Protais LUMBU 1: Mes premiers pas (Titre 4)

Protais LUMBU 1: Mes premiers pas (Titre 4)

25 Avr, 2014

 

Né le 22 avril 1948, Protais LUMBU MALOBA NDIBA vient d’écrire « Mes premiers pas », une autobiographie de six titres dans laquelle il décrit sa vie, de l’enfance jusqu’à la fin de ses études universitaires.

Papa-MAitre3

Titre 4 : Mes études à Luabo-Lez-Kamina à l’Institut Saint Francois d’Assise

Chapitre 1er : Ma quatrieme pedagogique

Paragraphe 1er :La main de Dieu s’occupe de mon admission. 

Tenu par les pères franciscains, cet institut appelé auparavant « l’Ecole Normale de Luabo », contenait deux sections dont la section pédagogique était la plus réputée du rayon, l’autre étant la sectiondes humanités économiques en voie d’être fermée.

A mon retour à Elisabethville, je réflechissais sur cet institut et de mon éventuelle inscription au début de l’année scolaire.

J’abandonnai le projet de me faire effectivement inscrire à l’Institut d’enseignement médical et centrai tousmes efforts sur mon admission à l’internat de Luabo.

Pour cela je trouvai à Lubumbashi, à la direction de l’éducation nationale, mon oncle Nyembo Albert, Inspecteur à l’enseignement primaire,qui venait d’être nommé directeur de cabinet au ministère nord Katangais de l’éducation. Il me semblait être mieux placé pour résoudre mon problème et l’ayant abordé à ce sujet il me remit une note que je devais présenter à Kamina au ministère. La ville de Lubumbashi me delivra quant à elle le laissez-passer dont la teneur suit :

KA/.-

SERVICE DU CONTENTIEUX ET

IMMIGRATION DE LA VILLE DE LUBUMBASHI

CABINET DU PREMIER BOURGMESTRE.-

No___ 8302/66.-

L A I S S E Z – P A S S E R.-

======================

(Arr.Minis.No 30/373

Du14.11.1961.)

Monsieur/…..Lumbu P………………………………

Accompagné(e) de…………………………………….

Est autorisé (e) à se rendre de Lubumbashi à Kamina……

……………………………………………………………..

Valable pour la période du 23/9/1966 au Définitif………

Motifde déplacement…Poursuivreses études…………..

Lubumbashi, le 23/9/1961……………..

LE CHEF DU SERVICE DU CONTENTIEUX-VILLE.-

-I L U N G A. Modeste. A.T A.

SceauetSignature

Les vacances ayant touché à leur fin, je me précipitai à regagner Kamina. Ce matin là, je serrai la main à toute la famille de mon oncle en signe d’adieu et surpris mongrand père en lui laissantma veste qu’il utilisait à cause du froid de Lubumbashi. Pendant le voyage, je méditais sur les nouvelles conditions qui seraient miennes au cas où j’étais admis à l’internat.

A Kamina, je logeais une fois de plus chez Nestor Tchomba, chef decabinet adjoint au ministère provincial de l’éducation et aussi mon oncle maternel. Je rencontrai chez lui son beau père Séverin tout comme Dominique et Shabani ses cousins.

Ayant remis au ministère la note du directeur de cabinet, unerecommandation avait été rédigée en ma faveur etsoumise à la signature du ministre. Il se posale problème du véhicule qui allait m’accompagner jusqu’à Luabo avec d’autres recommandés,

Plusieurs semaines s’étaient écoulées et enfin on m’avisa que le voyage était programmé.

Nous étions au nombre de trois, les deux autres étant les enfants du ministre lui même dont les noms étaient : Lumbu Lambert et Kabezya Crispain. Le véhicule attegnit Luabo à la tombée du soleil. Notre accueil par le père directeur Ignace Vercreussen, appelé  » Machine » étaitréservé.

Il nous montra nos places respectives au réfectoire, au dortoir, à la salle d’étude et à la chapelle.

Une nouvelle vie s’ouvrait devant moi et toutes les conditions pour une bonne réussite étaient réunies.

Paragraphe 2 : Mon intégration facile à l’Internat,

La recommandation collective qui avait été présentée au père directeur parl’envoyé du ministère provincial de l’éducation me retenait pour la quatrième pédagogique. Le père directeur s’informa de l’établissement où j’avais fait mes études antérieures, Brièvement je lui parlais du collège Saint François de Sales dont il avait sans doute des échos.

Mon adaptation à la vie de l’internat ne posa pasde problèmes grâce au séjour pendant monenfance à l’internat de Sola.La même rigueur, la même vieprgrammée, et surtout les mêmes recommandations, je les retrouvais.

L’horaire journalier se présentait de la manière suivante :

Il fallait se reveiller à 5 heures 30’, se laver aux douches puis se rendre à la chapelle.

Après la messe nous entrions à la salle d’études avant de déjeuner et enfin nous entrions en classe.

A la fin des cours de l’avant midi, nous dînions puis pouvions faire la sièste avant d’entrer aux cours de l’aprèsmidi.

De 16 h. à 17h.30’,le travail manuel avait lieu puis nous soupions avant l’étude obligatoire du soir et enfin à 20 heures nous allions dormir dans un silence rigoureux.

Dès le soirde notre arrivée d’unsamedi, nous avions fait l’objet d’une curiosité remarquable car nous étions arrivés fort en retard par rapport à la rentrée scolaire. D’autres recommandés dont Valentin Kambola fils du Gouveneurde Province du Nord Katanga, Henri Ndala Kambola, nous avaient précédés. J’étais le plus avancé des recommandés, étant donné quetous les autres étaient admis en 1ère C.O ou en 2ème C.O, alors que j’étais inscrit en 4ème pédagogique.

Le contact avec d’autres élèves commença d’abord au réfectoire pendantle souper. J’avais eu l’honneur d’être placé à une table des élèves de 1ère économique et de 6ème Pédagogique dont les noms étaient : Tchabu Théophile, Nawezi Cyprien, Mwana Bute Gaspard, Fidèles et Banza Balthazar.

Le Bukari à base de farine de manioc et les poissons salés était la nourriture principale à midi et le soir. Il arrivait que la viande, les sardines ou même les feuilles de manioc nous soient servis.

Le matin on mangeait le bulgur.

Les membres de chaque table travaillaient à tour de rôle à la cuisine pour cuire ou distribuer à manger. Un tel jour, ils en profitaient pour mieux se servir ou sanctionner les membres de la table qui les avaientmal servis. Après le réfectoire, mon deuxième contact, je l’avais eu avec la salle d’études.

Alors que je connaissais déjà des longues salles d’études de l’Institut SaintBoniface et du collège Saint François de Sales, j’admirai cependant la salle d’études de l’institut Saint François d’Assise à cause de sa contenance de tous les élèves de l’établissement ! Si de la 1ère à la 4ème, un banc servait à deux élèves, au niveau des classes terminales, chaque élève avait son banc.

Tout proche de moi, était Ilunga Gaspard, élève de la 4ème Pédagogique comme moi.Curieux, il me posa d’innombrables questions. Je luiinformai de mon passé au collège Saint François de Sales en section Gréco-Latine et de ma décision d’ajouter à mon nom un « S » enfin de me souvenir de mots latins appris antérieurement qui se terminaient par « S »à la deuxième déclinaison, d’où je m’appelais LUMBUS comme LUPUS.

Ces explications l’enchantèrent et rapidement il informa aux autres.

Pendant les heures d’études, le père directeur circulait dans la salle. Non pas seulement il empêchait les bruits mais aussi il donnait des conseils sur la façon de bien étudier. L’étude du soir durait jusqu’à 20 heure, puis on allait réciter les prières dans la chapelle avant de se rendre au lit. Tous les élèves de ma classe avait unmême dortoir. Ilétait de même pour ceux d’autres classes..

Le dimanche,on pouvait se réveiller un peu tard. Ceux qui quittaient le dortoir avant, allaient à la salle d’études d’oùensemble tous les élèvesallaient au réfectoire pour déjeuner avant la messe.

La messeétait chantée et prenait beaucoup de temps. Après le credo je me souviens encore de la voix deSebastien Kinda se distinguant dans le refrain « Au Seigneur, écoutes et prends pitié », aussi, la chanson « Lolo Muloloke, Witufile lusa » était régulière.

En général, toutes les messes à la chapelle de l’institut étaient célebrées par le père Ignace.

Exceptionnellement un autre prêtre de la mission venait à la chapelle de l’internat et les internes allaient à l’église de la mission.

Après la messe, il y avait étude toute la matinée sauf les jours des matches de volley ou de basket ball.

Après le dîner et principalement à 16 heures, on pouvaitaller se promener au village Kabundi sans y entrer dans des maisons Il était interdit de se promener seul, mais d’aucuns enfreignaient cette règle.

Dans l’après midi se livrait les matches de football.

En ma première année à l’Institut, je fus incorporé dans l’équipe Tchilumbu dont le citoyen Kapiko Nkulu était capitaine. Pour m’avoir vu m’amuser régulièrement avec une balle de tenis, j’avais été aligné sans mon consentement. Mon rendement avait été remarquablement faible.

Je soutenais cependant l’équipe par des achats à mes frais des bonbons, beignets ou fruits que je distribuais pendant le mi-temps aux joueurs. Mon nom se confondit très rapidement à celui de l’ équipe à telle enseigne que les gens du village m’appelaient avec toute leur bonne foi « Tchilumbu ».

L’ étude du soir n’était pas obligatoire. Il y avait ainsi ceux qui causaient, écoutaient la radio ou dansaient lors de la rubrique à la radio des disques demandés.

A 21 heure, nous regagnions nos dortoirs.

Jeretirais de la bibliothèque de l’école dirigée par Léon Tchakwiza des livres que je lisais. Ma nomination en qualité de bibliothécaireconsacra mon amour à la lecture.

Je passai tout mon temps des loisirs dans la bibliothèque entrain de couvrir des nouveaux livres, de les ranger dans les rayons ou de confectionner les catalogues.

J’appris à ce moment là à taper àdix doigts la machine à écrire.

L’école avait reçu beaucoup de manuels à partager avec les autres écoles de Kamina. Le tri avait été effectué par le père qui avait éloigné malheureusement un livrequ’il découvrit dans la valise de mon frère Lambert Lumbu à qui, je l’avais confié parce que voulant absolument le lire. C’était « La Bête Noire » d’Emile Zola, indexé dans les écoles catholiques. Le père directeur ne me fit aucun reproche, lui quis’inspirait de la philosophie bantoue du père fransiscain Placide Tempels, qui soulignait que voler était normal chez le muntu et quand il était attrapé il disait avoir eu de la malchance.

Mon éviction de la bibliothèque intervint après mon discours du 12 mai 1969 à un mois et demi de la fin de mes études sécondaires.

