont décrits en trente cinq chapitres des privations et sacrifices physiques, matériels et financiers endurés pour faire triompher de 1981 à 1990  d’abord des pratiques démocratiques au sein du MPR, Parti- Etat-Nation puis la démocratie multipartiste.

Protais-Lumbu2

 

Chapitre 31. De la réalisation de mon souhait de concilier ma résponsabilité envers l’Etat à  celle de chef de famille,

 

        Je me trouvais  à bord du train  ² Kambelembele²  reliant Kindu à Lubumbashi lorsque j’entendis la lecture des ordonnances à la radio. C’était la nuit, le train serpentait les environs de la gare de Tenke.

Je m’attendais à une nomination depuis le mois de juillet, parce  qu’avec mes collègues lorsque nous nous étions trouvés à Gbadolite à la fin du mois de juin 1987, nous avions demandé au Président de la République de nous laisser un peu du temps avant de nous nommer pour nous permettre de persuader  nos combattants.

J’étais nommé Délégué Général Adjoint à la Société Nationale d’Assurances pendant que MPINDU MBWABWA avait été nommé Président Délégué Général à l’Institut National de la Sécurité Sociale (INSS).

Deux  collègues avec lesquels je m’étais trouvé à Gbadolite : les fondateurs KIBASSA MALIBA et NGALULA MPANDANJILA étaient nommés membres du Comité Central, deux autres qui n’avaient pas été à Gbadolite et qui étaient supposés avoir abandonné la lutte depuis notre amnistie de mai 1983 en l’occurrence les citoyens KAPITA SHABANGI et DIA ONKEN avaient été nommés membres du Comité Central. Comble de tout j’avais aussi entendu le nom de MBWAKIEM NOROLIEM, fondateur de l’UDPS non parlementaire et 3è vice-président du Parti, nommé en qualité de membre du Comité Central,

Je ne m’expliquais pas comment les fondateurs TSHISEKEDI, KANANA, LUSANGA, BIRINDWA, BOSSASSI n’étaient pas quant à eux nommés ni au Comité Central ni dans les entreprises publiques et plus encore pourquoi personnellement, je n’avais été nommé que Délégué Général Adjoint !

Au passage du train à Likasi, il faisait déjà clair. Certaines personnes qui avaient entendu ces nominations et qui me connaissaient se précipitaient auprès de moi pour me présenter leurs félicitations. A mon arrivée à la maison à Lubumbashi, mon épouse, ma mère, ma belle-mère, mes frères et mes soeurs étaient déjà mis au parfum et m’accueillirent chaleureusement.

Un agent de la police politique ne tarda pas à venir me rencontrer. Il me déclara qu’un petit porteur avait été dépêché me chercher à Kongolo parce que j’étais attendu à Kinshasa.

 La direction régionale de la Sonas vint s’encquérir du voyage que je devais effectuer pour Kinshasa. Je quittais Lubumbashi le soir en compagnie de mes frères Martin Kichwanyoka et Michel Bulongomoto.

Je trouvais à Kinshasa à ma descente de l’avion, une hôtesse portant une pancarte mentionnant mon nom, je la suivis. Elle me présenta à la délégation de la Sonas.

Je découvris dans la délégation, conduite par le Fondé des Pouvoirs KONSO MANAR la présence de mon grand frère Athanase LUMBU MUYENGA qui n’était pas agent de la Sonas.

De l’aéroport je fus conduit directement au restaurant Santa Maria à bord d’une voiture de marque Jaguar. Après avoir dîné,  je fus logé à l’Hôtel Intercontinental alors que ma suite avait été envoyée à l’hôtel Phœnix.

Je restais à l’hôtel Intercontinental pendant quinze jours, délai pendant lequel, mon prédécesseur, le citoyen MANDI BOSENZA NTEMA muté à l’OZACAF, libéra la résidence fonctionnelle située à Binza-Pigeon, avenue Kananga n° 162. Mon épouse et mes enfants me rejoignirent dès la libération de la résidence.

J’étais réveillé très tôt chaque jour par les  sonneries de téléphone, d’innombrables visiteurs qui  tenaient à mes rencontrer soit pour me féliciter, soit pour chercher une embauche et  encore soit parmi les cadres de la Société Nationale d’Assurances pour faire ma connaissance, me faire profiter de leurs suggestions ou chercher mes faveurs. Je recrutai ainsi dès ma chambre d’hôtel, la citoyenne KILANGA BIZULI, recommandée par mon grand frère Athanase.

La Sonas avait mis à ma disposition une voiture Mercedes 190, de couleur rouge, qu’elle avait prise en location avec chauffeur auprès de la maison  Avis. Je pris la précaution d’engager ce chauffeur qui  s’appelait MAKIADI.

La remise et reprise avec mon prédécesseur se déroula sans problème. Elle avait été facilitée par le citoyen KACHIZA Crispin, une ancienne connaissance de l’Umoja au Campus de Kinshasa. Il faisait partie de la délégation qui m’avait accueilli à l’aéroport à mon arrivée et y avait même inclus mon frère Athanase. Membre du bureau de coordination aux côtés de la citoyenne MUKWAYANZO et du citoyen LOMBO, il m’avait approché du Délégué Général sortant qui m’avait invité à un dîner au Restaurant «Le Château ».  Je pris possession du bureau ainsi que de la résidence, dans une atmosphère empreinte d’une très grande courtoisie dès après ce dîner.

 Contrairement aux habitudes, mon entrée en fonction était conditionnée à la prestation du serment.

Si mes collègues nommés membres du Comité Central étaient partis à Gbadolite prêter serment auprès du Président Fondateur du MPR, je fus soumis quant à moi à la prestation du serment auprès du Gouverneur de la Ville de Kinshasa, le citoyen KONDE VILA KIKANDA, en ma qualité de vice-président du MPR, section Société Nationale d’Assurances. Mon collègue Mpindu Mbwabwa devait prêter serment en sa qualité de Président du MPR section Institut National de Sécurité Sociale.

Une manifestation fut organisée dans la grande salle de la Regideso pour cet événement. Nos deux prédécesseurs, le citoyen UMBA KYAMITALA, ancien PDG à l’INSS muté à l’ONATRA et le citoyen MANDI BONSENZA NTEMA ancien Délégué Général Adjoint à la SONAS muté à l’OZACAF furent soumis à la même obligation que nous. Ce fut une première dans l’histoire des entreprises publiques.

Le texte du serment avait été le suivant : « Je jure fidélité au Président Fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution, Président de la République et je prends l’engagement de défendre le Mobutisme et de servir inconditionnellement la Révolution au sein du Comité Sectionnaire du MPR dont je suis VICE-PRESIDENT.

Je rencontrai ce jour parmi les collaborateurs du Gouverneur son conseiller politique KAHENGA MESSO et le dirigeant urbain du MPR, MBOYO qui étaient tous deux mes vieilles connaissances au Campus Universitaire de Kinshasa et plus particulièrement pour Léonard  Messo Kahenga qui était un ami.

Quelques membres de la famille avaient rehaussé de leur présence à la cérémonie, ce fut le cas d’Athanase LUMBU MUYENGA, Modeste MWEHU et de maman JOSEPHINE NYEMBO ILONDA, épouse de mon oncle paternel  ILONDA ya MBUNDU forcé à garder son lit pour raison de maladie.

 

Après le cocktail offert à la Regideso, je fus conduit au « Petit Jean », où une réception avait été organisée par la Sonas. Avaient pris part à cette réception la direction des relations publiques, le BUPROF, la  JMPR et le SYNDICAT.

Ma qualité de l’ADGA à la SONAS, je la connus sous trois  Administrateurs Présidents Délegués Géneraux. D’abord sous le citoyen LUNDU MPONGO NTUETO, ensuite sous le Professeur BAZA LUEMBA et enfin sous le citoyen KASEREKA KASAJ.

J’aborderai sous chacun d’eux comment avaient été nos relations du travail, la composition du Comité de Gestion et du Conseil d’Administration, mes inspections dans les entités décentralisées, mes missions à l’étranger,  mes soins médicaux, ma rémunération, les missions de contrôle du Conseil Superieur du Portefeuille, de l’Inspection des finances et de la Cour de Comptes :

MES RELATIONS DU TRAVAIL AVEC MON TITULAIRE.

Celui-ci me reçut dans son bureau pour un entretien au cours duquel il me traça de long en large la situation générale de l’entreprise. Me parlant de mes attributions, il m’invita de me consacrer plus aux activités de l’entreprise dans le pays et plus particulièrement dans les régions pendant que lui même gardera encore une mainmise sur la situation internationale et sur la direction de l’informatique.

Il ne tarda pas à publier l’instruction générale n° 023 dont la teneur suit :

 L’instruction générale numéro 023

 SOCIETE NATIONALE D’ASSURANCES     Kinshasa, le 12/11/87

SONAS

KINSHASA

INSTRUCTION GENERALE N° 023

DIRECTION (TOUTES)

SUCCURSALES (TOUTES)

BUREAUX DE SOUSCRIPTIONS (TOUTES).

DU PRESIDENT DELEGUE GENERAL

CONCERNE : ATTRIBUTIONS DU DELEGUE GENERAL ADJOINT

 Le Délégué Général Adjoint remplace le Président Délégué Général en l’absence de ce dernier.

Il supervise et coordonne les activités des entités décentralisées et en fait rapport régulièrement au Président Délégué Général.

Il préside les réunions de la commission des Recours et de la commission de discipline.

Il donne la seconde signature pour toutes les opérations comportant un engagement ne dépassant pas Z. 500.000.

Le traitement de toutes les autres matières se fera selon les règles et procédures  les régissant particulièrement.

Cette instruction générale annule et remplace toutes les dispositions antérieures en la matière.

Elle entre en vigueur à la date de sa signature.

Fait à Kinshasa, le

LE PRESIDENT DELEGUE GENERAL

Sé/  LUNDU MPONGO NTUETO

 

         Informé d’immenses attributions qu’avait mon prédécesseur, je n’hésitais pas lors de ma présentation au personnel organisé peu après dans la cour de la direction générale, de  déclarer que j’allais m’occuper de la situation de l’entreprise sur tous ses aspects internes et externes.

Pour composer mon secrétariat, mon prédécesseur étant  parti à l’OZACAF avec sa secrétaire, la citoyenne IBIMBA, je la fis remplacer par la citoyenne KILANGA BIZULI et pris le citoyen LUMBU KITCHWANYOKA en qualité de Secrétaire particulier. Je gardai avec moi tous les dactylographes, chauffeurs et huissiers rencontrés.

Ayant hérité le puissant BUREAU DE COORDINATION composé d’universitaires par lequel mon prédécesseur semblait avoir la mainmise sur la société, le chef de service Katchiza qui s’était  positionné coordinateur après le départ du citoyen NSUMBU avec mon prédecesseur, ayant été muté à ma demande, dès la mise en place intervenue en février, en vue d’aller diriger l’agence de Kalemie, je fis appel au chef de service OMARI  NDEBEDJA qui m’avait été présenté par le directeur KYONI pour coordonner ce bureau. Il travailla avec la citoyenne MUKWAYANZO et le citoyen LOMBO que j’avais trouvés auxquels j’avais ajouté après, la citoyenne BALUFUTI, belle sœur du Conseiller spécial NKEMA.

 

Visité régulièrement par les assistants du conseiller Spécial du Chef de l’Etat  en matière de sécurité, BANYAKU et KATENDE qui me demandaient quelques services dont l’appel de la citoyenne Balufuti à mon bureau de coordination et des informations sur  la bonne marche de l’entreprise, il m’avait été prié après trois mois d’exercice de rédiger un rapport qui allait être soumis au Président de la République, ce que je fis par la note dont le contenu ci-dessous :

 

 

 Note au Président de la République,

DELEGUE GENERAL-ADJOINT                                                          Le10 février 1988

                                                                                        Au Citoyen Président Fondateur

                                                                                      du MPR et Président de la République.

Citoyen Président Fondateur,

Trois mois se sont écoulés, depuis que je me trouve à la tête de la SONAS.

Il est ainsi normal que je vous livre mes premières impressions sur le mandat que vous m’avez confié.

Fille aînée de la Révolution, la SONAS est certainement l’objet de votre protection, ce qui la fait résister au vent violent de la libération. De ce fait, elle devrait se montrer plus digne pour mériter davantage votre paternelle attention.

Notre option à la libéralisation ne devra pas aller  en l’encontre des intérêts de notre Pays. Ainsi en matière d’assurances, la libéralisation profiterait actuellement aux étrangers dont les seuls trois courtiers. Boels Begaut, Charles le jeune et Immoaf récoltent plus de 70% de la production de la SONAS.

Ces étrangers n’hésiteraient pas à transférer les primes pour les investir dans leurs pays.

La SONAS, malheureusement, n’investit pas non plus comme il se doit.

Elle transfère énormément d’argent en devises qui devaient être utiles à notre pays pour se RASSURER auprès des firmes concurrentes.

Pis encore, ayant conclu une convention de coopération avec Henri Jean  depuis 1976, la SONAS n’arrive plus à s’en affranchir, bien au contraire, elle s’est placée sous la tutelle de cette firme étrangère.

S’étant plongé dans un programme d’informatisation vaste, la présence de l’expatrié à qui revient la primeur de nos informations en assurances la place presque en position de colonisateur dont vous êtes le SEUL capable de rompre.

 La SONAS maximaliserait son rendement et peut être ne recoura plus à l’étranger, si le Conseil Exécutif appliquait l’arsenal des textes réglementaires, lois et décisions d’Etat pris en faveur d’elle par différents organes du MPR.

Le Conseil Exécutif n’a libéré jusqu’à ce jour que 500.000 zaïres de 5 millions prévus à la création de la SONAS, comme capital social, à telle enseigne qu’à la fin décembre 1986, le capital plus les réserves cumulées ne s’élevaient qu’à 3.478.632,24 zaïres ! un chiffre aussi bas ne donne pas la crédibilité à la SONAS, qui entre-temps a été appelée à financer diverses opérations.

Malgré l’obligation légale de souscrire une assurance en responsabilité civile automobile, en incendie et en transport, beaucoup de militants se soustraient ; l’armée et l’administration publique sont en tête suivi de plusieurs compagnies de transport, telles que l’ONATRA, la SNCZ même le SCIBE ZAIRE, alors que l’Air Zaïre est assuré à la SONAS.

Plusieurs opérateurs économiques commencent même à assurer directement en devises sur les marchés belges et britanniques leurs risques immobiliers et d’équipements.

Nous citerons enfin, la non application par la Banque du Zaïre de la loi n° 74-014 du 1er juillet 1974 modifiant et complétant la loi n° 73-009 du 5 janvier 1973 particulière sur le commerce. En effet, la Banque du Zaïre continue à livrer aux importateurs les licences les permettant d’assurer leurs marchandises à l’étranger ! La Sonas a transmis ses propositions au département des Finances sur les modalités d’application de cette loi mais hélas, il n’y a pas de suite.

 

Citoyen Président Fondateur,

Votre protection n’attirerait cependant pas tous ses avantages si les hommes que Vous avez placés pour animer la SONAS, ne sont pas rigoureux dans la gestion de la chose publique.

Il faudra maîtriser le mauvais zaïrois égoïste, qui ne se préoccupe que de ses intérêts propres au détriment des intérêts de notre Pays et à la SONAS on en trouve plusieurs.

Tel est complaisant lors de la conclusion du contrat avec une firme étrangère, tel autre surfacture en faveur du fournisseur, l’autre encore participe à l’élaboration des faux dossiers de sinistres. Le service du contrôle, l’inspection et même les relations publiques n’ont pas de véhicule et moi-même je roule dans un véhicule loué à la maison AVIS depuis trois mois maintenant. Il n’y a pas de véhicules fonctionnels, l’absence et le retard sont de règle. On pourrait croire que la SONAS manque totalement d’argent pour faire face à toutes ces situations alors que réellement ce qui manque c’est la VOLONTE d’abord.

Tout est fait pour préparer la libéralisation et en d’autres termes, le partage des bénéfices plantureux recueillis sur le terrain zaïrois.

 Un conseil d’administration extraordinaire est convoquée pour le 12/03/88 afin de discuter sur le dossier de la coopération avec Henrijean alors que l’année passée déjà non pas seulement le conseil d’administration a invité  la SONAS à dénoncer cette coopération mais aussi le CICEF (Comité Interdépartemental de Coordination Economique et Financier), qui a même demandé l’ouverture d’une antenne SONAS à l’étranger pour mener le travail exécuté actuellement par le budgétivore Henri Jean.

La SONAS ne semble pas partager cet avis et s’avance volontairement petit à petit vers une libéralisation non profitable à notre pays et dont Vous êtes le SEUL à faire éviter.

 Tel est Citoyen Président Fondateur, le bref aperçu de la situation à la SONAS et vous assure de notre entière disponibilité pour toute mission éventuelle que Vous pourrez nous recommander afin de sortir l’entreprise de ce goulot.

 

Sé/Maître LUMBU  MALOBA  NDIBA.

 

Ma divergence de point de vue avec mon titulaire,

 

J’aimerais bien souligner trois cas pour lesquels mon point de vue avait été complètement différent de celui de mon titulaire. Il s’était agi d’abord de la manière dont l’engagement s’était effectué dans la Région de Sud-Est, ensuite du remplacement de Monsieur GILLET à la direction de l’automobie et enfin de l’affaire MAKIEYA.

 1°Au sujet des engagés du Shaba.

Non associé à la décision d’engagement au sein des entités décentralisées du Sud-Est, je reçus dans mon bureau plusieurs documents de mécanisation des nouveaux engagés au Shaba.

Je trouvais le Président Délégué Général pour lui dire que je n’approuvais pas des engagements massifs dans ma région d’origine des agents non originaires.

Le Président m’affirma qu’il était informé par le Directeur Régional de la SONAS Région Sud-Est que tous ces éléments étaient du  Shaba. Réellement, le citoyen KAPPONGO BARUANI, lui-même originaire de Kivu s’était entendu au niveau de recrutement avec le délégué syndical national TUMBA YANGANYA. Ils avaient recrutés leurs candidats résidants au Shaba mais originaires principalement des provinces du Kivu et du Kasaï.

Je gardai ces documents pendant près de deux mois et ne les avait libérés que moyennant promesse par le PDG LUNDU de veiller à l’avenir de recruter en région principalement des originaires pour occuper des fonctions de collaboration.

 

2°Le cas Gillet

Monsieur GILLET était avec monsieur BOUSSOROIY, cadres de la firme Henri Jean, affectés en assistance auprès de la SONAS. Il dirigeait la direction automobile. Son contrat ayant été à l’échéance, il était convenu que la citoyenne DUMBA KARUMBU qui avait réintégrée la SONAS après son détachement prenne la direction.

Le PDG ne libérait pas la lettre d’affectation et tentait de me convaincre que la concernée était d’un caractère trop difficile pour mieux s’occuper de cette direction. Je considérais quant à moi qu’il y avait urgence d’utiliser cette dame expérimentée en audit pour détecter des faux sinistres. Mon insistance obtint gain de cause.

 

3°L’affaire MAKIEYA,

J’avais eu personnellement l’occasion de présider beaucoup de réunions du comité de gestion lors d’un vol qui avait été opéré pendant l’absence du Président Délégué Général ; il s’agissait de l’Affaire MAKIEYA pour laquelle j’avais déposé plainte contre ce fondé de pouvoirs alors que mon titulaire aurait souhaité d’interroger la Banque du Zaïre.

 

De l’affaire MAKIEYA,

 Le citoyen MAKIEYA LUMBALA était Trésorier Principal.

Alors que le PDG LUNDU et une grande suite dans laquelle se trouvait le délégué syndical et le directeur de l’inspection était en tournée dans la région sud-est, le directeur financier LUONE et un groupe de ses collaborateurs vinrent dans mon bureau m’apprendre une mauvaise nouvelle de détournement de 40.350.000 Z (quarante millions trois cent cinquante mille zaïres).

Le Directeur Financier m’avait déposé la note 126/52/00/88 du 21 mars 1988 et me proposait de mettre à la disposition de la justice le trésorier principal MAKIEYA qu’il avait déjà fait entendre par une commission.

 

Ci-dessous la teneur de la note  me déposée et  le procès-verbal de l’audition :

 

La note 126/52/00/88

SOCIETE NATIONALE D’ASSURANCE

Président Délégué Général

 

Kinshasa, le 21 Mars 88.

N/Réf. : 126/52/00/88

V/Réf. :

N O T E

 

POUR              : LE DELEGUE GENERAL ADJOINT

DE                   :  L’ADMINISTRATEUR DIRECTEUR FINANCIER

CONCERNE     : SITUATION DE LA TRESORERIE

 

Je vous transmets en annexe le procès-verbal d’audition du Fondé de Pouvoir MAKIEYA LUMBALA, Responsable du Département Trésorerie.

Les faits qui lui sont reprochés dans ce procès sont d’une telle importance que je demande sa mise à la disposition de la Justice.

 

Franche collaboration.

 

L’ADMINISTRATEUR DIRECTEUR FINANCIER

Sé/LUONE ANDEY NSUNGIE

 

2°Le P.V. d’audition du citoyen MAKIEYA LUMBALA, Fondé de Pouvoir à la Trésorerie.

 

Constat de fait :

Il a été constaté lors des travaux de régularisation comptable de clôture annuelle qu’une série des chèques n° 438124, n° 449126, N 440595, N° 452957, N° 452971, N° 452988, N° 452998, N° 457656, N° 457693, de la B.Z. émis par la SONAS sur la Banque du Zaïre pour approvisionner les comptes SONAS auprès des autres banques.

Ces chèques font l’objet d’une sortie de fonds au niveau de la Banque du Zaïre. Le compte à la B.Z. N° 591 est débité. Mais les comptes auprès desquels les fonds sont destinés n’étaient jamais crédités.

Après des recherches au niveau de la comptabilité, nous sommes tombés sur un Avis de débit ayant trait à des sorties de ce genre. L’Avis de débit N° 45707395/10 folio 1 mentionne clairement le nom du Cit. Makieya Lumbala, (et son adresse) comme bénéficiaire.

Nous sommes obligés d’interpeller le Cit. Makieya Lumbala, Fondé de Pouvoir à la Trésorerie pour l’entendre sur ces faits.

 

Devant l’Administrateur Directeur Financier :

le S/Directeur KALOMBO, Inspection

le S/Directeur Financier MASSOSSO

le S/Directeur comptable MATOMBI

le Fondé de Pouvoir MALONDA

L’agent DULI.

Le citoyen Makieya Lumbala est entendu.

Question : Cit. Makieya, que pensez-vous de tous ces faits relatés ci-dessus et vous repprochés ?

Réponse : J’avais une mission cosmique à remplir. Je reconnais tous ces faits.

 

Q. : La mission cosmique consistait à quoi ?

R. : Je ne saurais pas vous l’expliquer clairement.

En bref, c’était pour sauver certaines institutions, certaines âmes.

Q. : Qu’avez-vous fait de tout cet argent ?

R. : Je remettais à la personne qui m’avait été désignée pour percevoir l’argent.

Q. : Peut-on connaître cette personne ?

R. : Ce sont des personnes différentes que l’esprit me désignait. L’esprit me disait « allez à tel endroit, remettez la mallette à la personne que vous y  verrez.