Paragraphe 3 :Du programme métropolitain au programm national,

Cette année 1966 avait été la première de l’existence d’une quatrième pédagogique à Luabo. Il y avait dans le passé seulement une section normale de quatre ans d’études et une section des humanités économiques.

L’instauration de cycle d’orientation et la suppression de cycle d’études à programme métropolitain avait occasionné l’ouverture d’une troisième et d’une quatrième scientifique. Au delà de ces classes on pouvait soit continuer les humanités scientifiques soit faire les humanités pédagogiques.

De l’ancien cycle des humanités économiques il ne restait plus que la deuxième et la première économique, tandis que l’école normale avaitvu certains élèves de la quatrième normale pousuivre en 5ème puis en 6ème pédagogique leurs études.

Notre quatrième appelée pédagogique était aussi scientifique. Elle avait dix-sept élèves supposés plus doués et plus jeunes, les autres élèves ayant été orientés en quatrième normale.

Les 16 collègues de ma classe s’appelaient : Polydor Mutonkole, Odilon Mutonkole, Jean Chrizostome Banza Mwana, Norbert Ngoy, Paul Ngoy, Tchimona Florimond, Mukuta Félix, Gaspard Lwaba, Gaspard Ilunga, Lusolo Kimwanga Robert, Kalenga Simon Bolivart, Kilolo Fortuné, Balthazar Ngoy, Hubert Ngoy, Florentin et Kalonda Pascal.

Tous nos professeurs étaientissus de l’assistance technique belge « ATB » ou gouvernementale « ATG » Ils s’appelaient : Félix, Raymond, Alphonse, Jean Jacques, Depower, Brighman, les pères Anany et Mususu. Ils nous donnaient respectivement les cours d’histoire, Math, Français, Géographie, Physique, Economie Politique, Musique, Religion et Anglais.

Je suivais tous ces cours avec concentration et chaque soir je les revoyais. Un seul souci m’animait, celui de réussir à continuer mes études. La plupart des leçons m’étaient nouvelles mais celles de Physique et d’Anglais étaient pour moi des révisions de ce que j’avais eu au collège Saint François de Sales à Elisabethville.

En effet, en Physique les cours enseignés en quatrième pédagogique comportaient les mêmes matières que celles qui m’ étaient données en quatrième gréco-latine.

En anglais au collège Saint François de Sales on avait abandonné dès la 6ème latine le livre,« le Britain » que jeretrouvai à Luabo pour adopter de Paepe. En quatrième Gréco-Latine on avait le troixième livre de de Paepe alorsqu’à Luabo en quatrième nous devrions apprendre la deuxième partie du premier volume de Britain.

En Musique mes collègues savaient chanter les introïts pendant que j’éprouvais de la peine.

Mon admission en 4ème,et ma qualité de sponsor au sport avaient contribué à me faire connaître rapidement.

La veille du 5 novembre, date anniversaire du décès de mon grand père, j’avais enlevé toute ma chevelure :Le souvenir du deuil d’un être cher, le baptème en qualité du nouveau venu dans cet internat, le désir de changer de chevelure, avaient été les trois éléments auxquels certains se référaient. A tous ceux qui me posaient des questions au sujet de ma tête rasée,je soutenais l’un ou l’autre de ces trois éléments. L’explication qui soulignait mon entrée dans une nouvelle vie par le baptème comme à l’Université et le fait que je portais régulièrement une chemise bleue, plaisait le plus aux curieux.

Au total des points de la première période j’avais obtenu 268/360points et avait été classé 9ème sur 17élèves.

Paragraphe 4 :Les vacances de Noël 1966 à Kamina,

Le premier trimestre toucha vite à sa fin.Le véhicule de l’internat nous déposa à Kamina d’où les originaires de centres industriels du sud prenaient une voiture spéciale qui était attachée à un train marchandises en vue de les amener à leur destination.

Je choisis de passer mes vacances à Kamina, chez Joseph Kilanga où Athanase et Anastasie continuaient à résider. J’y avais trouvé la compagnie de Patrice, Frédéric, Sefu, Kibimbi, Jerôme, Marcelline, Vincent et Chungu Jean.

Au cours de ces vacances, je passais régulièrement mes soirées avec Patrice et Frédéric dans une boîte de nuit nommée « Station bleue ». Un orchestre  » le Kit Jazz y animait.De temps à autre ledisque ‘’ mathida mama, nabalaki yo na tango ya Lumumba’’ faisait rage. Nous n’avions pas d’argent et n’achètions donc pas la boisson. Tout le temps nous le passions entrain de danser.

J’avaisde l’argent récolté chez mes parents pour payer mes frais scolaires, mais comme j’avais été recommandé, je me faisais l’illusion que ma pension allait être payée par le Ministre. Plus encore, Athanase et Nestor m’avaient tous rassuré qu’ils allaient supporter mes frais d’étude.

A la demande de mes collègues d’employer cet argent pour l’achat de la boisson, je ne résistais pas. Ceux-ci m’assuraient qu’ils allaient magiquement fabriquer de l’argentqu’ils m’enverraient régulièrement à Luabo. Elèvesde « Chouchou, disciple des dieux Sathgos et Marie Jeanne », qui menait une vie dorée, aucun doute n’était possible pour leur prochain enrichissement. C’était malheureusement pour moi, un mauvais calcul basé sur une illusion !

La décision de la réunification de la province du Katanga et par conséquent la perte d’emploi du Ministre Benoît Tambwe et de ses collaborateurs Nestor et Athanased’une part et la sanction de dieux distributeurs d’argent infligée à Frédéricpour un délai de deux mois me firent rentrer à l’internat dans une profonde tristesse.

Le père directeur ne tarda pas de m’entretenir sur le non payement de la pension. Très confus, j’ envoyai une note à mon père pour lui prier de m’envoyer le montant réclamé que j’avais pretendu être un supplément.

Paragraphe 5 : Mon differend avec le professeur Depower,

Pendant la semaine des interrogations de la 2ème période, j’avais eu à me disputer avec Monsieur Depower, mon titulaire et professeur de Physique pour n’avoir passelon lui remis ma feuille d’interrogation au moment où il l’exigeait.

J’avais contestésa version car au moment où j’avais terminé mon interrogation et lui avais remis ma feuille, il m’avait prié de la garder. A tort il avait prétendu que j’avais continué à écrire lorsqu’il avait donné le signal dedéposer le bic.

Ainsi à sa sortie de la classe sans ma feuille,je l’avais suivi en l’implorant. Lorsqu’il était entré dans la classe de la 2ème économique,après avoir déposé sa malette il s’était retourné soudainement. M’ayant donné l’impression de vouloir me frapper, j’avais reculé et ramassai rapidement un morceau de brique avec lequel j’avais fonçé sur lui pour le frapper.

Le professeur se plaignit auprès du père directeur etm’interdit d’assister à son cours. Il me donna 7/40 àla deuxième période, faisant ainsi baisser brutalement la moyenne de mes points.

Lepère directeur me conseilla de présenter des excuses mais je fis d’abord la sourde oreille.

Mes collèguesne revinrent pas de constater que je n’avais pas été renvoyé de l’école comme l’exigeait le professeur. J’avais quant à moi admiré le degré d’évaluation de ce problème par le père Ignace .

Au total premier semestre je réussis avec un pourcentage de 68,5 et fus classé 13/17.

Paragraphe 6 :Mes vacances de Pâques 1967 àLubumbashi puis à Mahundu pour Chercher les frais d’étude,

Jedécidai d’allerpasser mes vacances de Pâques,àLubumbashi. Les conditions de voyage étaient merveilleuses. Le père directeur avait obtenu de la société de transport par rail, du Bas Congo au Katanga« BCK », une voiture spéciale réservée aux élèves de notre établissement et des filles de l’école « Mater Dei » à Kamina.

J’avais eu l’occasion au cours de ce voyage de faire connaissance à une fille qui s’appelait Sophie. Nous chantions en chœur avec les autres le « C’était un jour sur le pont de l’Iser, …. Que nous avions changé en pont de Bukama et le roi Albert par le président Mobutu », tout comme « Je rencontrai trois filles et choisis la plus belle, celle de mon pays…. », «……Je revenais de guerre avec mon régiment pour aller voir Adèle, Adèle ma bien aimée….car Adèle est morte, me voici pour toujours ».

La bonne ambiance juvénile et la priorité qu’avait notre train, le faisait avancer tellement vite que le trajet nous séparant de centres miniers du sud semblaitraccourci.

A Kabondo-Dianda, Bukama, Luena, plusieurs internes descendirent et c’est à Tenkeque sortit le groupe important de nos collègues de Kolwezi.

A Likasi je sortisavec mon collègue Lutumba pour effectuer une promenade hors de la gare. Nous nous mîmes à causer avec deux êtres faibles à la hauteur dela poste puis descendîmes en leur compagnie vers le Palais de la justice.

Quand nous entendîmes le signal de départ,nous n’avions plus rattrapé le train.

Nos bagages partirent sans nous, heureusement Anastases’en occupa. Il fallait chercher un endroit où passer la nuit chez une connaissance de Lutumba à la commune de Kikula. Le lendemain après avoir tentésans succès de rejoindre les personnes quiavaient occasionné notre séjour à Likasi, nous prîmes un train courrier pour Lubumbashi.

A la commune Katuba, jene retrouvai plus mon oncle sur l’avenue Lulonge. Il avait déménagé à la commune Kenya. J’appris avec consternation la nouvelle du décès de sa fille Yvonne. Mon grand père maternel n’était pas encore rentré au village tandis que ma tante Vumilia était mariée.

A la fin des vacances,mon voyage de retour par train au lieu de se terminer à Kaminacontinua jusqu’ à Lumanisha, puis parvéhiculequi me déposa à Bigobo avant d’atteindreMahundu le lendemain par vélo.

J’exposai mon problème de frais d’étude impayé à mon père, qui me renseigna de les avoir déjà envoyés à parle vicariat de Baudouinville, son employeur.

Mes parents en profitèrent pour me dire comment j’étais leur espoir et qu’il fallait que je fasse tout pour terminer mes études au lieu de subir le sort que j’avais connu au collège Saint François de Sales. Un proverbe bena nyembo disant que le pêcheur ne trouble pas l’eau « Bembelezya gwa misia nde tulijya mema tubwi », en d’autres termespour atteindre un objectif il ne faut pas s’agiter, m’avait été illustré.

Réalisant la hauteur du sacrifice accompli par mes parents pour supporter les frais de mes études, j’avais promis à ma mère qui était très affligée que j’allaiséviter tout éventuel renvoi.

Un colis d’arachidescomposa mes bagages de retour et c’est abord d’un véhicule loués par deux missionnaires protestants de Bigobo que j’atteignis Lumanisha. La même matinée avec Gérard Kinda, nous prîmes une auto-dresine qui nous débarqua à l’entrée de la gare de Kabalo.