Q. : Désignez-nous ces endroits.

R. : Une fois, c’était au croisement Boulevard Lumumba appelé le Boulevard Sendwe.

Une autre fois, dans la rivière Kwango, j’ai jeté dans l’eau.

Une autre fois, au rond Point Ngaba

Une autre fois, au home des vieillards à Lingwala.

 

Q. : Cette mission avait-elle une date de fin ou un montant total à rassembler ?

R. : Oui, le montant était de 40.000.000,00 Zaïres (quarante millions de zaïres)

 Q. : Est-ce que la mission continue ?

R. : Oui, puisqu’il faut arriver à 40.000.000,00 Zaïres.

Q. : Vous l’avez fait avec la complicité de qui ?

R. : De personne. J’étais seul.

Q. : Pourquoi vos agents DULI et PINGANAY ont constaté ces problèmes ?

R. : Oui, les agents ont constaté cet état de choses au niveau des extraits du compte B.Z.

Ils m’en ont fait part.

Q. : Avez-vous tous ces avis de débit ?

R. : Oui, pour certains je les ai.

Q. : donc vous n’allez pas à la Banque pour vérifier ?

R. : Oui, je n’allais pas à la Banque pour vérifier, malgré l’information que me

donnaient les agents …

Q. : En faisant tout cet argent à des esprits, à quoi vous attendiez-vous, vous aviez une promesse ?

R. : C’était pour sauver ma vie parce que j’étais obligé, menacé par les esprits.

Q. : C’est une contradiction, parce que vous avez déclaré auparavant qu’en mettant ces Fonds  à la disposition des esprits, c’était pour sauver certaines institutions et certaines âmes, maintenant vous dites que c’est pour sauver votre vie.

R. : Oui c’était pour sauver ma vie parce qu’ une fois on m’a rapporté tout ce que mes

ennemis me font. Une fois, on m’a apporté ma photo liée avec de fil noir : on m’a dit que c’était le cit. MASSOSSO qui intentait à ma vie.

Q. : Qui sont vos ennemis ?

R. : Les esprits m’ont donné un cas pour me montrer la force des ennemis.

C’est le cas du cit. Massosso.

J’étais devant mon sanctuaire en train de travailler, l’esprit m’a montré ma photo liée du fil noir. Il m’a dit que c’est le cit. Massosso qui veut intenter à ma vie.

Q. : Avez-vous cru réellement à ce que le cit. Massosso était votre ennemi ?

R. : Oui, parce que les esprits m’ont dit après m’avoir montré cette photo, que votre ennemi est allé déposer cette photo chez un sénégalais.

C’est après qu’ils me révéleraient le nom de cet ennemi cit. Massosso.

Q. : Pourquoi n’avez-vous pas essayé de parler de cette mission à vos confrères de la congrégation ?

R. : J’avais reçu l’interdiction de n’en parler à personne.

Q. : Maintenant que ces choses sont dévoilées ?

R. : Maintenant que c’est dévoilé, je ne sais pas ce qui va m’arriver. Je m’attends à quelque chose.

Q. : Avez-vous quelque chose à ajouter ?

R. : Rien. Je maintiens que j’ai agis seul sans la complicité de qui que ce soit.

Q. : Nous constatons qu’en date du 5/10/88 le chèque n° 452998 B.Z. a été émis au

nom d’Intelza curieusement, sur le bordereau des chèques remis du 8/10/87 ce même chèque n° 452998 B.Z. est repris avec le libellé SONAS APPROV. Cpte B.C.Z.

Comment expliquez-vous cette contradiction entre la remise et l’émission ?

R. : C’est moi même qui établissais ces chèques. Pour ce cas, c’est moi-même qui ai établi le chèque N° 452998 de la B.Z. du montant de 2.000.000,00 Zaïres au nom d’Intelza. Le bordereau des chèques émis est établi sur base de la souche de chèque sur laquelle j’ai marqué le nom d’Intelza.

Le chèque est établi au porteur.

Après la signature de ce chèque au porteur, j’ajoutais mon nom. C’est ainsi qu’à la remise le libellé est « Approvisionnement cpte BCZ ».

Q. : N’avez-vous pas imité les signatures ?

R. : Non, toutes les notes et les chèques je les faisais signer auprès des responsables.

Q. : Cit Makieya, comment expliquez-vous les ratures et le changement des numéros   des chèques sur les notes d’approvisionnement ?

 R. : C’est moi qui le faisais.

J’ai désorganisé le circuit des documents à la trésorerie et caché certaines notes de débit qui partaient dans la mallette remise aux esprits.

 Q. : Mais comment l’autre avis de débit dont n° précité est arrivé à la comptabilité ?

R. : Par inattention, il ne fallait que ces avis de débit arrivent à la portée des gens. Ces esprits réclamaient … pour qu’il n’y ait pas des traces.

Q. : Nous paiement du chèque n° A 465293 touché par le citoyen MATSHO NGASSY.

Montant : 3.500.000.Z

Expliquez-nous ce qui s’est passé.

R. : J’ai établi une note d’approvisionnement comme d’habitude, j’ai personnellement    émis le chèque au porteur (sans mention au niveau du donneur d’ordre) et je l’ai fait signer. Les esprits m’ont dit Qu’il faut détruire les documents, et de mettre le nom de MATSHO NGASSY sur le chèque. J’ai mis le chèque dans  une enveloppe que j’ai déposé  à mon sanctuaire. Les esprits sont allés prendre cette enveloppe et il est allé remettre aux esprits  à  Matsho.

Q. : Connaissez-vous le cit. Matsho Ngassy ?

R. : Non. Ce sont les esprits qui m’ont donné ce nom.

Q. : D’habitude, les chèques, avant de sortir de la trésorerie, sont paraphés et signés par quelqu’un. Qui le faisait ?

R. : C’est moi-même qui paraphait derrière.

Q. : Les bordereaux des chèques émis et remis pour les cas ci-dessus sont introuvables avec leurs pièces de base, où sont-ils ?

R. : Je les ai détruits.

Q. : Qu’en est-il du chèque N° A 465298 B.Z. touché par le cit. KABASSELE wa KABASSELE  en date du 14 mars 1988 comme nous le montre l’avis de débit N° 41 8 03024/95 F ;    de la banque du Zaïre ?

R. : J’ai fait la même chose comme le cas de Matsho. Par une note d’approvisionnement j’ai établi un chèque au porteur que j’ai fait signer. Les esprits m’ont donné le nom de Kabassele que j’ai rempli sur le chèque comme donneur d’ordre.

J’ai mis le chèque dans une enveloppe que les esprits sont venus chercher.

Q. : Pourquoi les souches des chèques N° A 465293 (et n° A 4) d’un import de 1.270.000,00,00 au lieu de 3.500.000 Z mentionnés sur le chèque  touché par Matsho, et le chèque N° A 46529 d’un import de 3.000.000 Z au lieu de 2.000.000 Z mentionné sur le chèque touché par Kabassele wa Kabassele sont annulées par vous-même ?

R. : Les souches sont annulées pour tromper la vigilance des chefs et des agents et des services.

Q. : Reconnaissez-vous que c’est une   désorganisation totale du service que vous avez à charge ?

R. : Oui, je le reconnais.

Q. : Pouvons-nous dire que les cas de MATSHO et KABASSELE sont les tout derniers cas de votre opération ?

R. : Oui.

Q. : Après tout ce qui vient d’être dit, avez-vous quelque chose à ajouter ?

R. : Rien.

 

Ce procès-verbal vaut demande d’explication et réponse de l’agent.

Il découle de ce procès-verbal que le cit. MAKIEYA s’est rendu responsable des faits ci-après :

 

-1- Faits administratifs

O   désorganisation du service

destruction des pièces comptables

établissement des fausses pièces comptables

falsification des pièces comptables

des chèques.

 

2- Faits financiers

O soustraction des montants fabuleux de la société à son profit soit 24.300.000

Z (ZAIRES VINGT QUATRE MILLIONS TROIS CENT MILLE), montant  connu jusqu’à ce jour en attendant d’autres recherches.

 

3° Dépôt d’une plainte,

Devant la gravité du cas, je convoquais le comité de gestion et informai le conseil d’administration, avant de saisir la Justice en ma qualité de Président du Conseil d’Administration a.i.

 

Ci-dessous, la teneur de mes différentes notes :

–     la note technique du Comité de Gestion

la note DGA/104/88

la note DGA/108/88

la note DGA/N°110/88.

 

La note technique du Comité de Gestion

 

SOCIETE NATIONALE  D’ASSURANCE

NOTE TECHNIQUE

CONSTAT DE FAITS

Lors des travaux de la régularisation des comptes en vue de la clôture de l’exercice 1987, voulant réconcilier le compte courant SONAS auprès de la Banque du Zaïre compte n° G/11430/3591 avec les comptes courants d’autres banques,  nous avons constaté que les chèques B.Z. dont numéros ; libellés et montants ci-dessous ont fait suivant, les extraits des comptes envoyés par la Banque du Zaïre, l’objet des débits à notre compte Banque du Zaïre SONAS n° G/11430/3591 sans que la contrepartie soit créditée aux comptes SONAS d’autres banques auxquels les fonds étaient destinés.

1)- 01.06.1987, chq B.Z. N° A438124                                        1.900.000,00

Documents de base introuvés.

2)- 12.08.1987, chq B.Z. N° A449595                                        2.500.000,00

Approvisionnement compte SONAS à l’UZB.

3)-28.08.1987, chq B.Z.N° A452957                                                      2.100.000,00

Approvisionnement compte SONAS à la BDP

4)- 08.09.1987, chq B.Z.N° A452998                                         2.000.000,00

Approvisionnement compte SONAS à la BCZ.

5)- 10.09.1987, chq B.Z. N° A452971                                        2.500.000,00

Approvisionnement compte SONAS à la BDP

6)- 30.09.1987, chq B.Z. N° A452988                                        2.800.000,00

Approvisionnement compte SONAS à la BCZ.

7)- 28.10.1987, chq B.Z. N° A457656                                        2.000.000,00

Approvisionnement compte SONAS à la BACAZ

8)- 28.12.1987, chq BZ. N° A 457693                                        3.000.000,00

Approvisionnement compte SONAS à la

BARCLAYS BANK.

Après recherches, nous sommes tombés sur l’avis de débit de la Banque du Zaïre n° 417 07395/10, folio  1 du 28.10.1987 relatif au débit du chèque n° A 452957 de 2.100.000,00. Contrairement au libellé initial du document comptable ayant servi à l’émission et à la sortie de ce chèque, l’avis de débit fait mention d’un retrait des espèces à la caisse centrale de la banque en faveur du Citoyen MAKIEYA LUMBALA, Trésorier Principal à la SONAS.

Curieusement, tous les avis de débit relatifs aux 7 autres chèques précités s’avèrent introuvables au sein des services financiers et comptables.

Plus tard, le service de la Trésorerie signale la réception dans le service de 3 avis de débit de la Banque du Zaïre dont les libellés de certaines opérations sont contraires à ceux des documents comptables :

1)- l’avis de débit n° 41802723/79 folio 1 du 04 Mars 1988 mentionnant le nom du Citoyen MATSHO NGASSY comme bénéficiaire (retraits à la caisse) du chèque n° A 485293 de la Banque du Zaïre d’un import de 3.500.000,00.

Le bordereau des chèques émis du service de la trésorerie SONAS et la souche de ces chèques signalent que ce chèque était émis au nom de la SODERI pour paiement factures avec un import de 1.270.000,00 a été annulé.

L’on se demande comment les chèques annulés peuvent être payés.

 

2)- l’avis de débit n° 418030324, Folio 1 du 14 Mars 1988 mentionnant le nom du Citoyen KABASELE wa KABASELE comme bénéficiaire des espèces retirées à la Banque du Zaïre suivant le chèque n° A 465298 de la banque du Zaïre d’un import de 2.000.000,00.

Le bordereau des chèques émis du service de la trésorerie SONAS et la souche de ce chèque qui reste au carnet des chèques signalent que ce chèque n° A 465 298, émis avec un import de 3.000.000,00 devait servir à l’approvisionnement du compte SONAS à la Nouvelle Banque de Kinshasa, a été annulé le même jour.

 

3)- l’avis de débit n° 41803223/08, folio 1 du 18 Mars 1988 mentionnant une fois de plus le nom du Citoyen MATSHO NGASSY comme bénéficiaire des espèces retirées à la caisse centrale de la Banque du Zaïre suivant le chèque SONAS B.Z. N° A 477458 d’un import de 3.000.000,00 Z.

Le bordereau des chèques émis du service de la trésorerie et la souche de ce chèque signalent que ce chèque n° A 477456 a été émis avec un import de 5.000.000,00 et devait servir à approvisionner un compte courant SONAS auprès de la Banque Commerciale Zaïroise et qu’il avait été annulé le jour même de l’émission.

 

ATTRIBUTIONS DU CITOYEN MAKIEYA LUMBALA

Le Citoyen MAKIEYA LUMBALA était le responsable de la Trésorerie. A ce titre, il était le chef du département composé de deux services : Banque et Caisses.

En tant que Trésorier Principal, il avait pour attribution :

La supervision générale de toutes les activités des services du département : caisses et banques, en entrées comme en sorties ;

La garde dans son coffre de tous les carnets de chèques de toutes les banques ;

Le retrait des extraits des comptes, avis de débit, avis de crédit, chéquiers et toute correspondance auprès des banques ;

Constater les besoins en trésorerie et initier les approvisionnements des comptes ou caisses par des notes d’approvisionnement ;

Ordonner l’établissement des chèques, des O.V. et desO.P. ;

Superviser toutes les émissions des chèques à présenter auprès des signataires après son paraphe au verso du chèque ;

Superviser les encaissements et les versements des espèces ou des titres en banque ;

Faire établir chaque jour la situation de la trésorerie qu’il signe et chaque mois le plan des paiements.

Retirer les espèces en banque pour approvisionner la caisse centrale espèces ou par délégation par ses agents.

Faire établir périodiquement les procès-verbaux des caisses et la situation générale de la trésorerie.

Superviser la centralisation de toutes les pièces comptables en provenance des caisses et du service banque et assurer leur transmission à la comptabilité.

En ce qui concerne la Banque du Zaïre, apposer le code secret sur les chèques après leur signature par les responsables.

Enfin, assurer le bon fonctionnement des services.

 

SYSTEME MISE EN PLACE PAR LE CITOYEN MAKIEYA LUMBALA POUR OPERER EN FRAUDE.

Le Citoyen MAKIEYA LUMBALA a profité de sa position en tant que responsable du Département de la trésorerie et  trésorier principal pour désorganiser le système mis en place et désorienter le circuit des certains documents comptables destinés ou en provenance des services à sa charge.

Il en est arrivé à reprendre périodiquement certaines attributions dévolues à ses subalternes (émission des chèques, par exemple Banque du Zaïre, leur annulation) à falsifier les documents comptables tels que les Notes d’approvisionnement et à faire disparaître certains extraits de compte et avis de débit qu’il retire auprès des banques.

 

En ce qui concerne la falsification des notes d’approvisionnement, en principe après avoir constaté les besoins de liquidités, le trésorier principal doit initier une note d’approvisionnement qui mentionne clairement le compte Caisse ou Banque d’approvisionner, le numéro et le montant du chèque, et la Banque sur laquelle le chèque est tiré.

Après la dactylographie de la note et l’émission du chèque, il joint les deux documents l’un à l’autre, signe la note d’approvisionnement et met son paraphe au verso du chèque.

Il va personnellement auprès des responsables pour faire contre-signer la note d’approvisionnement et obtenir les signatures des responsables.

Les chèques d’approvisionnement sont émis au nom de la SONAS et les services mentionnent le numéro de compte banque d’approvisionner.

Après l’approbation de la note d’approvisionnement et la signature du chèque, les deux documents sont déposés à la caisse chèques remis pour estampillage et retrait par le bénéficiaire après signature d’un reçu de caisse.

 En ce qui concerne les chèques tirés sur la Banque du Zaïre, le bénéficiaire doit le présenter en dernier ressort auprès du Trésorier Principal pour apposer le code secret au recto du chèque en bas, à droite.

Le Citoyen  MAKIEYA, étant l’animateur principal de ce système,  il est arrivé à falsifier plusieurs notes d’approvisionnement ayant déjà à émettre une première série de chèque. Sur base des documents falsifiés qu’il établit une seconde série de chèque ci-dessous comme l’indiquent les photocopies des notes d’approvisionnement des chèques suivants de la Banque du Zaïre :

CHQ N° A452969 ET CHQ A 452971, NOTE D’APPROVISIONNEMENT DU 08/09/1987

CHQ N° A 452996 ET CHQ N° A 452998, NOTE D’APPROVISIONNEMENT DU 02/09/1987

CHQ N° A 4385125 ET CHQ A 438124,  NOTE D’APPROVISIONNEMENT DU 27/05/1987

CHQ N° A 452987 ETCHQ N° 452988, NOTE D’APPROVISIONNEMENT DU 23/09/1987.

C’est ainsi que pour les chèques Banque du Zaïre n° A 452969, A 452 996, A 438125 et A 452987, les fonds sont bien transférés au compte SONAS, mais les notes d’approvisionnement n’ont pas été transférées à la Comptabilité.

Sur base des notes falsifiées, il établit une deuxième série des chèques n° A 452971, A   452998, A 438124, et A 452 988 qui sont payés à son profit. C’est après cette seconde opération qu’il envoie les originaux des notes d’approvisionnement falsifiées au niveau des n°s des chèques à la Comptabilité, mais les fonds n’ont pas été encaissés par un compte SONAS.

Nous sommes amenés à croire que le Citoyen MAKIEYA  agissait en complicité avec une bande des faussaires et soustrayait des chèques dont il faisait signer à l’extérieur de la  Société. C’est ce qui explique la série des chèques annulés qui ne se retrouvent pas au niveau de la comptabilité.

 

2.   En ce qui concerne les chèques Banque du Zaïre :

N° A 438124, A 452988, A 438125, A 146293, A 477456, les deux premiers ont été émis normalement, ensuite, le Citoyen MAKIEYA les a fait annuler sur les souches. Pour les trois derniers, ils les a émis lui-même et les a immédiatement annulés sur les souches, alors que les corps même des chèques sont payés par la banque du Zaïre (voir photocopies souches en annexe).

Le résultat est que ces chèques qui sont prétendus annulés par lui sont payés à la Banque du Zaïre au profit des bénéficiaires non connus par la Société et avec des montants différents également à ceux signalés par le Citoyen MAKIEYA sur les souches. Cela dénote déjà d’une intention malveillante manifeste de sa part.

Eu égard aux bénéficiaires signalés aux souches lesquels n’ont pas des droits à faire prévaloir à la SONAS (Factures…), nous estimons que ces chèques ont été soustraits et sont signés en dehors de la SONAS.

 

3. Nous tenons à signaler qu’en dehors de la falsification, le Citoyen MAKIEYA a détruit tous les documents bancaires (avis de débit et extraits de comptes) qui concernaient l’ensemble de ces opérations.

 Tous les avis de débit ayant trait aux retraits de fonds dont il était le bénéficiaire n’ont pas été ramenés à la SONAS par lui de la Banque. C’est ainsi que les extraits de compte Banque du Zaïre n° 205, 209 et 218/88 sont introuvables dans ses services (0010, 0011, 0016, 0021, 0029, 0041/88).

Nous sommes amenés à conclure que le Citoyen MAKIEYA a abusé de son autorité et de la confiance que la Société a placée en lui. Il a utilisé sa position, en tant que Trésorier Principal pour tromper la vigilance de ses supérieurs et des services à sa charge. Nous confirmons qu’il est seul responsable de cette situation.

 

Pour le Comité de Gestion.

 

-La note D.G.A./104/88.

 

SOCIETE NATIONALE D’ASSURANCE

        DELEGUE GENERAL ADJOINT

 

                                                                                 Kinshasa, le 21 Mars 1988

N/Réf. : DGA/104/88.

V/Réf. :                                              NOTE AU CITOYEN O.P.J.

GENDARMERIE NATIONALE

BRIGADE DE RECHERCHE

KINSHASA/GOMBE.-

Citoyen O.P.J.,

 

CONCERNE : PLAINTE A CHARGE DU NOMME MAKIEYA LUMBALA, Fondé de Pouvoir à la SONAS.

 

Nous avons l’honneur de déposer auprès de vous la présente plainte à charge du nommé MAKIEYA LUMBALA, Fondé de Pouvoir, chargé de la Trésorerie à la Société Nationale d’Assurances, pour détournement des fonds, accompagné de destruction des pièces comptables destinés à faire disparaître toutes les traces des opérations.

En effet, comme vous pourrez le lire dans le P.V. de son audition ci-joint, cet agent a détourné une série des chèques tirés sur notre compte de la Banque du Zaïre destinés à approvisionner nos compte auprès des Banque Commerciales. En plus des chèques dont les numéros repris dans le P.V., nous espérons vous en communiquer d’autres à l’issue de nos recherches qui sont toujours en cours.

Interrogé, leCitoyen MAKIEYA allègue qu’il avait agi sous l’instigation des forces mystiques, et que lui-même n’a touché aucun likuta de ces fonds, lesquels totalisent un montant de plus de Zaïres 24.300.000 (ZAIRES VINGT QUATRE MILLIONS TROIS CENT MILLE).

La SONAS, qui se constitue partie civile pour le recouvrement de ses fonds ainsi dilapidés, compte sur votre savoir-faire pour amener cet agent incivique à dénoncer tout le réseau qui a coopéré avec lui dans la destruction de notre patrimoine. Et nous tenons à ce que tous nos fonds nous soient remboursés, sans préjudice des sanctions pénales prévues par la loi en la matière.

Veuillez  agréer, Citoyen O.P.J., l’expression de nos sentiments patriotiques et révolutionnaires.

Pour la Société Nationale d’Assurances,

Sé/Me LUMBU MALOBA NDIBA

DELEGUE GENERAL ADJOINT.

.c. : -Commissaire d’Etat au Portefeuille

-Conseil d’Administration SONAS

-Direction Juridique SONAS

-Cabinet Me LOKWA.

 

-La note D.G.A./108/88.

 

SOCIETE NATIONALE D’ASSURANCES

DELEGUE GENERAL ADJOINT

 

Kinshasa, le 23 Mars 1988

N/Réf. : DGA/108/88.

V/Réf. :

Au Citoyen Procureur Général

Près la Cour d’Appel

KINSHAA/GOMBE.-

Citoyen Procureur Général,

CONCERNE : PLAINTE A CHARGE DU NOMME MAKIEYA LUMBALA

FONDE DE POUVOIR A LA SONAS & SES COMPLICES

 

Nous avons l’honneur de déposer auprès de vous la présente plainte à charge du nommé MAKIEYA LUMBALA, Fondé de Pouvoir chargé de la Trésorerie à la Société Nationale d’Assurances, et ses complices, pour détournement des fonds de notre Entreprise étatique accompagné de destruction des pièces comptables et de faux et usage de faux.

En effet, ainsi que vous pouvez vous en rendre compte en compulsant le dossier, cet agent a détourné une série des chèques tirés sur notre compte de la     BANQUE DU ZAIRE destiné à approvisionner nos comptes auprès des Banque Commerciales.