Une coïncidence heureuse nous fit attraper le train voyageurs qui allait à Kamina. Nousdiscutions tout le long de notre voyage de nos études et nos écoles, de matières enseignées à Luabo en 4ème etcelles de la 4ème pédagogique à l’Athenée de Katuba à Kamina.

A Kamina, Athanase qui y habitait encore après la suppression de la province du Nord Katanga n’était plus à la cité de Kamina où il résidait mais s’abritaità la résidence du père de son épouse Anastasieà la base de Kamina.

En effet, son beau frère Frédéric qui ne m’avait plus restitué mes frais de pension consommés pour acheter de la bière pendant les vacances de Noël, était accusé par une famille d’avoir été à la base de la folie de leur enfant qu’il initiait à la magie pour fabriquer de l’argent.

M’étant rendu à la base jen’y avais rencontré que Brigitte et y avais regagnéoublié moncolis d’arachides. Ayant passé la nuit à Katuba chez Martin de papa Bénoît, le lendemain, je me mis à attendre en vain un véhicule pour Luabo et me décida defairele pied.

Il faisait déjà sombre lorsque je gravissais le pont de la rivière Lovoi. Au village voisin, je cherchai l’habitation d’un enseignant où je fus nourri et logé avant de reprendre ma route le lendemain et m’embarquer dans un camionà près de dix kilomètres de l’internat.

Ayant été rassuré par le père directeurque mes frais de pension étaient totalement honorés, il voulait aussi connaître qui était mon bienfaiteur. Je lui informai que c’était mon père, enseignant du vicariat de Baudouinville qui avait fait débiter son salaireau profit de l’internat.

Un après-midi, tenant compte des promesses faites à mes parents et les conseils du père directeur, je présentai mes excuses au professeur De Power chez lui à la maison et obtins l’autorisation d’assister au cours de Physique

Peu avant la clôture de l’année scolaire,les élèves âgés de 18 ans et plus avaient été invités à voter dans le cadre de referendum de 1967. Je partis aussi glisser dans le panier, le bulletin vert qui était distribué et qui signifiait l’acceptation de la nouvelle constitution. Les soldats étaient parsémés au lieu de vote où le bulletin rouge n’était pas visible.

La présantation de la pièce  » le Mariage de Figaro », pour laquelle j’étais acteur marqua la fin de l’année.

Au total du 2ème semestre, j’avais obtenu70% et classé 9/17 et mon total général avait été de 69,4% pour la 9ème place sue 17.,J’avais ainsi satisfait et terminai dans la joie ma quatrième année pedagogique.

Paragraphe 7 : Mes grandes vacances 1967 à Mahundu,

M’étant décidé d’aller en grandes vacances auprès de mes parents, je devais à Kamina, prendre le trainqui allait se diriger vers Kabongo. Contrairement aux vacances de Pâques où je m’étais embarqué aisément dans une voiture réservée à nos collègues en partance vers les centres miniers du sud, l’attente du train n’était pas aisée.

La méchanceté des policiers de BCK m’ayant empêché d’entrer paisiblement par la porte etcraignant de rater mon train,je passai par une ouverture faite à la grille et m’apprêtais de monter dans une voiture lorsqu’un surveillant m’en empêcha.Prenant fuite, je marchais sur les excréments et faillis me faire électrocuté. Je réussis pourtant à m’introduire dans le trainà une autre tentative et conservais ma placejusqu’à Kabongo où je devais attendre le train CFL en dehors de la clôture.

Torturé par la soif et la faim et ne pouvant pas m’éloigner de la gare par manque d’information sur l’heure d’arrivée du train CFL,j’avais été contraint de boire de l’eau sale. L’attente qui dura des heures interminables se termina par la bousculade à la porte malgré les coups de matraques des policiers. Le train roula toute la nuit et lorsqu’il atteignit Kabalo le lendemain matin, nous sortîmes aussi de la gare poursubir un autre calvaire à l’entrée avec autant des brutalités qu’à Kamina et Kabongo.

Il était 15 heures quand nous arrivâmes à Lumanisha où en compagnie d’autres collègues, tel que Christophe Mwila, nous prîmesà pied la direction de Mbulula. Tard dans la nuit, nous avions logé chez le capita du village Kungulu pour repartir tôt le matin. Marchant côte à côté en traînant nos pas, nous atteignîmes Mbulula dans l’après midi sous les regards piteux des parents.

Après avoir passé quelques jours à Mbulula en compagnie de mon ami Mbayo Donat, une fois de plusà piedà côté de Donat cette fois-ci, nous avions effectué le trajet Mbulula-Bigobo, laissant mon jeune frère Delphin qui m’avait suivi avec un vélo, le soin de se charger des bagages.

Je passai des grandes vacances joyeuses, participant aux jeux nocturnes qui se terminaient souvent par des entretiens avec des personnes du sexe faible.

Commepar le passé, j’entreprenais une tournée pour visiter d’autres parents. Cela m’avait donné l’occasion de parler des fiançailles à Kalwamba avec Abwishe,à Bigobo avec Démétrie et à Mbulula avec Marthe.

A la fin des vacances, l’enseignant de 3ème primaire de Mahundu,le citoyen Symphorien Ngoi me confia son fils Arcade afin que je le fasseinscrire en1ère« C.O. » à Luabo. A pied nous quittâmes un soir Mahundu avec l’espoir de passer la nuit à Bigobo où nousesperions trouver le lendemain un véhicule pour Lumanisha.

A notre arrivée à Kanunu, nous saluâmes la maman de papa Théodose chez qui séjournaient ces jours, Joséphine et Margueritte.Estimant qu’il était déjà tard, la grand mère nous convainquit de passer la nuit, ce que nous acceptions tout en craignant de rater un éventuel véhicule matinale. Dès mon premier sursaut,nousnous mîmes en route et arrivâmes à Bigobo encore la nuit.

Aucun véhicule n’ayantété de passage pendant toute la journée, il fallait atteindre Mbululapar vélo. J’en avais trouvémais Arcade devaitretourner à Mahundu en chercher.

A Mbulula, alors que nous nous trouvions chez l’enseignant Stanis, une fille en provenance de Kayanza que j’avais déjà vu à Bigobo s’y présenta. A maquestion sur le pourquoi de sonséjour à Mbulula, elle répondit qu’elle était venue assister à la fête de mariage de son oncle. Son sourire, sa figure, son aspect, tout m’avait plu. Je lui avais annoncé mon intention de la marier alors qu’elle disait être ma belle sœur. Mon cousin Mbayo Esperant qui était à mes côtés m’informa qu’elle était belle sœur de notrecousin, le directeur Cyprien !

Ayant enfin trouvé un véhicule, nous partîmes à Lumanisha où nous nous installions à l’attente du train.

Les jours, nous allions nous laver à la rivière Luvilu etnous promenions dans le camp Sacoluba où de temps à autre un bon samaritain nous invitait à dîner.

Un soir voulant briser la monotonie, nous passâmes en pirogue à Kongolo et visitions un débit de boissons. La Simba coula à flot. Une connaissance promit de nous loger. Après une nuit fort agitée, le matin, Arcade et Ressort furent leur compte.

Informé de l’arrivée du train, nous décidâmes de traverser malgré le mauvais temps. Il ventait. Embarquant dans une pirogue, nous n’avions pas encore atteint le milieu d’un bras du fleuve lorsque des vagues transportèrent des litres d’eau dans notre pirogue. Cela s’étantrépété, la panique s’empara de nous. Le conducteur se mit à invoquer les esprits protecteurstout en nous conduisant à l’amont.

Je le condamnai d’avoir accepté de faire la traversée alors que connaisseur du fleuve, il savait pertinement bien que le temps était mauvais et que sa piroguen’avait pas la capacité de résister.

Je me mis à réciter  » Le je vous Salue Marie » et tous mes collègues reprirent en chœur. Le conducteur se démêna. Petit à petit nous traversâmes un bras puis le deuxième.

C’était la joie, parce que nous venions d’échapper à une catastrophe certaine. En guise de remerciement au piroguier, nous lui achetâmes le  » Lumai – mai ». En buvant, il nous confirmait du danger que nous venions de justesse d’éviter. Nous jurions quand à nous à ne plus jamais prendre une pirogue pendant le mauvais temps.

A Lumanisha, le train était déjà reparti. Nous étions condamnés d’attendre une autre occasion etregrettions de notre initiative de la veille.

Arcade, prit le goût à la boisson et à la cigarette. Toutes les fois que je le conseillais de ne pas dépenserson argent destiné à la pension, il faisait la sourde oreille.

Finalement le train vint nous prendre et nous déposa à Kabalo.

N’ayant pas trouvé de correspondance, nouslogeâmes dans une maison abandonnée en compagnied’autres passagers. Nous mangions au hasard et nousnous lavions au fleuve.

Informé de la présence de l’Abbé Manda Augustin à la mission, je visitai cet ancien curé de la paroisse de Mbulula. Invité le lendemainà dîner,je partis avec Arcade. Le dîner ne se termina malheureusement pas sans incident, parce que dans un mouvement désordonné mon compagnon cogna l’assisiette contenant la viande, renversant ainsi tout le contenu !

Lesjours continuaient à s’écouler et l’argent se raréfiait parmi les passagers. Plusieurs se mirent à vendre leurs biens. J’ achètai un poste de radio et la nouvelle se répandit. D’aucuns me condamnèrent, me qualifiant même d’enfant prodigue alors que parce marché je comptais garder en nature mon argent.

La radio devint ma compagne, elle me renditpatient et allègea mes souffrances.

Paragraphe 8 : Le blocage des Professeurs de l’assistance technique belge (ATB),

Le train arriva enfin à Kabalo et lorsque nous atteignîmes Kamina je crus arriver au bout de mes peines. Hélas ! il n’en était pas ainsi. A peine descendu du train je rencontrais un collègue qui m’informa que les cours n’avaient pas encore repris à Luabo suite au manque des professeurs. J’appris à cette occasion que tous les professeurs venus au Congo dans le cadre de l’assistance technique belge les années antérieures, étaient bloqués en Belgique.

Ne trouvant plus le motif de rester à Kamina, jeme décidai de continuer à Lubumbashi me séparant d’Arcade qui avait choisi d’y rester.

ALubumbashi jem’installai à la résidence de mes amis Victor et Floribert, au bar Mugwezya, sur avenue Kasai, coin avec la rue Walegelege, à la commune Kenia.

Je rendais régulièrement visite à mon oncle Cyprien mais aussi à Athanase. Ce dernier logeait depuis son retour à Lubumbashi dans la maison abandonnée où je visitais Raphael auparavent au quartier Bel-Air, sur l’avenue des Iris. Papa Frédéric, ma tante Béatrice et leurs enfants Emmanuel, Georgette, Charlotte, Salvatrice et Fabiola, habitaient aussi dans cette maison.

Au bar Mugwezya, la vie était agitée comme il est de coutume dans un milieu où ne se trouve que les jeunes.