Interrogé par nos services, MAKIEYA a d’abord allégué qu’il avait agi sous l’instigation des forces cosmiques, mystiques, qui lui commandaient de voler de l’argent à la SONAS et le leur donner en vue de sauver sa vie et celle des autres âmes.

Mais au niveau des services de la gendarmerie, il a carrément cité les noms de tous ses complices.

Il s’agit notamment, en plus de lui-même, de :

Professeur TSHISUNGU, Dignitaire de l’Ordre National de Léopard, Directeur Général de l’IRES, Chef de bande.

BOKONGO, Directeur Général Adjoint de l’IRES.

MBAKI, alias MATSHIO, de l’IRES.

KABASELE wa KABASELE, de l’IRES.

DILENGA, alias Dilens

KABONGO, de l’IRES.

La SONAS se constitue partie civile pour le recouvrement de ses fonds dont le montant, selon nos premières estimations, atteint le chiffre de Z. 24.300.000,- (Zaïres vingt quatre millions trois cents mille).

Et nous ne pouvons que vous demander de faire goûter les rigueurs de la loi à tous les inciviques ci-dessus.

Veuillez agréer, Citoyen Procureur Général, l’expression de nos sentiments patriotiques et révolutionnaires.

Pour le Président Adjoint du Conseil d’Administration,

Le Délégué Général Adjoint,

Sé/Me LUMBU MALOBA NDIBA

c.c. : -Commissaire d’Etat

au Portefeuille

-Comité de Gestion SONAS

-Directeur Juridique SONAS

-Cabinet me LOKWA.

 

-La note D.G.A./110/88.

 

SOCIETE NATIONALE D’ASSURANCES

DELEGUE GENERAL ADJOINT

 

Kinshasa, le 23 Mars 1988

N/Réf. : DGA/110/88.

V/Réf. :

Au Maître NYEMBO AMUMBA

375, Avenue de la PAIX

KINSHASA/GOMBE.-

Cher Maître,

CONCERNE : AFFAIRE AGENT MAKIEYA LUMBALA & COMPLICES DETOURNEMENT DES FONDS

Nous venons de mettre notre agent cité en rubrique, Fondé de Pouvoir chargé de la Trésorerie, à la disposition du Procureur Général près la Cour d’Appel, pour détournement des fonds de l’Entreprise accompagné de destruction des pièces comptables et de faux et usage de faux.

A cet effet, nous vous désignons, avec Maître MUKENDI, pour suivre cette affaire en vue de défendre et les intérêts et l’honneur de la Société Nationale d’Assurances.

Veuillez agréer, Cher Maître, l’expression de notre considération distinguée

Pour le Président du Conseil d’Administration en mission,

Le Délégué Général Adjoint,

Sé/Me LUMBU MALOBA NDIBA

c.c. : -PDG

-ADSG

-Conseil Juridique.

 

Au retour de sa mission d’inspection, le Président Délégué Général me dit qu’au lieu de saisir la justice, il se serait limité à interroger la Banque du Zaïre pour mieux découvrir l’étendue du dégât causé à l’entreprise.

Je connus personnellement des menaces anonymes pour avoir  déposé la plainte et surtout dès que les arrestations avaient commencé.

Le Procureur Général m’avait invité pour un entretien le jour qu’il avait ordonné au Directeur Général de l’IRES de ne plus rentrer chez lui après son interrogatoire.

M’ayant trouvé un jour mal à l’aise dans mon bureau, l’épouse de mon collègue BIRINDWA me pria d’y sortir précipitamment alors qu’elle était venue me visiter. Selon elle, elle avait senti à peine entrée dans mon bureau que l’air n’était pas convenable. Il y avait quelque chose qui n’allait pas au niveau probablement du climatiseur de mon bureau. Les bruits de mon empoisonnement   éventuel se mit à courir.

Je brûlais cependant d’envie de continuer mon travail dans mon bureau au lieu de rester à la maison pendant que l’enquête se poursuivait. C’est alors que j’avais failli être tué dans un accident de véhicule juste à l’entrée de la cour de la SONAS sur le boulevard du 30 juin. Il était bizarre qu’à ce niveau une voiture surgisse en trombe et cogne à la portière arrière de ma voiture, au niveau où j’étais assis au siège arrière. Plusieurs langues se délièrent et conclurent à un avertissement qui m’était fait. Je choisis ce moment pour exiger au Président Délégué Général de me laisser partir en soins médicaux à l’étranger. En effet, ayant postulé cette demande à la Présidence de la République, il m’avait été répondu que contrairement à mes collègues de l’Union Pour la Démocratie et le Progrès Social qui avaient voyagés à l’extérieur pour les soins médicaux aux frais de la présidence, je devais dépendre quant à moi de l’entreprise auprès de laquelle je prestais mes services.

Le Président Délégué Général fut d’une compréhension remarquable. Il mena lui-même les démarches auprès du Ministère du Portefeuille. Aux soins de santé, il avait joint une mission que je devais effectuer en Belgique et en Italie à l’occasion de mon séjour. Des nouvelles des effets de la plainte que j’avais déposée me parvenaient à Bruxelles et d’aucuns me demandaient de ne plus rentrer au pays.

Rentré après deux mois, je fus entendu  à deux reprises par le Parquet Général. Mes collègues membres du Comité de gestion se virent certains menacés d’arrestation !

 

La Cour d’Appel de Kinshasa avait rendu en date du 29/12/1988, l’arrêt dont le contenu ci-dessous :

 

4° L’Arrêt de la Cour d’Appel,

 

AFFAIRE DE DETOURNEMENT DE LA SOMME DE 40.350.000 DE ZAIRES A LA SONAS.

La Cour d’Appel de KISHASA a rendu en date du 29/12/1988 son arrêt condamnant :

Le Prévenu MAKIEYA ancien Trésorier Principal de la SONAS avec admission des circonstances atténuantes à 15 mois de travaux forcés pour détournement des deniers publics et chèques SONAS, faux en écritures et destruction de dissimulation des documents comptables.

 Le prévenu TSHISUNGU LUBAMBU, ancien Commissaire d’Etat, Professeur à l’IPN et Directeur Général du Centre de Recherches en Sciences Humaines à 5 ans de servitudes pénales principales pour escroquerie de la somme de 40.350.000 Zaïres au détriment de la SONAS et complicité de faux en écritures.

 Le Prévenu MBAKI BANSIMBA à 15 mois de servitude pénale principale pour complicité d’escroquerie et usage de faux.

 Quant aux prévenus BOKONGO et KABASELE, collaborateurs du Professeur TSHISUNGU, ils ont été purement et simplement acquittés.

 La Cour d’Appel a en outre condamné TSHISUNGU et MAKIEYA à restituer la somme de 40.350.000 Zaïres à la SONAS et à lui payer la somme de 5.000.000 de Zaïres à titre de dommages et intérêts.

 Il est à noter que les prévenus étaient assistés durant ces procès par Maîtres MATUNGA, MATADIWAMBA, MBOMA KIRIKIRI, MADENA, KALALA MWENA, KATOMBE, NGOMO TONGBO et PHOLO PHOLO.

 

Quant à la Partie Civile SONAS, elle était représentée par Maîtres MASSAY, NYEMBO AMUMBA et LUKAMBA.

 

2.    LA COMPOSITION DU COMITE DE GESTION ET DU CONSEIL D’ADMINISTRATION,

 A ma nomination par l’ordonnance du 31 octobre 1987 en qualité de Délégué Général Adjoint à la SONAS, la composition du comité de gestion devint la suivante :

Protais_Lumbu31

 

Le Président-Délégué Général : LUNDU MPONGO NTUETO

Le Délégué Général Adjoint : LUMBU MALOBA NDIBA

L’Administrateur Directeur Financier : LUONE ANDEY

L’Administrateur Directeur Administratif : NYABOLONDO DEGBELI.

Le comité de gestion se réunissait ordinairement chaque vendredi de 10 heures jusqu’à  plus ou moins 13 heures, dans la salle de réunion. Le PDG pouvait convoquer des réunions extraordinaires, tel a été le cas surtout pendant la préparation des réunions de conseils d’administration ou des réunions de convention collective.

Le Délégué syndical qui s’appelait TUMBA YANGANYA participait à certaines des réunions du comité de gestion.

Le  Conseil d’Administration pa contre se composait de la manière suivante :

Le Président Délégué Général : LUNDU MPONGO NTUETO

Le Délégué Général Adjoint : LUMBU MALOBA NDIBA

L’Administrateur Directeur Financier : LUONE ANDEY

L’Administrateur Directeur Administratif : NYABOLONDO DEGBELI

L’Administrateur Représentant le Ministère de Finances : MANKOTO KEDWE

L’Administrateur Extérieur : KAWATA BWALUM

L’Administrateuir Extérieur : KAYUKWA

L’Administrateur Représentant le Portefeuille : NZIANI MABI ZONGO

Le Commissaire aux Comptes : NDANGI

 

Les réunions du Conseil d’Administration étaient tenues à l’occasion de l’examen et adoption du budget de bilan et lors de la mise en place générale spécialement en ce qui concerne les cadres supérieurs.

Le Président du Conseil d’Administration pouvait aussi convoquer des réunions extraordinaires.

Sous le Président du Conseil d’Administration  LUNDU, ces réunions se tenaient dans une atmosphère empreinte d’une très grande courtoisie et se terminaient par un dîner dans un restaurant et la distribution d’un jeton de présence substantiel.

 A l’occasion des fêtes de fin d’année 1987, le Conseil d’Adminsitration après l’adoption du budget fêta au restaurant Etoile de l’Hôtel Intercontinental. Chacun de ses membres était accompagné de son épouse.

Au cours de ses travaux le conseil d’administration avait adopté à ma grande satisfaction l’option de l’extension des activités par l’ouverture des bureaux de souscription à travers la République et l’esprit de décentraliser. Le bureau de souscription de Kongolo vit jour à cette occasion.

Lors de la mise en place générale intervenue au mois de février, mes collaborateurs directs  avaient été promus. Le coordonateur du Bureau de coordination Omari devint Fondé de Pouvoir pendant que Martin Kichwanyoka et Kilanga Bizuli engagés sous-chefs de division avaient été élevés au grade de chef de division.

 

 3. MES INSPECTIONS DANS LES ENTITES DECENTRALISEES

 

 Textes d’organisation

 La lecture des textes d’organisation des structures et organigrammes de SONAS publié en juillet 1986, déclarent à la page 6 point 1c, qu’il y a six directions de région.

Concernant le siège de Direction : il s’occupe de la gestion de contrôle tant d’assurance que d’immeubles pour compte SONAS et tiers, aussi de la gestion administrative, financière et budgétaire et enfin de la coordination des activités avec le siège.

Concernant les entités du ressort de la Direction de région : il s’occupe de la supervision des entités administratives subalternes organisées dans son ressort et de la coordination de leurs activités avec celles du siège, à savoir : les succursales, agences et bureaux de souscription.

En effet les six directions des régions étaient les suivantes :

–      La Région de Kinshasa,  avec siège à Kinshasa,

–     La Région du Sud-Est, comprenant la région politico-administrative du Shaba avec siège  à Lubumbashi,

La Région Est comprenant les régions politico-administratives de provinces du Nord, Sud Kivu et de Maniema avec siège à Goma.

La région du Centre comprenant les régions politico-administratives de deux Kasaï avec siège à Kananga.

La région du Nord-Est comprenant la région politico-administrative du Haut Zaïre avec siège à Kisangani et enfin

la Région Ouest comprenant la région politico-administrative du Bas-Zaïre avec siège à Boma.