De temps à autre, il se posait quelques problèmes dont ceux qui avaient occasionné la descente de la police sur le lieu et ma détention en compagnie de Floribert.

En effet, Floribert avait uneamiequi s’appelait Mbombo.Celle-ci venait souvent passer la nuit à notre résidence.Ayant tardé un jour à se présenter, il nous avait été rapporté qu’elle s’était fait courtiser par un autre garçon du quartier. Floribert se sentit humilié etl’accompagnantnous allâmes arrachersonamie de la chambre de son rival en forçantla porte alors qu’ils étaient en pleine relations intimes.

L’ayantamené triomphalementà notre château, nous dormions déjà, lorsque j’entendis le vrombissement d’unmoteur et l’ordre donné d’ouvrir la porte. Il n’y avait pas de doute possible, c’était la police.

Un à un, nous tous occupants du lieu devionsprendre place à bord du véhicule. Lorsque mon tour vint, je me trouvais face à face avec le commissaire de police qui était uneconnaissance à l’internat de Sola. Il s’écria  » Maloba, toi aussi ? ».Je n’avais pas terminé à m’expliquer sur les conditions de mon séjour en ce lieu lorsque Richard Mambungi ordonna le démarrage du véhicule sans moi.Cettehistoire se termina heureusement au niveau de l’OPJ qui infligea à Floribert le payement d’une amende transactionnelle et entendu tous les autres occupants du château à titre de témoins.

Je me rendais souvent au quartier Bel-air où je rencontrais difficilement Athanase. Embauché au MPR, il était secrétaire de Kitenge Felushi, Directeur provincial adjoint du MPR/ Katanga.

Le mouvement populaire de la révolution « MPR » était en ses débuts et au Katangason implantation était difficile.

Athanase était reproché de s’être introduit dans un parti qui serait écarté auKatanga dès le retour de Moîse Tchombé.

Le MPR était comparé auRassemblement DémocratiqueAfricain « RDA » de Kimba et Kapwasa, la veille de retour de Tchombe à Léopoldville en 1964, lorsqu’ il avait occupé le poste de Premier Ministre. Athanase était dès lors pris pour porte malheur éventuel de la maison.

Je lui demandais pourtantde me faire enrôler dans le MPR et une invitation auBureau du Parti sur l’avenue Leplae me fut adressée. J’y passai et obtins la carte n°5168023.

Mon adhésion au parti provoqua des commentaires tant au Bel Air qu’à la commune rouge et mon baptême fut celui du sang.

En effet, un jour, me rendant en compagnie de Floribert en ville, j’attendais un véhicule à côté du grand marché de Kenia lorsqu’un policier me demanda d’exhiber ma carte d’identité. En enlevant le contenu de ma poche, le policier vit la carte du MPR et me bouscula en disant pourquoi j’avais montré cette carte.Pourtant c’était ma carte d’étudiant que j’avais présentée.

Se lançant dans la rhétorique il me déclara que le MPR n’était qu’un mouvement politique comme la Conakat et le Balubakat, il disparaîtra comme d’autres partis politiques.

Je rétorquai que j’étais en règle lorsque trois autres policiers arrivèrent. Présenté à eux comme du MPR, ils commencèrent directement à m’administrer des coups.

Je ne comprenais pas la cause de cette méchanceté. Floribert de loin me priait de le rejoindre alors que mes cartes étaient retenues.

Un des policiers me saisit enfin au col de mon polo neuf que j’avais mis ce jour là et me sécouajusqu’à le déchirer. Cela me déplut.Je lui administrai uncoup de poing au visage suivi d’autres petits coups par-ci, par-là.

Ma réaction surprit ses collègues qui se décidèrent de m’amener à la permanence.

Ayant refusé de marcher dans cette direction, un véhicule rempli des pains fut réquisitionné sur le champ.Jeté dedans, je continuai à échanger des coups avec mes bourreaux au risque d’occasionner la perte de maîtrise du volant au conducteur qui nous supplia d’arrêter la bagarre. Les pains étaient endommagés.

A la permanence nous ne trouvâmes pas le commissaire de police. Le brigadier n’écouta que les policiers qui me présentèrent comme un rebelle qui avait refusé d’exhiber la carte d’identité parce qu’étant un élément du MPR, que je les avais injuriés et promis leur révocation, que j’avais donné des coups à l’un d’eux. Un policier présenta son col de chemise chiffonné.

Lebrigadier les pria de me mettre au cachot. Devant lui, tous les policiers commencèrent à me frapper. Les uns me giflaient, d’autres me donnaient des coups de poings, d’autres encore des coups de tête ou des coups de pieds. En un rien du temps mon polo et mon pantalon furent réduits en lambeaux. Tentant de me sauver à cette averse de coups, je courus moi- mêmevers le cachot pour m’y réfugier.

Dans le cachot, je remarquai que je saignai notamment de mes lèvres. Les détenus que j’y avais rencontrés s’érigèrent en tribunal. Ils m’avaient exigé de leur relater mon forfait et apportèrent leurs appréciations.

Trente minutes n’étaient pas encore écoulées lorsque j’entendis à l’extérieur des pleurs. Il n’y avait pas de doutepossible, c’était la voix de Floribert Mbwibui. Comme des abeilles, les policiers l’avaiententouré pour le frapper avant de le mettre aussi au cachot. Il saignait abondamment et m’apprit qu’il avait suivi lui même à la permanence pour s’enquérir de ma situation quand un des policiers l’avait saisi pour le présenter comme le fugitif de ma bande.

Dans le cachot, Floribert ne s’empêchait pas à proférer des injures à l’égard de nos geôliers. Il affirmait les connaître personnellement pour leur avoir servi au bar la boisson et surtout pour avoir souvent refusé de leur servir à crédit.

Ces policiers tentèrent de frapper encoremon collèguemais nous leur implorâmes la pitié et eux nous exigèrent le silence.

De temps à temps un détenu réclamait de l’eau potable ou l’autorisation d’aller à la toilette. Nous nous racontions des histoires entrecoupées par l’entréed’autres détenus que nous soumettionsà notre tour à un interrogatoire.

Quelques policiers tinrent à nous effrayer à force de nous annoncer que dès le lendemain nous allions être internés àla prison centrale de la Kasapa.

Floribert se plaignait sur mon adhésion au MPR qui était la cause de notre malheur. Je l’encourageai et lui affirmai que dès que le Bourgmestre de la Commune ou mon frère Athanase seraient informés de notre arrestation arbitraire ils exigeraient notre libération. La nuit vint avant que notre situation ne trouva une solution.

Un commissaire de police vintciter les noms de détenus qui devaient être libérés cette nuit, puis ceux qui devaient être transférés à la Kasapa le matin. Nos noms n’étaient pas cités dans aucun de ces deux groupes. Tentant l’impossible, j’appelai le commissaire et luiexposai le cas qui nous concernait.

Le Commissaire de police partit et la porte du cachot sereferma.

Nous étions sur le point de désespérer lorsque la porte fut réouverte et qu’une voix tranchante invita les deux étudiants qui avaient présentés leur cas au commissaire de sortir. Notre cause était entendue, me disais-je, caraprès s’être informé, le commissaire avait sans doute remarqué que notre arrestation était arbitraire !

Voulant partir, un des policiers nous pria de nous présenter au comptable pour payer l’amende, mais un autre qui sortaitdu bureau du commissaire contredit cet ordre. Il affirmait que nous devrions partir sans payer. Floribert ne retrouva pas ses souliers malgré toutes les recherches effectuées.

Nous regagnions notre résidence où nous trouvâmes les nôtres inquiets à cause de notre absence inexpliquée.

Cette détentionproduisit un effet heureux en cequi concerne le comportement de Floribert vis-à-vis du MPR, car pour avoir enduré des souffrances à cause du parti, il se décidad’y adhérer aussi.

Les vacances continuaient à se prolonger. De l’intendance provinciale du parti tenu par Athanase quila cumulaitalors avec le poste de secrétaire et comptable, je retirais desinsignes, des foulards et des pagnesque je distribuais. C’était un véritable travail de ‘’propagandiste du parti ». Parfois j’étais injurié par les Katangais qui considéraient le MPR au Katanga comme un parti des Kasaïens.

Athanase finit par me donner des assurancesqu’il supporterait mes frais de pension à la rentrée. De ma part j’avais déjà employé tout l’argent que j’avais apporté de Mahundu. Plus encore mon oncle Théophile qui allait acheter les sacs de braisesvers Munama à revendre, avait déjà vendu mon poste de radio, considéré par mon oncle Cyprien comme un bien de luxe qui me distrayait et m’empêchait de regagner Luabo, où les cours avaient déjà repris.

Lorsque Athanase toucha enfin son salaire, il me remit les frais pour ma pension après avoir formulé desremarquesque je jugeais exagérés et injurieux. Une dispute éclata. Ma tante Béatrice s’interposa heureusement pour concilier nos positions.

Je reprenais la route de l’internat avec un retard considérable.

A Kamina je séjournais tout près des Brasseries du Katanga chez les Crispin, Kerry, Martin et Bertin, enfants sous tutelle ou sous garde du Ministre provincial honoraire Tambwe Bénoît.

Ayant trouvé un véhicule le lendemain, je regagnais Luabo. Je fus accueilli avec beaucoup de surprises non seulement par mes collègues mais aussi par le père directeur car justementce jour, il venait de récupérer tous les manuels qui m’étaient réservés, convaincu de ma désertion de l’internat.

J’attribuai mon retard au manque à temps de l’information sur la de reprise des cours.

Chapitre 2 : Ma cinquième pédagogique.

Paragraphe 1er :Des changements remarquables,

Je trouvai à Luabo d’énormes changements de professeurs suite au blocage en Belgique des assistants techniques belges. Si le père directeur avait pu conserver quelques professeurs blancs venus au Zaîre dans le cadre d’assistancetechnique gouvernementale, le gros du nombre de professeurs vint des étudiants de l’Université Officielle du Congo « UOC » de Lubumbashi que le gouvernement avait dépêché en qualité des miliciens.

Ma classe connut le gradué Mbayo Maurice comme Titulaire et Professeur de Mathématiques et Physique. Le cours de français fut donné d’abord par l’Abbé Pierre Muyaya ensuite par le milicien Urbain Mayaya et enfin par l’Abbé Pie Kasongo venuexpressément de Kolwezi. L’ancien directeur de l’école normale de Sandoa, le père Viator se chargea du cours de Psychologie tandis que lepère directeur enseignait la Pédagogie et la Méthodologie. Le milicien Mukendi Mukishi la Géographie, Le belge Brighman de l’assistance technique gouvernementale, le cours d’anglais, et le père Jacques Lallemand s’occupa de l’Histoire.