 

 Ma visite d’inspection dans la Région Ouest

 J’avais effectué au mois de février 1988 du 15 février au 21 février une visite d’inspection dans la région Ouest tant au niveau du siège de Boma qu’au niveau de la succursale de Matadi, de l’agence de Mbanza-Ngungu, du bureau de souscription de Moanda et encore plus, je fis la prospection à Tshela

 

1°Le siège de  Région Ouest : BOMA

 J’avais quitté Kinshasa à 9 heures du matin  à bord de la voiture Mércèdes 190, de la couleur rouge, voiture que la           SONAS louait à la société AVIS et que j’utilisais comme voiture de fonction depuis mon arrivée à Kinshasa. Mon secrétaire particulier Kichwanyoka était à bord de la même voiture que moi pendant que ma suite composée du coordonnateur du bureau de coordination, de l’inspecteur BENDEL et d’un agent de service de protocole au nom de KALAKI avait pris place   à bord du véhicule Nissan Patrol affecté à mon secrétariat et conduit pas le chauffeur KAYEMBE.

M’étant arrêté à Kisantu, j’avais visité le Jardin Botanique avant de continuer à Boma que j’atteignis le soir.

Protais_Lumbuokok

 La Région Ouest n’avait pas encore un remplaçant au citoyen BOFUMBO, directeur de région décédé à Kinshasa.

Le sous-directeur MUSAFIRI MANENO qui assumait l’intérim du directeur m’accueillit avec son comité à l’entrée de la ville. Il avait comme collaborateurs immédiats les fondés de pouvoir

MBOKA et KAGUMBU.

J’avais séjourné à Boma en 1973 lorsque j’étais encore étudiant au Campus Universitaire de Kinshasa, depuis lors, beaucoup de choses avaient changé.

Boma avait évolué dans son statut de la ville acquis au moment où je l’avais découvert, c’est-à-dire en 1973 lorsque son  premier Commissaire Urbain DJOHO TAHETA y avait amené mon grand frère Athanase avec lequel il avait déjà travaillé à Lubumbashi pour s’occuper du secrétariat qu’il avait  tenu  avec beaucoup de maîtrise dans la ville de Lubumbashi.

Je fis le lendemain de mon arrivée à Boma ma visite d’inspection à Moanda.

C’est au retour de Moanda le 17 février 1988 que j’avais travaillé à Boma.

Le travail de bureau consista en visite de tous les locaux et de la confrontation des noms se trouvant sur mes listings avec la présence physique des agents que je découvrais sur place.

J’occupais d’abord le bureau du sous-directeur avant d’accéder dans le bureau du directeur demeuré fermé depuis le décès de celui-ci.

Le coordonnateur du bureau de coordination et l’inspecteur s’occupèrent de l’examen physique des dossiers et documents.

Nous devions nous rendre compte du niveau de l’exécution du budget, de la régularité dans le paiement des sinistres, du transfert de la quote part du siège et de la maîtrise ou non des dépenses administratives. Le résultat n’était pas du tout bon, raison pour laquelle j’avais ordonné sur le champ, à la vue des extraits bancaires, le transfert de la quote-part siège et le payement de certains sinistres ayant été déjà réglés.

 Alors que je reçus à dîner le Commissaire urbain et certains opérateurs économiques avant de me faire recevoir aussi à dîner par le Commissaire Urbain, le courtier Orbis, et le directeur a.i de la région Ouest, deux familles qu’étaient la famille MAKAYA et la famille BWEMA avaient organisé des réceptions en mon honneur.

J’avais en effet reçu à dîner à l’Hôtel Excelsior et y fus reçu par le Commissaire Urbain BWABWA TSHINKUKU, très loquace, il m’impressionna par ses jugements sur mes collaborateurs.

Il disait apprécier OMARI et BENDEL et me mettait en garde contre des hommes inutiles dans mon entourage

Le Directeur régional a.i. vanta le bon concours que lui prêtait le responsable n° 1 de la ville dans le cadre du marketing et pour l’encourager de continuer dans ce sens, je décidais l’allocation en sa faveur d’un montant forfaitaire. Le courtier Orbis ma reçut quant à lui à l’hôtel Mabwilu.

La famille Makaya (COMUELE) m’avait reçu sur ordre du citoyen NIMY MBUMBA, une personnalité originaire de Boma, ancien Directeur Général de l’Office National du Bois et ami de mon grand frère Athanase Lumbu tandis que le citoyen Bwema qui était inspecteur de l‘Office des Douanes et Assises (OFIDA) était marié à Julienne, cousine de Nicolas alias Mayard fils de  ma tante Suzanne. Ces deux derniers étaient en vacances à la résidence de la famille Bwema.

 J’avais été amené à visiter une maison que la direction  régionale avait achetée sur l’ordre de la direction générale. Elle était complètement dans une parcelle inondée et les murs de certains locaux menaçaient de s’écrouler. Cet achat avait été  fait pour raison de satisfaire seulement une connaissance en quête de liquidité  et était une bonne preuve de la mauvaise gestion. Je ne vis pas grand chose des immeubles abandonnés par les expatriés et mis sous-location par la Sonas qui en avait acquis la gestion. Plusieurs étaient déjà cédées à des tiers et pourtant la Sonas continuait à garder le personnel qui s’en chargeait ! Le directeur de région me fit aussi visiter l’équipe de basket de la Sonas qui était reputée sur le pla régional et d’autres lieux touristiques tels que, le baobab de Stanley, la première cathédrale catholique, le camp Rejaff, etc

 

 

 2°Le Bureau de Souscription de MOANDA.

 

Parti tôt le matin de Boma à bord de ma voiture, l’état de route ne me permit pas d’atteindre Moanda aussitôt que je l’espérais. De temps à autre la voiture s’embourbait.

C’est à l’Hôtel MANGROV que je fus logé avec toute ma suite. L’installation terminée, je rejoignis ce matin même les bureaux de la SONAS .

La confrontation de la mise en place avec le personnel rencontré me fit découvrir que certains agents affectés à Matadi travaillaient à Moanda.

Après la causerie morale à l’intention du personnel, je reçus le chef du bureau de souscription, Monsieur MAYIVANGA et son adjoint MWANA LUKULA. Nous examinâmes ensemble avec le directeur de région a.i. des problèmes ayant trait au développement du marché des assurances à Moanda, notamment des risques pêcheries industrielles de Moanda « PIM », de la Société Zaïro-italienne de Pétrole « SOZIR », des plates formes pétrolières exploitées par CHEVRON, dont les primes étaient perçues par les courtiers qui les versaient au siège général. Des bateaux et barges non assurés reliant l’Angola au Zaïre, de la voiture d’occasion achetée pour le bureau de souscription et qui avait été en panne dès sa mise en circulation, des frais de transport et de logement non accordés au chef de bureau de souscription supposé transporté et logé par l’entreprise alors qu’il ne l’était pas.

 Je fis après le travail de  bureau, la visite de risques et autres prospections telles que, l’embouchure du fleuve Zaïre à Banana, le lieu où était regroupé les esclaves avant leur embarcation dans le bateau, la frontière zaïro-angolaise sans douane avec un mouvement commercial notamment des bières zaïroises très important, les usines de SOZIR, et la société Chevron.

Par petit porteur, la société Chevron me fit visiter ses plates formes pétrolières sur les côtes de l’Océan Antlantique.

Avant de quitter Moanda, le directeur régional a.i. me fit visiter la famille du Président Délégué Général LUNDU que j’avais salué chaleureusement.

 

 

 3°La visite de prospection à TSHELA

 

Cette visite eut lieu alors que j’avais quitté Boma pour rejoindre Matadi. Avec toute ma suite, nous nous rendîmes ce 21 février 1988 à Tshela.

Nous commençâmes par nous rendre en pèlerinage à SINGHINI à quelques kilomètres après Tshela, lieu où se repose pour l’éternité l’ancien Président de la République Démocratique du Congo, Joseph KASA-VUBU.Après avoir déposé une gerbe de fleurs sur la tombe, nous nous y fûmes photographiés et filmés.

 

 

Revenant à Tshela, nous eûmes une séance de travail avec le Commissaire Sous-Régional assistant en l’absence du Commissaire sous-régional titulaire, le citoyen Gambembo en voyage. Nous rencontrâmes aussi quelques commerçants avant de prendre la route de Matadi.

Le programme indiquait de nous arrêter à Lukala, où nous devrions avoir un entretien avec un gros client de la Sonas, le citoyen  MATSHU. Ce dernier nous offrit un dîner pendant lequel j’étais ébloui par la grosseur  de crevettes.

Après Lukaya, le chauffeur sur ma demande fit la grande vitesse pour nous permettre d’atteindre Matadi avant la tombée de la nuit. Heureusement pour nous, l’état de  route était parfait et le véhicule en très bon état. Les agents de Matadi nous attendaient au port et ensemble nous rejoignîmes l’Hôtel METROPOLE.

 

4°La Succursale de MATADI

 C’est à la villa de passage de l’ONATRA que j’avais été logé. Je prenais mes dîners à l’Hôtel Métropole en compagnie de ma suite, du Directeur régional, du Chef de succursale, le Fondé de Pouvoir DIMOKE et du Délégué Syndical.

Mon emploi du temps avait été le suivant : la visite des agents dans leur milieu de travail, audience accordée aux agents qui l’avaient demandée, entretien avec la délégation syndicale et la délégation de la JMPR, dîner du travail avec certaines personnalités intervenant dans les activités de la Sonas, visite du bureau de souscription du Port, visite du risque Midema, visite du barrage d’Inga et enfin l’évaluation.

 La visite des agents dans leur milieu du travail m’avait fait découvrir la vétusté du bâtiment. Je devais tout le temps veiller à ne pas me cogner dans un mur ou sauter une marche.

La Sonas venait d’acheter un  bâtiment qui n’était pas encore agencé et amenagé.

Après la visite physique des agents dans leurs bureaux, je m’installais dans le bureau du chef de succursale pour accorder les audiences en présence du Directeur de région a.i. et du Chef de succursale, ce que les agents n’acceptèrent pas et demandèrent d’être reçus sans la présence de témoins.

La délégation syndicale me posa des problèmes ayant trait au crédit-habitat, fonds social, grade et rémunération des agents. Il y avait dans la délégation syndicale, un membre de la délégation syndicale nationale, en l’occurrence le citoyen NDONGALA. Je pris bonne note des doléances émises et promis de poursuivre la discussion à Kinshasa où l’employeur devait recevoir la délégation syndicale nationale.

Je trouvais le bureau de souscription situé au Port comme étant trop sommaire, en effet, il était sous la dépendance directe de la succursale et pouvait être considéré purement et simplement comme un bureau de la succursale fonctionnant au Port. Après la visite du risque Midema, je reçus à dîner à l’hôtel Métropole le Gouverneur adjoint, le citoyen SAMBO KAPUTO, l’autorité urbaine, quelques magistrats parmi lesquels mes anciens collègues de la faculté de Droit de Campus de Kinshasa, les avocats de la Sonas et certains clients. J’abordai avec ces personnalités divers problèmes qui se posaient dans le cadre de leurs relations avec la succursale de la Sonas.

La visite du risque Barrage Inga, le 22/2/88 me prit toute une journée. La succursale avait prit ses dispositions pour filmer et photographier les différentes péripéties.

Je profitai de ma présence à Matadi pour voir quelques connaissances, telles que le citoyen MWAMBA MULUNDA Alphonse, Conseiller de Gouverneur NDEBO, la citoyenne BAFUNDISA, ancienne collègue au Conseil Législatif et à ce temps Présidente du Conseil Régional et enfin le citoyen KONGO MWANDA ancien collègue au Conseil Législatif et Homme d’affaires.

 Je reçus à Matadi, le Commissaire Sous-régional du Bas-Fleuve, le citoyen GAMBEMBO que je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer à Tshela. Je l’avais connu à Kalemie alors qu’il y était Commissaire Sous-régional et moi Commissaire du Peuple. Il soutint le projet  d’ouverture du bureau de souscription à Tshela.