Au niveau des élèves,il eût d’une partdesarrivées remarquables,notamment celles des élèves ayantterminé la4ème normale à Sandoa : tels que Kazadi Paul de Ngoie, Kanyunda Joseph, Tchinji Cyprien, celle de l’ex- séminariste de Kanzenze, Nyingika Doungaji Edouard, celle de l’ancien élève de l’Institut Protestant Both deKamina, Nyenga Robert Bellarmin et celles de Rigobert Dibwe et Nkulu Anselme. D’autre part Simon Bolivar Kalenga, Robert Kimwanga Lusolo, Norbert Ngoi, Pascal Kalonda et Florentin qui étaientnos collègues en 4ème Pédagogique partirent à d’autres lieux. Nous connûmes cette année un enseignement au ralenti.

Le départ de nos anciens professeurs en était pour beaucoup. Les nouveaux ne parvenaient pas à se mettreau niveau des anciens ou ne connaissaient même pas le programme.

Pour être arrivé en retard, j’avais été logé dans le dortoir collectif des élèves de la 4ème année Pédagogique alors que les élèves de ma classe avaient été logés dans le dortoir où chacun avait sa chambrette

Mon lit s’étant trouvé à l’entrée du dortoir, je ne bénéficiai pas de l’avantage de prolongerl’étude dans la chambrette comme le faisaient certains de mes collègues.

Je passai tout le temps reservé à la sieste à jouer la dame principalement contre mes collègues Félix Mukuta et Gaspard Ilunga. Félix totalisait plus de victoires.

Nous poursuivâmes les cours pendant les vacances de Noêl pour rattraper le programme.Si à la première période, j’avais obtenu 70% et occupais la 15ème place sur 19 élèves, le total de mes points au 1er semestre était de 75% et j’avais été classé 8ème sur 19

Aux examens semestriels j’obtins 75%.

Choisi comme l’année passée à jouer le rôle d’une femme dans une pièce de théâtre,je n’acceptais pas car j’avais commencé à garder une barbe révolutionnaire.

A l’appel du don de sang fait par le dispensaire à un volontaire afin de secourir une malade, je mis fin au suspense en me présentant et suscitai plusieurs interprétations au sein de la communauté sur le bien fondé de mon geste. La famille du malade qui avait été déjà désespérée se confondit en remerciements.

Paragraphe 2 :Les vacances de Pâques à Lubumbashi,

Les vacances de Pâques, je partis les passer à Lubumbashi à la résidence d’Athanase, située à la rue Kafuira n °60, commune Kenya.

Le train étant arrivé dans la soirée, en cette veille de Pâques, je trouvai Athanase tenant son verre de Wisky à la main qui fut renversé par Anastasie qui s’était brusquement levée pour m’accueillir.Celapouvait occasionner une dispute dans d’autres temps, mais Athanase se maîtrisaet dans lajoie nous fêtâmes les retrouvailles.

Ayant ordonné qu’on me remettele lendemain un peu d’argent de poche en citant le chiffre 50, sonépouse me remit 50 Z. avec lesquels je me rendis directement au magasin acheter un pantalon. Hélas, c’était une erreur, il fallait qu’on me remette plutôt 50 makuta, avais-je appris plus tard.

J’avais rencontré l’oncle paternel Prophile,recruté dans la forcepublique en 1958 et que les troubles survenus après l’indépendance avaient bloqué hors de l’Etat du Katanga. D’aucuns avaientpropagéla nouvelle selon laquelle il était déjà mort. Il était accompagné de sonépouse d’origine non katangaisequi s’appelait Marie,

A la fin des vacances je rentrais à Luabo muni des articles de propagande du MPR. Mon infuence était grande et mon aisance matérielle remarquable, grâce à ma double pension m’octroyée par Athanaseet mes parents.

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Paragraphe 3 : Mon élection en qualité de Président de l’Association Sportive de Luabo(ASL),

Aux élections de nouveaux dirigeants sportifs, je me présentai. Cette association était la seule autorisée par les autorités de l’internat. Jebriguai le poste du Président alors que mon ami Bellarmin brigua celui de Secrétaire permanent.

La campagne était assez mouvementée. Les anciens dirigeants contre lesquels j’avais formulés beaucoup de critiques pendantleur mandat tentèrent de m’ériger des obstacles.

Paul Kazadi de Ngoie et Félicien Kayumbaavaient été mes concurrents. Le premier provenait de Sandoa tandis que le deuxième étaitde Kinkonja. Si Kazadi était sûr du votedes étudients Lundas,Kayumba l’était sur les Lubakat. Je neme crû cependantpas battu d’avance mais au contraire je comptais sur la confiance que chacun pouvait placer en moi peu importe son appartenance à l’un ou l’autre de ces groupestribaux majoritaires à l’internat.

Au cours de la campagne électorale plusieurs thèmes avaient été abordés.

Le jour même d’expression du suffrage, il y avait de l’agitation. Beaucoup de jeunes élèves scandaient mon nom et exigeaient même mon élection. J’étaisle dernier candidatà m’introduire dans la salle prévue pour le voteet y fus accueilli par les acclamations nourries.Le suffrage quiétait universel, direct et secret avait été suivi de dépouillement public.

Jeremportais ces élections avec une majorité absolue et fus proclamé Président. L’ancien bureau m’imposa les perdants respectivement au poste de vice – Président en cequi concerne Kayumba et de secrétaire permanent en cequi concerne Kazadi.

Mon collègue Bellarmain qui avait remporté avec une majorité écrasante les élections au poste de secrétaire permanent se vit confierle poste de Secrétaire particulier du Président.

Le but de l’ancien comité étaitcelui de diminuer mon influence. J’acceptais malgré moi de travailler avec mes adversaires.

Le nouveau bureau se composa de manière suivante :

  • Président :LUMBUProtais
  • Vice- Président:KAYUMBAFélicien
  • Secrétaire Permanent: KAZADI Paul de Ngoie
  • Secrétaire Particulier:NYENGABellarmain
  • Conseiller Technique:ILUNGAGaspard
  • Conseiller / Basket:NGOIPaul

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Cumulant ma fonction de bibliothécaire à celle de Président je passai pour l’élève le plus influent de l’internat et pris comme devise : « TRACER LE CHEMIN MEME DANS LE ROC ».

En effet, les prisesde position que prenaient alors le président Mobutu me mystifiaient. Je le prenais pour un modèle et fis dire par le père directeurque j’étais » le propagandiste de Mobutu ». Le manifeste de la Nsele, les brochures contenant les paroles duPrésident, les foulards et mêmes les tenues pouvaient être trouvés dans ma chambre. Je voulais faire au niveau de l’internat ce qu’il faisait au niveau national.

Plusieurs problèmes se posèrent au cours de l’exercice de mon mandat ; les relations entre le bureau et le père directeur, les relations entre les membres du bureau, la fourniture de matériel (balles, bottines, maillots.)

Paragraphe 4 : Excellent en Description,

Bibliothécaire, je lisais les livres de tous les domaines et me fis remarquer par le père directeur comme  » très grand lecteur mais n’a pas de choix ».

J’entretins aussi cette année une sérieuse correspondance avec divers collègues tant de Lubumbashi que de Kolwezi. Les écrits de Kalunga Stanislas sur les matches àLubumbashi où il me donnait tous les détails sur la situation de mon équipe chérie  » Saint Eloi Lupopo » et ceux de Mbayo Donat se plaignant de ses aventures amoureuses m’étaient fréquentes.

J’excellais en descriptionet devint le meilleur élève de ma classe en français. Les études à l’internat, la description du parc Albert, le sonnet à Eugénie, le marché de Kenya reproduits ci-dessous étaientbien côtés.

a)Les études à l’internat,

Quelle misère y –t-il dans ce monde, si ce n’est que d’abandonner père, mère, sœur, frère, cousins et cousines pour prendre le chemin del’internat.

Oh ! Internat, si tu n’existais pas, jamaisdes si grandes tristesses ne pouvaient m’accabler. Car je pouvaisentendre la voix de ma petite Julie et voir la figure angélique de ma sœur Annie.

Oh ! Internat, toi qui m’obligea à vivre avec les gens qui m’étaient inconnus pendantmon enfance, t’étonneras –tu si un jour ma mentalité n’épouse plus celle de miens ?

Oh ! Internat tu m’obligesà feuilleter toujours un livre au lieu de me laisser s’apaiser dans mon fauteil préféré, les oreilles prêtes à écouter les récentes nouveautés de vox – Africa ou les aventures de mon petit Faustin.

Il n’y a que les vacances qui me restent chères, car elles me permettent de voir maEugénie aux yeux de poule, Alphonsine au cœur tendre et Thérèse amoureuse que jamais.

b)La description du parc Albert de Lubumbashi,

Un beau jardin à côté d’une belle école,

Telle est à mon avis l’idée qu’avait,

Le créateur de ce beau parc de Lubumbashi.

Non content d’être voisin de belles filles de Marie José et leurs cousins du collège Saint François de Sales, le parc Albert est limité au Sud par une avenue des manguiers et à l’Ouest par celle des Flamboyants.

Que de fois en rentrant à la maison

Ne me suis-je arrêté à l’un de ses coins pour admirer ses roses

Vraiment au milieu de ses eucalyptus géants,

Sur lesquels gazouillent les oiseaux invisibles,

Je me suis toujours cru dans le paradis d’Adam et Eve.

Que c’est beau de voir ses groupes de fleurs

Autour de jardinets couverts de tapis verts,

Ici les volubilis, rhododendrons et anémones,

Là des tulipes et némophiles et plus loin.

Des violettes et des belles de jour.

Que c’est beau de contempler les poupons.

Venus lui rendre visite et ses fontaines avec ses arcs en ciel,

Que c’est beau d’apprendre sa rosa, rosae, rosae sous un sapin

Ou un acacia comme le sous préfet aux champs !

c)Le sonnet à Eugénie,

Quand te reverrai-je ma belle

Et alors, oubliant tel jour

Qui maintenant te fait la cour

Pour moi te verras infidèle.

Oh miser, ma belle Eugénie !

Ne vas-tu pas crier tout bas

Amant pardonnes ta chérie

Maintenant ne referas pas.

Alors moi te dirai tout fier

Je suis Lumbus le beau, le noble

Jamais on ne joue avec le fer.

Peureuse répondras à moi

Pitié Lumbus le sage

Jamais, je ne vivrai sans toi.

d)Le marché de Kenya,

Oh ! Marché de Kenya père nourricier de cette commune,

Grâce à toi, cette cité est la plus active detoute la ville :

Car à tes flancs sont situés : cinq bars, un hôtel, une gare

Servant au  » Tcha. Tcha. Tcha. » Kitoko transports » et les taxis.

A cela il faut ajouter  » Ton Odéon » aux vitrailles multicolores etta « Fina »

Plein la journée de vendeurs, acheteurs et touristes, tu l’es aussi la nuit de malfaiteurs !

Oh ! Marché de Kenya, tout Lubumbashi t’adore et les communes voisines t’envient !

Non content de ton immensité, tu possèdes aussi un contenu succulent,

Très tôt le matin des mamans surtout Kasaïennes t’envahissent,

Munies de beignets, gâlettes, tartines, pains et saucissons

De sept à dix heures viennent de cafetirs, potagers, cabaretiers,

Bouchers et boutiquiers et autour de chacun d’eux une fourmilière de femmes faisant des emplettes.

Dès onze heures, ces visiteurs commencent à te quitter, mais les derniers ne t’abandonnent que vers vingt-deux heures pour laisser s’installer les sans logis et les gangsters.

Oh ! Marché de Kenya, grandlieu de rendez-vous.

Que de fois ! Ecolières, étudiantes, petites mbongo, légères et même mariées

Ne se sont-elles pas rendu chez-toi en vue de trouver sous ton ombre un certain célibataire endurci ?

A la fin de l’année scolaire, j’obtins au total 2ème semestre 69% et au total général71% et me classai 12ème/18.

En mathématiques, aprèsavoir obtenu 5sur 40 à la 4ème période et 12 sur 120 aux examens de 2ème Semestre, mon total général avait été de 141,5/400 ce qui baissa ma côteconsidérablement. Heureusement en contre partiej’avais obtenu en même temps 40 sur 50, 160 sur 200 et 312,5/400 en français.

Je devais présenter un examen de passage en mathématiques mais enraison de mon pourcentage total élevé, le père directeur me dispensa de cet examen.

Paragraphe 5 : Les grandes vacances à Lubumbashi,

Je me rendis à Lubumbashi pour passer mes grandes vacances, les dernières des humanités à la maison d’Athanase où j’avais trouvé Raphaël, son épouse Christine et leur enfant Modestine mais aussi maman Eulalie accompagnée de Dieudonné, Marc et Jean Pierre.

J’avais rencontré bien sûr Athanase lui-même que son travail au parti exigeait d’innombrables déplacements dans des districtset territoires de la province, raison pour laquelle j’aidais Anastasie à administrer la maison.

En dehors de Chantal, la fille de sa rivale Brigitte qu’elle élevait, elle avait accueilli au cours des mêmes vacances son petit frère Baudouin et ses petites sœurs Julienne et Ivonne en provenance de Luluabourg.

Il y avait beaucoup de monde, à telle enseigne que le grand père Mazuri passait ses nuits au salon sur le divan. Lorsqu’il avait été atteint de la varicelle, ilse posa en moi un cas de conscience.

En effet, venu pour des soins hospitaliers à Lubumbashi, il avait subi sans succès des interventions chururgicales. Converti à la religion communément appelée « Postolo », il avait semblé recouvrir une bonne santé etviande de porc ou les anguilles lui avaient été prohibées.

Mes demandes afin qu’il aille se faire soigner à l’hôpital demeurèrent vains. Il soutenait même que s’il étaitmalade, c’était parce qu’on lui avait servi des alimentsprohibés, ce que n’admettait pas ma belle soeur. Je lui expliquaile danger de la contagion de cette maladie aux enfants en bas âge se trouvant à la maison et lui priai de rentrer là où il habitait.

Plusieurs amis venaient me visiter et parmi eux, Donat, qui voulaitconclure une idylle avec Julienne. Il avait amené un jour un appareil de photo qui nous permit de poser pour la postérité,au jardin zoologique à côté de l’éléphant et du zèbre mais aussi ne famille.

De temps à autre je visitaismon oncle Cyprien ou ma tante Béatrice.

Les nuits je m’exerçais à taper à la machine que j’avais prise chez mon oncle.

A la fin des vacances, je retournai à Luaboavec un costume, une malette diplomatique et assez d’argent pour ma pension.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 3 : Ma sixième pédagogique

Paragraphe 1er : Imbus de nous-mêmes,

Contrairement aux années antérieures où il y avait des finalistes de la section pédagogique et ceux de la section économique, il n’y avait que la section pédagogique cette année. Etant les seuls finalistes, nous nous étions surnommés les absolus soit en abrégé les « AB » ou  » the in the last ».

SeulNestor Lubwika s’était ajouté dans notre classe, mais n’ayant pas satisfait aux examens de premier semestre il avait été exclu.

Nous restâmes tels que nous étions en 5èmeannée comme repris sur la liste suivante :

Balthazar Ngoy, Cyprien Tshinji, Edouard Nyingika, Félix Mukuta, Florimond Tchimona, Fortuné Kilolo, Gaspard Ilunga, Gaspard Luaba, Anselme Nkulu, Hubert Ngoi, Jean Chrysostome Banza Mwana, Joseph Kanyunda, Odilon Mutonkole, Paul Kazadi de Ngoi, Paul Ngoyi, Polydor Mutonkole, Protais Lumbu, Rigobert Dibwe, Robert Bellarmain Nyenga.

Le père directeur continua à se charger du cours de Pédagogie auquel il ajouta celui de Philosophie tandis queles pères x……., Jacques Lallemand et Viator enseignèrent respectivement les cours de français, anglais, histoire et psychologie.Messieurs Raymond, Bernard et Luc donnèrent les cours de Mathématiques, Biologie, Géographie et Physique. Les professeurs furent l’impossible pour combler le retard occasionné par les tatônements de l’année antérieure.

Nous exigions le respect du programme national à telle enseigne que les professeurs se plaignaient auprès du père directeur notamment de Bellarmain. Celui-ci fortement reprimandé avait été surnommé » Monsieur le programme ».

Notre vieux père, titulaire de classe avait décidé la permutation de places de certains élèves dont moi-même.Ayant refusé à se soumettre, le prêtre alla se plaindre auprès du directeur qui vint en classe pour imposer l’exécution de la décision. Pour avoir continué à m’entêter, j’avais étérenvoyé pendant que mes collègues pris de panique s’étaient exécutés.

Je ressemblai mes bagages et m’apprêtai à sortir de l’internat quand de son bureau le directeur m’appela. Il me pria deréfléchir avant de m’en aller, tout en m’indiquant que le respect de l’ordre donné était son exigence et qu’au cas où je voudrais bien m’y soumettre, je pouvais renter en classe.

Jeremismes bagages et regagnai ma classe. Tout le monde me regardait avec stupeur.

J’expliquai à mes collègues la position du pèredirecteur et unanime, ils me demandèrent d’accepter de changer le banc et continuer les cours :

« Quitter l’internat serait se soustraire à la lutte que nous menions pour obtenir le changement de la mentalité à Luabo ! Autant changer sa place et atteindre ses objectifs !

Je comprispar cette attitudeque ceux- là avec lesquels je devais lutter m’avaient déjà trahi et qu’il fallait se plier pour ne pas faire un sacrifice inutile.

Paragraphe 2 : Les vacances de Noël à Mahundu,

Pendant les vacances de Noël je me rendisà Mahundu pour examiner avec mes parents les conditions dans lesquelles j’allais terminer mes études secondaires. Je trouvai ma mère avec un bébé qui avait reçu le nom et prénom du frère cadet de mon père, Lumbu Sangwa Prophil.

La veille de mon retour à l’internat, Papa Sixte se concertaavec songrand frère. Ils me donnèrent les derniers conseils selon eux, car me trouvant à la finhumanitésj’étais assez grandet avais fait preuve déjà de ma maturité.Quarante zaîres qui devaient me permettre à acheter un costume à l’occasion de la fin de mes études m’avaient été confiés.

J’avais été profondément touché par cettemarque de confiance dont je jouissais enfin dans la famille.

J’avais pris soinau cours de ces vacances à préciser auprès de Marthe Sagali mon souhait de la prendre en mariage.

Paragraphe 3 : L’opposition à la tradition,

Le deuxième semestre vit l’accentuation de notre désir de changer, d’où, l’opposition à la tradition.Tshinji Cyprien surnommé « Mitterrand », représentait le courant novateur pendant que Mutonkole Odilondéfendait la tradition.

Pour le courant novateur, le système d’éducationdevait être révu. L’élève doit participer à son éducation et à sa formation au lieu d’être façonné à l’idée de son maître. Dès lors, il fallait rejetertoutes les méthodes ou procédures avilissantes dédoublant et formant des petits saints, prêts à changer à peine qu’ils s’introduisaient dans un autre milieu.

Toutes les aspirations à l’organisation, afin que soient désignés des porte-paroles auprès du père directeur ayant été découvertes et étouffées, il avait fallu agir individuellement quitte à conserver son idéal.Le comportement au réfectoire, dortoir et en classechangea.

Il était question de recourir aux élèves de cycle d’orientation pour les travaux obligatoires qui devaient être faits au restaurant, de déserter des chambrettes la nuit pour se rendre au village, de ne plus de se mettre en rang avant d’entrer en classe, deporter des habits convenables durant la semaine, les dimanches au lieu de rester seulement sur les avenues d’ entrer dans les maisons et même de boire la bière, le vin de palme ou l’alcool lutuku.

Pour obtenirl’amélioration du régime alimentaire, nous nous étions d’abordtournés à nos collègues, défenseurs de la tradition. N’ayant pas eu de suite, je lançai par écrit une note exigeant la signature de tous ceuxqui étaient prêts à passer à la lutte sans violence.

Le lendemain au moment où nous devions amorcer les actions, nous remarquâmes la présence du père directeur qui présenta des solutions que nous attendions.

En ce qui concerne le sport, pour introduire un souffle nouveau, j’organisai des réunions entre les dirigeants et les joueurs et pour motiver des bons joueurs, je n’hésitai pas à puiser dans mes ressources personnelles.

En guise de réaction, le père directeur bloqua les balles ainsi que tout le matériel, prétendant que je devais m’occuper de tout. Je ne me décourageai pas et un matin je m’adressai à tous les élèves dans la salle d’études pour leur expliquer l’étendue de nos difficultés et de notre volonté de réussir malgré tout.

Que manquant de balles et incapables d’en achèter nous, nous demandionsà tous afin que soitdéposé auprès de nous les vieux singlets avec lesquels nous allions fabriquerdes balles. Les acclamations des élèves étaient fort nourries que le père directeur vint se tenir à la fenêtre et suivit le speech. Le lendemain il céda une balle.

Je m’étais affronté aussi avec le père Ignace à l’occasion de mon enseignement dans une classe de filles.En effet, devant donner une leçon d’observation en 6ème année de filles, j’avais amené le matériel didactique approprié dont un serpent en bois.

Malheureusement, à la vue de ce matériel, certaines filles s’étaient mises à hurler et une sortit en courant. Le père directeurme reprocha d’avoir expressément amené ce matériel pour entraîner une telle réaction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paragraphe 4 : Mes vacances de Pâques à Lubumbashi,

Je choisis Lubumbashi pour mes vacances de Pâques. Bien avant de m’y amener j’écrivis à Athanase pour lui annoncer que j’allais être accompagné d’un ami qui désirait connaître la ville. Il s’agissait d’un jeune de C.O qui m’aidait dans mes travaux manuels.