 

5° L’Agence de  MBANZA-NGUNGU

 J’avais quitté Matadi avant 6 heures du matin pour arriver à Mbanza-Ngungu vers 8h30.

M’étant présenté directement à l’agence, je pris possession du bureau du chef d’agence, le citoyen MAKANDA MAMUAKA pour y recevoir individuellement les agents qui le souhaitaient, la délégation syndicale et enfin le chef d’agence et son adjoint.

Je recevais déjà la délégation syndicale lorsque ma suite et le directeur régional a.i. me rejoignirent.

La délégation syndicale posa le problème des avantages des agents et notamment la perception de fonds social.

Le chef d’agence et son adjoint examinèrent avec moi, le problème de l’encadrement insuffisant des avocats, il y avait trop de causes perdues par défaut par la Sonas auprès du tribunal de Grande Instance de Mbanza-Ngungu.

Beaucoup de sinistres qui avaient lieu sur la route nationale voyaient leur cas traités à Mbanza-Ngungu mais malheureusement malgré le règlement de dossiers qui souvent vu la hauteur du montant à payer étaient envoyés à Kinshasa, ils y restaient pendant longtemps sans être payés. L’agence avait aussi posé le problème de manque de véhicule, de l’appartement de la Sonas à réfectionner et du risque Kwilu-Ngongo assuré auprès du courtier Boels Begeault.

 Peu avant de recevoir à dîner les autorités politico-administratives et militaires, je visitai l’appartement à réfectionner dans lequel était appelé de résider le chef d’agence

Le dîner de marketing eut lieu à l’hôtel et parmi mes invités, il y avait le Commissaire sous-régional qui n’était autre que mon ancien collègue du Collège Saint François de Sales d’Elisabethville, dans les classes de 5è et 4è gréco-latine, FABRIZI BERNARD appelé aussi Jean Pierre.

Nous nous rappelâmes ensemble de notre vie d’enfance dans ces années 64 et 65 et de mon grand combat contre l’élève belge TONON ! N’était-ce pas Fabrizi qui me surnomma ce jour là, Scipio l’africain ?

Aux côtés du Commissaire sous-régional, il y avait le Commandant de la Brigade blindée et celui de la Gendarmerie. je plaidais pour leur bonne compréhension à l’égard de l’agence SONAS.

 

La séance d’évaluation eut lieu à la résidence du chef d’agence avant de quitter Mbanza-Ngungu.

Je fis plusieurs observations à l’égard du directeur régional a.i. MUSAFIRI MANENO qui se battit énormément pour mériter la confirmation. Il s’affronta pratiquement à l’inspecteur BENDEL qui tentait de le tourner en dérision.

Sur la route de retour à Kinshasa, ma voiture tomba en panne. Ma suite me prit directement dans le véhicule Patrol laissant le chauffeur MAKIADI se débattre pour ramener à Kinshasa la Mercedes de la société AVIS.

 

Ma visite d’inspection dans la Région de Kinshasa

 La Région de Kinshasa comprenait les régions politico-administratives de Kinshasa (la ville) de Bandundu et de l’Equateur. Le siège de la direction était située à Limete, centre commercial.

Les entités décentralisées dépendant de la Région de Kinshasa étaient, le siège de région à Limete, la succursale de Kikwit, la succursale de Mbandaka, les agences de Gemena et de Gbadolite, les bureaux de souscription de Bumba, Nioki, Bandundu,  Kintambo, Ndjili et Ndolo.

Auparavent dirigé effectivement par mon prédecesseur, le DGA Mandi, depuis le décès de son directeur, il avait été désigné à la direction de Kinshasa dès la mise en place de février 1988, les citoyens KYONI et …………..en qualité de Directeur et Sous Directeur, YA KIBONGE et MWANZA  en qualité de fondés.

A l’occasion de l’installation du Comité MPR/Siège de cette région, le Gouverneur de la ville, le citoyen KIBABU s’en occupa lui-même en notre présence.

Ayant accordé l’autorisation pour l’agencement et l’ameublement, le siège de Kinshasa devint visible et suscita des jalousies.

Je visitais en juillet 1988, les agences de Gemena et de Gbadolite et rentrai à Kinshasa pour continuer à dépendre de l’horaire de vol d’avion afin de visiter la succursale de Mbandaka et le bureau de souscription de Bumba.

 

1° L’Agence de  Gemena.

 Je pris le vol du 11 juillet 1988 avec une suite composée de Directeur de région de Kinshasa, le citoyen KYONI, le sous-directeur KALOMBO en sa qualité d’inspecteur, les membres du bureau de coordination OMARI et MUKWANYANZO, mon secrétaire particulier LUMBU KITCHWANYOKA et enfin le citoyen KITEBELE  de la région de Kinshasa. Nous fûmes accueillis par le Chef d’Agence de Gemena qui nous amena à sa résidence.

Connaissant la faiblesse financière de l’entité, le directeur de région avait amené depuis Kinshasa de l’argent et quelques articles indispensables pour notre séjour.

Après le dîner chez le chef d’agence, je fus installé dans une villa du camp de la société cotonnière.

Je travaillai le matin au bureau de l’Agence où je fus frappé de la discrétion du personnel.

 Contrairement au désir de me parler qu’avaient les agents des entités que j’avais déjà visitées, personne n’avait demandé  de me rencontrer et il n’y avait même pas des agents syndicaux.

Je tins quand même une causerie morale et invitais les agents à plus des vertus. Je m’entretiens aussi avec le chef d’agence, le citoyen BONYENGA et son adjoint, le citoyen MPOY.

Chacun de mes collaborateurs fit le travail ayant trait à son domaine. J’appris ainsi, que la quote-part n’était pas totalement transférée.

Je ne me rendis pas au dîner d’affaires organisé en faveur de nos invités et désignai le directeur de région de me représenter.

Je reçus la visite de certains de mes anciens collègues de l’Université qui travaillaient dans la magistrature.

De Gemena, je pris le vol pour Gbadolite pour visiter le bureau de souscription placé sous la gestion du Chef d’agence de Gemena, le citoyen BONYENGA.

 

2° Le Bureau de Souscription de Gbadolite

 Toute ma délégation avait été logée avec moi-même au Motel Nzekele. Le Président de la République n’était pas présent à Gbadolite. Il y avait donc beaucoup de places libres.

Pendant le dîner au restaurant il me fut rapporté  le mécontentement de ma collaboratrice MUKWAYANZO pour motif que je n’avais pas accordé des primes après ma visite à Gemena.

Je visitais à Gbadolite les éventuels risques à assurer conformément à la promesse faite par la présidence et le risque barrage à Mobay-Mbongo.

 

3. Mes missions à l’étranger

 

 Les arrangements par la SONAS

 Dans son compte 631107, la Sonas prévoyait un montant pour couvrir les frais de missions à l’étranger. Les missions à effectuer étaient nommément citées, il s’agissait de :

– rencontre annuelle des assureurs à Monte-Carlo 7 joursx3 personnes = 21 j.

– Organismes Africains et Internationaux des assureurs

1) UIMI                       7 jours x 3 personnes = 21 jours

2) OAA                      7 jours x 3 personnes = 21 jours

3) FAIR                      7 jours x 3 personnes = 21 jours

4) ASTI                      7 jours x 3 personnes = 21 jours

5) AFRICARE          7 jours x 3 personnes = 21 jours

 

-Assemblée plénière assurance Incendie 7joursx3personnes=21 jours

– Colloques Informatiques  7 jours x 3 personnes = 21 jours

-Colloque CICIB à Paris au salon international de Communication et d’organisation de Bureau Informatique : 7 jours x 3 personnes = 21 jours

2 négociations avec les réassureurs : 14 joursx3 pers.= 84 jours

2 rencontres au CPGL (Bujumbura&Gisenyi : 7 jours x 4 personnes = 56 jours

– L’assemblée de la BDGL : 7 jours x 3 personnes = 21 jours.

Le taux journalier de ces frais de mission était de 200 $.

 

Le Comité de Gestion avait prévu que chacun de ses membres aurait l’occasion d’effectuer les missions à l’étranger. Ainsi, il était par exemple connu que le Président Délégué Général devait assister à la rencontre annuelle des assureurs à Monte Carlo pendant que le Délégué Général Adjoint assisterait aux rencontres de UIMI.

Les directeurs financier et administratif participaient aux négociations avec les réassureurs.

 

 Ma mission en Belgique

 J’avais eu l’occasion d’effectuer une mission en Belgique auprès de la firme HENRI JEAN Courtier d’assurances de la SONAS mais aussi auprès du Commissaire d’avarier BECKMAN.

 

1° L’ordre de mission

 Le Commissaire d’Etat  Délégué  auprès du Département du Portefeuille, le citoyen MULUMBA LUKOJI m’avait fait parvenir l’ordre de mission n° DAF/CAB/5026/88 fait à Kinshasa le 17 mars 1988 et qui portait les mentions suivantes :

« Les citoyens LUMBU MALOBA NDIBA et OMARY NDEBEDJA respectivement Délégué Général Adjoint et Fondé de Pouvoir à la Direction Générale de la Sonas sont désignés à effectuer une mission officielle en Belgique et en Italie.

 But de la mission : Prise de contact avec la firme BEECKMAN et autres partenaires en Assurance. Soins médicaux pour citoyen LUMBU MALOBA NDIBA.

Durée de la mission : 15 (QUINZE) jours.

Je pris avec mon épouse et le Fondé de Pouvoir OMARI, le vol d’Air Zaïre du 29 mars 1988. Nous fûmes accueillis à l’aéroport de Zaventem  de Bruxelles par un représentant de la firme Henri Jean.

Logé à l’hôtel TAGAWA près de la place Louise, je restai en chambre tout le week-end.

Omari garda le contact téléphonique avec monsieur Thiery de Henri Jean avec lequel il se vit pour régulariser la situation financière.

 

2° Ma prise de contact avec la firme HENRI JEAN

Monsieur Thiery me fit loger à l’hôtel Amigo près la Grande Place ; Il me dit

l’avoir trouvé convenable pour moi tant pour sa classe que pour la sécurité.

L’horaire du travail qu’il nous présenta prévoyait des dîners dans les restaurants et les séances du travail au siège d’Henri Jean.

Des dîners de travail rassemblèrent certains cadres d’Henri Jean à moi-même, mon épouse, le Fondé de Pouvoir OMARI et deux cadres de la Sonas, les citoyens NZUZI et KINAVUIDI qui étaient en formation auprès de la firme Henri Jean.

Au siège social d’Henri Jean, sise 43, Rue de la Science, des projections complétées par  des explications nous relatèrent des relations entre la firme Henri Jean et la Sonas concernant le courtage, la réassurance, la formation, l’assistance et même la trésorerie.

Durant tout mon séjour, ce partenaire de la Sonas me fit parvenir des frais de mission et mit à ma disposition une voiture qu’elle louait auprès de la Société AVIS.

3° Ma prise de contact avec la firme BEECKMAN

Je me présentais avec le Fondé de Pouvoir OMARI à Anvers au bureau de BECKMAN. Ce dernier venait de décéder, Madame Detienne et la succession Beckman nous reçurent.

Beckman était Commissaire d’avaries de la Sonas et Madame Detienne était sa collaboratrice.

Après une séance de travail au bureau, je fus invité à dîner à un restaurant situé au bord  du fleuve Escaut. Je commandai un plat composé de poissons de l’Escaut. Des anguilles me furent  servies.

Intéressé à connaître l’évolution des relations que Beckman, Commissaire d’Avarie de la Sonas avait avec l’OZAC, la société zaïroise du contrôle qui tenait à arracher  à la Sonas cette mission en prétendant que le monopole de contrôle lui revenait par la loi. Le nouveau responsable de Beckman n’avait pas l’air de piger quelque chose.