Notre accueil avait été bon. Anastasie n’était pas à la maison, elle était partie chez ses parents à Kamina pour se faire soigner, étant donné que depuis leur mariage elle n’avait pas encore d’enfant. Je trouvai à la maison une autre femme répondant au prénom de Wilhermine Véronique.

Pour n’avoir pas céder ma chaise à mon invité à la demande de mon grand frère, celui-ci s’enerva et en échange de paroles, ilm’avait traité d’homosexuel. Je fêtai pourtant mes vingt et un ansetne supportant pas un tel dénigrement, je me décidai de quitter sa maison. Maman Eulalie qui assistaits’interposa alors qu’Athanase très furieux cassait tout ce qui était devant lui.

Je misces vacances à profit pour dactylographier la charte que nous avions élaborée avec le secrétaire permanent pour régir les sports à Luabo.

A la fin des vacances je ne reçus pas l’argent que j’avais demandé pour me loger et se nourrir convenablement à Kamina pendant les examens d’Etat. La promesse me fut faite de recevoir cet argent prochainement à Luabo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De Kamina,je fis à pied en compagnie d’autres retardataires le trajet devant nous relier à l’internat. Dans l’après midi alors que nous nous étions approchés de Luabo, mon pied gauche commença à faire très mal.

Toutes les tentatives d’avancer n’ayant pas abouti, je m’installai chez une vieille maman et remis à mes collèguesune somme d’argentpour louer le véhicule de l’internat.

Dès l’arrivée de celui-ci, je me séparai avec ma bienfaitrice qui m’avait déjà présentée une case pour ma nuit et unepâte des mangues comme souper.

Quelques jours seulement après la rentrée de Pâques, devaient avoir lieu, les examens pratiques dePédagogie et de Méthodologie devant les inspecteurs de l’enseignement primaire venus de Lubumbashi. Je remarquai parmieux la présence de mononcle Albert Nyembo.

Nous les avions préparés avec détermination carcontrairement aux années antérieures l’institut n’allait pas délivrer des diplômes, ce que le père directeur mécontent de notre conduite pendant l’année n’avait cessé de nous rappeler !

N’ayant pas retrouvé d’une part, tous les cahiers que j’avais amenés à Lubumbashi pendant les vacances de Pâques,copier ces matières dans d’autres cahiers meprenait enormément du temps et d’autre part, l’argentpromis Athanase n’étant pas encore à ma disposition, je décidai de me rendre de nouveau à Lubumbashi.

Le père directeurayant accepté ma demande, je pris en compagnie de mon collègue Bellarmin le véhicule qui devait remettre les inspecteurs à Kamina.

Il nous avait suggéré de nous présenter directement à Kamina aux examens d’Etat au lieu de rentrer à Luabo.

A Lubumbashi, de la gare, je partisdirectement à la résidence du nouveau premier bourgmestre, Monsieur Kilanga Joseph, qui avait comme secrétaire, Athanase, pour lui présenter mes félicitations.

Celui-ci me dit au téléphone, qu’il occupait la même résidence qu’à Pâques et qu’il était très surpris d’apprendre, que je me trouvais à Lubumbashi, la veille des examens d’Etat !

Paragraphe 5 : Tension à l’internat,

Un climat des tensions fréquentes entre le père directeur et certains élèves de la classe terminale, faisaitprétendre que les ceux-ci étaient devenusorgueilleux à cause du système des examens d’Etat, qui avait fait perdre aux professeurs et autorités scolaires toute leur emprise.

J’avais mécontenté Monsieur Raymond quienseignait que la source de l’humanité était l’homme de Neandertal donc de l’Europe, enme référant à ma lecture etsoutenant que la source de l’humanité était l’Afrique dont des découvertes au Zimbabwe, Kenya et Ethiopie l’avaientdémontrée. Le professeur était tellement frustré qu’il faillit arrêter son cours, prétendant que je voulais signifier qu’il ne le connaissait pas.

J’attristais aussi le père Ignace à l’occasion demon discours de fin mandat à l’association sportive de Luabo.

En effet, au niveau des sports, les préparatifs de passation des pouvoirs à un nouveau comité avaient commencé. Le secrétaire permanent avait affiché les statuts que nous avions élaborés et dactylographiés pendant les vacances de Pâques.Le père directeur les avait arrachés et ne nous les avait remit, qu’après une chaude discussion.

Aux élections mon ancien vice- président avait été élu en qualité de Président. A l’occasion de passation des pouvoirs entre notre comité et le nouveau, des matches de football, basketball et volleyball avaient été organisés.

Le clou des manifestations fut cependant, le discours que j’avais prononcé devant les invités.

Mon ami et Secrétaire particulier, Bellarmin m’avait tenu la farde et tourné versles invités, dontles prêtres de la mission, les sœurs, les professeurs et les enseignants de toutes les écoles de Luabo, j’avais lu ce discours avec beaucoup d’emphase.

Le contenu était le suivant :

‘’Chers Invités, Joueurs et Spectateurs,

Le 12 mai 1968, plaçant votre confiance en nous, vous nous aviez appelés à diriger la vie sportive de Luabo. Je me souviens très bien qu’en tant que Président du comité, je vousavais demandé ce jour-là une collaboration sincère et un soutien pour redonner la vie aux sports de Luabo et atteindre le niveau qui existait au temps de Kambolodji.

98% de vous, n’ont pas hésité de nous apporter un soutien total basé non seulement dans les paroles, mais aussi dans les actes, ce qui anima notre courage et nous fit prendre pour devise « TRACER LE CHEMIN MEME DANS LE ROC ».

Chers Invités, Joueurset Spectateurs,

Aprèstoute une année de labeur, fiers du bon résultat obtenu, nous vous invitons à parcourir avec nous le trajet suivi du 12 mai 1968 au 11 mai 1969.

Immédiatement après notre élection, faisant appel au dicton « L’UNION FAIT LA FORCE », nousavons fusionné le volley et le basket qui par tradition avaient un secrétaire autonome au football.

Lemême jour nous nous mîmes à chercher la solution au problème qui avait déjà fait couler beaucoup d’encres  » le fameux problème des arbitres ».

En effet, la plupart d’arbitres s’étaient retirés, car non contents d’être ridiculisés par certainsjoueurs indisciplinés voulant transformer le stade « Tata Machine » au ring de boxe de « Robert Cohen ».

En l’espace de deux jours, un corps compétent d’arbitres auquel nous avons assuré notre protection par de nombreuses évangiles sur la discipline nous prêta son concours :

Des réunions régulières pendant lesquelles on discutait sur des règlements et du bon arbitrage furent tenus.

Chaque arbitre reçut un carnet dans lequel il devait après chaquematch dirigé par lui, faire un compte rendu et son appréciation.

Décidés d’inculquer l’esprit sportif à nos joueurs,

Desprésidences d’équipes furent créées.

Lerèglement de se taire au terrain pendant le match fut instauré.

Le barème des sanctions employé par la FECOFA fut aussi appliqué ici à Luabo. Rappelez-vous des suspensions qui avaient frappé certains joueurs parmi vous.

Nous avons tenu des réunions innombrables avec les présidents d’équipes, des capitaines et parfois même avec tous les joueurs d’une équipe.

Pour pousser tous les joueurs à un meilleur jeu, une équipe des Léopards groupant les meilleurs joueurs entraînés plusieurs fois fut formée. Cette équipe était ainsi toujours prête à rencontrer n’importe quelle équipe qui pouvait se risquer de violer notre stade.

Les championnats furent aussi organisés en volley et basket et des équipes gagnantes reçurent comme au football, des coupes.

Le Comité Exécutif connut des innovations remarquables :

Trouvant que les paroles s’envolent mais les écrits restent nous avons composé une  » Charte ».

Chaque membre du comité reçut un carnet dans lequel il était tenu de noter toutes les grandes lignes de l’évolution sportive, son appréciation, ses idées et son apport.

Ici encore le dicton « Union fait la force » intervint par le fait que nous avons appelé le chargé du local dessports dans nos rangs afin d’éviter toute équivoque entre ce que leComité décide, prévoit et ce qui est fait.

Le Secrétaire permanent ainsi que le Secrétaire au volley et au basket accomplirent cette année-ci leurs charges d’une manière exceptionnelle.

En effet, aucun match prévu n’a raté, car même pendant les heures d’études, les Secrétaires aidés par le sportif MONGA Norbert se trouvaient au local des sports en train de réparer l’une ou l’autre balle.

Pour l’intérêt commun, le Président du Comité ne craignait pas du tout de toucher la direction et souvent se faire ridiculiser. Le Vice-Président après s’être occupé des Léopards prouva sa sagesse surtout ces derniers jours en réussissant la misson qu’on lui avait chargée auprès de la direction. Tous les autres membres du Comité collaborèrent pour la réussite dans toute fonction.

Pour assurer la réussite du nouveau Comité, nous avons préparé soigneusement les élections, nous avons fait sauter certaines fonctions non nécessaires et diminué les charges monumentales du Secrétaire permanent.

Les plus grands matches de l’année furent animés par le micro du révérend père supérieur dont le reportage par le Secrétaire permanent et « Kandanda » fut sans pareil. La tribune par tradition construite en miniature fut agrandie et les invitations furent envoyées dans le milieu externe afin de permettre à nos hôtes de se faire une idée sur notre football.

La bonne volonté du Révérend père directeur se fit souvent sentir malgré sesmoqueries à notre égard.

Nous avons actuellement un équipement complet et quatre qui manquent encore des bottines pour le football. Nous avons au basket des maillots mais sans pantoufles et nousmanquons complètement des balles pour cette discipline. En ping pong le manque de tables nous a fait rater toute activité. En Volley, tout va bien voir à merveille.

Monsieur Raymond De Bloeck se distingua beaucoup par son dévouement pour mettrede l’ordre dans notre local.

Chers Invités, Joueurs et Spectateurs,

Avant de vous présenter le nouveau Comité, laisseznous d’abord remercier tous ceux qui se sont distingués par leur esprit sportif.

Sont décorés :

  • JEAN WILLIBERT Ngoy de T.P. Englebert Mazembe.
  • AUGUSTINNkulu de Cercle Benfica.
  • GENTIL Banza de Saint Eloi Lupopo.
  • DANIEL Kasongo de Dallas pour le Basket.

Sans oublier -NORBERTMonga qui nous aida

pour la réparation de balles.