Moi-même, j’avais de doute des vraies relations de Beckman avec la Sonas, société d’Etat zaïrois. Je semblais découvrir que Beckman traitait plutôt avec certains hauts responsables de la Sonas qui se servaient de la couverture de la Sonas pour des affaires  propres à eux-mêmes.

 

 4° Le cout de la mission

Du 29 mars 1988 au 2 avril 1988, j’avais logé dans la chambre n° 34 de l’hôtel TAGAWA.

Le coût journalier était de 4050 FB mais plus le service, la facture me délivrée était de 30.685 FB.

A l’hôtel Amigo, la firme Henri jean m’avait logé dans la chambre n° 302 du 2 au 22 avril en raison de 7850 FB le jour et ayant reçu la facture de 225.248 FB,  j’avais quitté cette chambre pour occuper du 22 avril au 29 mai 1988, la chambre n° 309 au coût journalier de 5550 FB et payais 287.274 FB dont 18.480 FB pour le téléphone, la seule journée du 1er mai 1988.

Ayant reçu le 5 avril pour signature une carte reprenant le montant de 156.959 FB à payer à la Société Avis pour le transport et pourtant le véhicule avait été mis à ma disposition par Henri Jean, exactement comme le faisait la Sonas lorsqu’un visiteur d’Henri Jean séjournait au Zaïre, je limitais depuis ce jour l’utilisation de ce véhicule à quelques courses seulement.

En ce qui concerne les repas, tout était à ma charge, je mangeais dans les restaurants proches de l’hôtel Amigo et de la grande place, grâce à l’argent qui m’était remis conformément à la note PDG 0396 du 14 août 1987, adressée à Henri Jean International 43, Rue de la Science, Bruxelles/Belgique) dont le contenu suit :

A l’attention de Mr Thiry concernant les frais de séjour à l’étranger.

Pour les frais d’hôtel, la société prend en charge les frais selon les indications suivantes :

    1° Hôtel 1er catégorie (5 étoiles)

Pour le PDG-DGA-Administrateur Directeur-Administrateur avec un forfait de 300 $ par jour pour le PDG-DGA.

    2° Indemnités de mission  journalière : taux en vigueur soit 250 $ par jour pour le DGA.

     3° Frais de réception : allocation forfaitaire par séjour de 3000 $ au PDG et 2000$ au DGA.

     4° Frais de déplacement à charge de l’entreprise ou un forfait de 275 $ jour au cas où la

          mission s’effectuerait en dehors de la Belgique.

      5° Frai d’équipement : allocation de 750$ au 1er voyage hors de régions tropicales.

 

4.       Mes soins medicaux,

J’étais autorisé de subir des soins médicaux à cause des malaises subies dans mon bureau, malaises supposées provoquées par mon éventuel empoisonnement dû à la plainte que j’avais déposé contre MAKIEYA et consorts, mais aussi à cause de mon état de santé accablé pendant sept années de maltraitance, d’emprisonnement et de relégations. Ma vue posait de plus en plus des problèmes malgré les soins subis à Lubumbashi et les lunettes m’octroyées à la veille des accords de Gbadolite. Les effets néfastes des coups violents reçus au cachot de la région militaire appelé T2 le 9 mars 1982 et ceux du 4 janvier 1987 au cachot militaire de la 13è brigade de Kalemie continuaient à avoir leur impact sur mon organisme.

Je subis des examens auprès du docteur Clerinx de l’hôpital médical tropical d’Anvers et auprès du docteur Haulstrate ayant sa clinique sur rue Italie  n° 5 à Anvers et fus hospitalisé pour une intevention chirurgicale à mon œil gauche à l’hôpital Saint Vincent à Anvers.

Ci-dessous, le rapport du docteur Clerinx :

INSTITUT DE MEDECINE                                    Antwerpen, 24.05.88.

TROPICALE

Kronenburgstraat 43/3

ANTWERPEN

Tel. 03/238.58.80

JC/PC/480422                                 Monsieur LUMBU MALOBA NDIBA

Rue de la Science 43

1040 BRUSSEL

Cher Monsieur Lumbu,

Veuillez trouver ci-joint le rapport médical des analyses, effectuées lors de votre visite à l’Institut de Médecine Tropicale.

Vous avez séjourné au Shaba, dans la région de Kongolo et à Kinshasa.

Plusieurs accès de malaria se sont produits au cours des dernières années, qui ont toujours bien répondu à la thérapie au fansidar.

Actuellement, vous n’avez pas mentionné de problèmes physiques.

L’examen physique nous montre une légère obésite et une tension artérielle légèrement élevée à 140/90.

Cataracte en forme d’étoile, bilatérale.

Les analyses hématologiques, biochimiques et coprologiques nous montre un titre d’anticorps anti-bilharziens légèrement positif, des anticorps anti-paludiques nettement positifs et des anticorps anti-hépatite B surface positifs. Le taux de cholestérol est légèrement augmenté, la fraction HDL cholestérol est nettement diminuée.

L’enzyme glucose-6-phosphate-deshydrogénase est présent en faible quantité.

Des immunoglobulines I gG et surtout le IgE se sont révélés augmentés.

Les analyses des selles et des urines sont normales.

La RX du thorax se révèle normale.

La RX de la crâne et des sinus crâniens ne montre aucun signe de sinusite chronique. Il n’y a pas de lésions traumatiques au niveau de la calotte crânienne.

Nous remarquons la calcification de la faulx du cerveau.

L’ultrasonographie de l’abdomen nous révèle une légère augmentation de l’échogénicité hépatique, probablement due à l’obésite.

La vésicule, les voies biliaires, les reins et la vessie se montrent tout à fait normales.

L’ECG se révèle également tout à fait normale.

Conclusion :

Cataracte oculaire bilatérale d’origine traumatique.

Bilharziose occulte, non traitée ;

Légère obésite ;

Hypercholestérolémie légère avec rapport défavorable de la fraction HDI.

Accès palustre récent, actuellement inactif.

Ancienne infection à l’hépatite B, complètement résolue.

Déficience de Glucose-6-Phosphate déshydrogenase, sans intérêt immédiat.

Thérapie :

La bilharziose doit être mise au point par le prélèvement des biopsies rectales. Ceci peut se faire à notre institut.

Nous envisageons un traitement à la Biltricide, 4 compr. en une fois. Ce traitement sera efficace pour éliminer la plupart des parasites. Un contrôle dans quelques années est souhaitable en cas de présence éventuelle des œufs frais de bilharziose.

Quant à la diminution de Glucose-6-phosphates déshydrogénase, il suffit de prendre précaution à ne pas provoquer une hémolyse par la prise éventuelle des médicaments suivants : la Primaquine, les sulfonamides, les sulfones, les nitrofuranes, le cotrimoxazon (Bactrim) et la fénacétine.

En raison de sa composition, le Fansidar pourrait en principe causer un accès hémolytique. C’est pourquoi le traitement d’un accès palustre par la quinine soit préférable.

Il est prudent d’observer un régime, pauvre en substances grasses, afin de diminuer la cholestérolémie.

Restant à votre disposition pour tout autre renseignement, nous vous prions de croire, Monsieur, en l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

Dr. J. Clerinx

Médecin Interne

 

INSTITUT DE MEDECINE TROPICALE

« PRINCE LEOPOLD »

 

Examen radio-échographique de Mr. LUMBU MALOBA Ndiba.

Demandé par le DR. CLERINX.

Fait le 7.4.88

THORAX F/PR.

Silhouette cardio-aortique normale

Les hiles sont broncho-vasculaires.

Les sinus sont libres, les sommets sont clairs.

La trachée n’est pas déviée, le médiastin est clair.

Pas  de lésions pleuro-parenchymateuses évolutives visibles.

CRANE ET SINUS CRANIENS

Il n’y a pas de voile pathologique des sinus de la face :

A noter que le sinus sphénoïdal est peu développé.

La selle trucique est petite et est bridée.

Il n’y a pas de lésions traumatiques au niveau de la calotte crânienne.

Notez la calcification de la faulx du cerveau.

Les mastoïdes sont bien aérées et non voilées.

ECHOGRAPHIE DE L’ABDOMEN

Foies :

Il n’y a pas d’hépatomégalie franche, pas de lésions focales visibles ; notez pourtant une légère accentuation diffuse de l’échogénicité hépatique, dû probablement à l’obésité du patient.

Vésicule et voies biliaires ; reins :

Pas de lésions visibles.

Pancréas :

Impossible à mettre en évidence.

Petit bassin :

La vessie présente des rapports et des contours normaux.

Le contenu est anéchogène.

Aspect normal des vésicules séminales ; la prostate ne pût être visualisée.

DR. E. de BERGEYCK

Radiologue.

 

Le docteur Clerinx  m’avait recommandé auprès du docteur Haulstrate, ophtalmologue qui avait sa clinique sur rue Italie n° 5 à Anvers.

Je rencontrai à cette clinique le père et le fils Haulstrate exerçant tous l’ophtalmologie.

Docteur Haulstrate fils, s’occupa de moi, il conclut à une nécessité d’intervention chirurgicale sur les deux yeux.

J’acceptai qu’il commence d’abord avec l’œil qui avait été atteint le plus. C’est après plusieurs séances que me fut annoncé le jour que je devais être admis à la clinique Saint Vincent.

Docteur Makanda,  fils du défunt collègue fondateur de l’UDPS du groupe   de 13 vit mon ophtalmologue pour prendre connaissance du dossier et connaître la manière dont allait se dérouler l’opération.

Il fut convenu que j’allais être placé sous l’anesthésie générale et qu’un implant de vue de près allait m’être placé.

Je fus admis à l’hôpital Saint Vincent, la veille de l’opération.

Je fus extrait de ma chambre pour être conduit dans la salle d’opération pendant que mon épouse et OMARI n’étaient pas encore venus de Bruxelles.

Remis dans ma chambre après l’intervention, mon épouse qui venait d’arriver avait été autorisée d’occuper le second lit.

Je quittai l’hôpital le troisième jour et continuai à me faire recevoir à la clinique ophtalmologique du docteur Haulstraste sur rendez-vous.

Ayant épuisé mes quinze jours de mission, il se posa le problème pour le contrôle postopératoire.

L’ophtalmologue m’invirta de ne pas quitter la Belgique pendant les six semaines qui suivaient la date du 15 avril 1988. J’informais Kinshasa de cette situation. Le Président Délégué Général obtint du Ministre, la prolongation de mon séjour en Belgique.

J’obtins un visa pour une durée d’un mois pour soins médicaux. Mon collaborateur OMARI fut prié de rentrer à Kinshasa.

La firme  Henri Jean paya les factures de soins médicaux des formations médicales anversoises auprès desquelles j’avais été soigné et m’acheta une paire de lunettes.

 

5.      MA REMUNERATION,.

 Ma note de crédit mensuel portait les mentions suivantes régulièrement :

1. Salaire du mois                           : 90.000

2. Jeton de présence                                 :   5.000

3. Frais de maintenance               :200.000

4. Prime de représentation                       :  30.000

5. Indemnité de Comite de gestion         :140.000

465.000 Zaïres

A ce montant  s’ajoutait de temps à autre des primes aux libellés diversifiés.

 

6        MA SIGNATURE

 Alors que l’instruction générale n° 23 m’autorisait de donner la seconde signature pour toutes les opérations comportant un engagement financier ne dépassant pas Z. 500.000, réellement tous les chèques pour le paiement des sinistres m’étaient amenés. Plusieurs portaient de montants très élevés.

Ma signature au début n’était pas stable, ce qui occasionnait parfois le rejet des chèques par les banques.

 

 A suivre