Reçoivent un prix en Football à cause de leur distinction :

  • Victor NUMBI de Cercle
  • Benjamin MISALO de T.P.
  • Médard NGOY de Philips
  • Michel KABONGO de Lubumbashi
  • Cyprien KABULO de Don Bosco
  • Williffried MUTOMBO de Vejex

En Volley ball :

  • KABONGO Michel de HARLEM
  • MISALO Benjamin de LOS
  • ANGELES
  • NGOY Paul de PRESS BOUTON
  • BANZA MWANA Jean Chrisostome

d’ OLYMPYC

En Basketball :

  • Daniel KASONGO de DALLAS
  • TCHIMONA Florimond de l’ETOI-
  • LE DU CONGO
  • Serge Mukuta d’EXCERCIOR.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont aidés et conduits à la réussite.

Tous les Présidents d’honneur,

pour Cercle et Don Bosco: TSHINJI Cyprien

T.P. et Lubumbashi:Ngoy Balthazar

Saint Eloi et Philips:Nzengu Camille

Vejex:Lumuna Baudouin

Tous les arbitres, volley, Basket et Football,

  • KAMWENY Marc
  • KILOLO NGOY Fortuné
  • TCHIMONA Florimond
  • MUSHITU Daniel
  • MONGA Serge Polydore
  • MBUYA Emile
  • MUKUTA Félix

Je remercie tous les membres du Comité qui se sont dévoués et particulièrement le Secrétaire permanent KAZADI PAUL DE NGOIE

Veuillez présenter vos adieux fièrement car jamais dans l’histoire de LUABO même pendant l’époque de KAMBOLODJI, un tel Comité n’a existé.

Le Trésorier:KALUNGA PIERRE

Le ConseillerTechnique:ILUNGA GASPARD

Le Secrétaire du Contôle:NYENGA ROBERT

BELLARMAIN

Le Secrétaire de Volley et Basket :NGOY PAUL

Le Chargé du local des sports:ILUNGAJEANDE LA

CROIX

Le Secrétaire Permanent:KAZADI DE NGOI PAUL

LeVice -Président: KAYUMBAFELICIEN

A partir d’aujourd’hui tout est fini pour nous et c’est notre Vice-President qui a à remplir désormais le rôle du Président pour le nouveau Comité.

Le Président KAYUMBA FELICIEN

Le Vice-PrésidentLUNDA RICHARD

Le Secrétaire PermanentNGOI FELIX

Le Secrétaire de VolleyMBANGU FELICIEN

Le Secrétaire de BasketILUNGA JEAN DE LA CROIX

Monsieur le Président du Nouveau Comité,

Je pense que votre expérience de toute une année vous aidera à remplir honorablement vos charges.

Ayant travaillé dans le Comité qui avait comme devise « TAILLER LE CHEMIN MEME DANS LE ROC, » rien ne vous fera courber. A vous maintenantet votre Comité de prouver ce dont vous êtes capables. Qu’à travers vous, le monde de l’année prochaine voitNotre Comité. Attention : sachez que pour évoluer vous devez être des PROGRESSISTES. Car dans le Sport il n’y a pas question de stagner. On cherche toujours une amélioration. Si vous optez pour la TRADITIONvous aurez certainement un jour un compte à rendre à tout ce monde.

Le sport de Luabo est en train d’avancer à pas de léopard vers le jour qu’il se fera connaîtresi pas par Kinshasa du moins par Kamina et Lubumbashi. Si dans d’autres Instituts existent des équipes d’une grande taille, pourquoi pas à Luabo ?

A BAS LATRADITION ET VIVE L’EVOLUTION.’’

Fait à Luabo le 11 Mai 1969.

Le père Ignace Vercreuyssen, Directeur de l’Institut Saint François d’Assise de Luabo se disait être très attaché à la tradition. Il ne manquait pas à la recommander à chaque instant aux étudiantspar sa phrase célèbre  » BABA, LA TRADITION »

En nous exclamant par les mots  » A BAS LA TRADITION ET VIVE L’EVOLUTION, il a considéré cela comme un défi que nous lui avons lancé. Très fâché il avait quitté la tribune avant les visiteurs. Il ne voulait plus nous adresser une seule parole et peut être même plus nous rencontrer.

Comme la bibliothèque était contiguë à sa chambre, il me déchargea de la fonction de bibliothécaire.

Paragraphe 6 : La fin de mes études secondaires,

Je pris l’habitude de sortir les dimanches et au lieu de rester sur les avenues, j’entrai même dans les boutiques, maisons de boissons et finalement chez des amis.

Les grands étudiants qui m’avaientinitié, m’invitèrent aussi de m’occuper du protégé, qu’avait l’ainé Médardl’année antérieure.

Une nuitalors que je m’endormais déjà, je fus réveillé pour sortir ! Un collègue ouvrit la grille. Nous nous promenâmes dans le village Kabundi, rendant des visites et buvant jusqu’au matin. Au retour nous escaladâmes les murs des douches alors que les élèves s’y lavaient déjà.

Tropfatigués, nous ne nous rendîmes pas à la messe. Notre absence ayant été remarquée, le père directeur vint visiter les chambres et découvrit une bouteille de lutuku chez un collègue, ce qui occasionna notre renvoi de l’internat.

Comme, nous étions à quelques jours des examens d’Etats, nous nous considérâmescomme ayant précédé les autres à Kamina.

Je m’amenai loger avecmes collègues d’infortune Tchinji Cyprien et Banza Mwana Jean Chrisostome chez un ami et frère de tribu, Monsieur Honoré Tabu, qui était cadre à la SNCZ/ Kamina.

Nos collègues avaient rejoint Kamina la veille de l’examen d’état et avaient été logés à l’internat des filles de l’école Mater Dei. Le père directeur nous y invita aussi afin de nous encadrer tous ensemble.

C’était pour la deuxième fois à Kamina, dans l’enceinte de l’athénée, en ville, qu’était organisé l’examen d’état.

Faible en mathématique, je connus énormément des difficultés pour tracer les limites et fus abandonné lors de ma présentation de l’examen de biologie devant le jury par le professeur Raymond. Rancunier, il avait dit à ses collègues que je le traitais d’incompétent et refusa de participer au jury pour m’interroger.

Dès la fin de l’examen d’état, je quittais Kamina pour Lubumbashi, après avoir obtenu la feuille de route dont contenu ci-dessous :

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PROVINCE DU KATANGAFeuille de route No /69

DISTRICT DU HAUT-LOMAMI

TERRITOIRE DE KAMINA

CONTROLE DE CIRCULATIONDES PERSONNES ORDONNANCE No 11/87 du 14/02/59

MonsieurLumbu Protais…………………..

De nationalité congolaise

ChefferieKongolo…….village Kongolo……

Est autorisé de se rendre de KAMINA à

Lubumbashi, Kinshasa

Accompagné de………..Pour une durée de

Depuis le21 juin 1969 audéfinitif( fin d’études)

Motif du déplacement : pour y aller rester

définitivement (fin humanités)

Fait à Kamina, le…/…/ 1969

Visa de la sûreté nationale

Visa de l’hygiène publique

Sceau et SignatureSceau

Visa de l’autorité territoriale

Signature du 24/6/69

Je trouvais à Lubumbashi où j’avais choisi d’attendre le résultat de l’examen de fin d’humanités Athanase avec son épouse Véronique qui venait de donner naissance à un garçon. Le nom de Lumbu Mulangwa,le prénom de Victor en souvenir du papa de Véronique déjà décedé et le surnom de Fiston furent attribués au nouveau né.

A la proclamation des résultats, j’obtins un certificat d’Etat. Il en était ainsi aussi de mes collègues Banza Mwana Jean Chrisostome, Nyenga Bellarmin et Mukuta Félix qui de l’une ou l’autre manière avaient aussi connus des problèmes pendant l’année scolaire. Mon collègue de malheur Tchinji Cyprien avait été le lauréat de la promotion.Surnommé à l’internat,Mitterand, notre professeur de géographie qui était de nationalité française, Monsieur Bernard était son fanatique. Il lui avait donné la côte la plus élévée pendant le jury.

C’est à l’archevêché de Lubumbashi que nous nous rendîmes retirer les pièces sanctionnant la fin de nos études secondaires.

Mon certificat avait été libellé de la manière ci-dessous :

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

C E R T I F I C A T

DE FIN D’ETUDES SECONDAIRES

Nous, Président et Membres du jury d’état crée par l’ordonnance No 68/217….du 13 juin 1968 chargés de procéder aux examens de fin d’études secondaires.

Attendu que M LUMBU Protais…..Né à Kayanza,…le 22-4-1948 a suivi régulièrement les cours de sixième année, section Pédagogie, option Pédagogie

Et qu’il a satisfait aux conditions fixées par l’ordonnance pour l’obtention d’un certificat de fin d’études secondaires,

Lui délivrons le certificat de fin d’études secondaires

Section des humanités…Pédagogiques…Option Pédagogie générale…

Fait à Kinshasa le 31 juillet 1969

Les membres du Jury, Le titulaire, Le Président duJury

Signésigné

Deux signaturesSceau

Certificat No7789

A l’occasion de ce retrait nous avions pris des photosavec les collègues et quelques membres de familles présents.

P.-Lumbu14

J’informai ce jour à mes collègues, la reprise de mon nom Maloba.

Aucune fête ne fut organisée à ma faveur, mais Raphaël se donnait la peine de m’inviter régulièrement à ses sorties dans des débits de boissons. Depuis lors, je n’ai plus oublié la mélodie de  » Marie Suzanne, oh Suza » obali mondele » que j’entendais frédonner dans toutes les boîtes de la commune Kenia.

Mon oncle Théophile avait quant à lui obtenu,son diplôme d’Etaten section agricole, après ses humanités à l’Athénée de Katuba.

Profitant de mon séjour chez lui, Athanase m’envoyavisiter à Kamina sonépouse Anastasie qui. Ne connaissant pas l’emplacement de la maison de ses parents à la base militaire, je me servis des photos de sa petite sœur Julienne Mazuya pour interroger les personnes que je rencontrais.

Ayant découvert l’habitation, je n’y trouvai pas Anastasie qui selon ses parents était aux soins médicaux à l’hôpital de Songa Mission.

Devant la rejoindre, il m’avait été remis un vélo tout neuf par papa Malisawa, un soldat qui était neveu du père d’Anastasie.

Parti de Kamina, je devais effectuer près de 75 km pour atteindre Songa Mission.Ayant longé la route de Kabongo, j’avais roulé toute la journée et trouvai Anastasie à une des cases abritant les malades. Elle était étonnée de me voir et surtout de lui avoir apporté de l’argent.

Le lendemain, je visitai l’hôpital de la mission adventiste de 7ème jour, tout en me rappelantde mon enfance au centre de Bigobo et àla station de Katanga-mission de Lubumbashi.

De retour à Lubumbashi, j’aidais cette fois-ciAthanaseà diriger le travail de réfection et ameublement de la maison abandonnée située sur l’avenue des Iris au quartier Bel air.

J’avais connu cette maison depuis l’année 1966 pour y avoir rendu visite d’abord à papa Mabruki puis à Raphaël et enfin en 1967 à ma tante Béatrice et Athanase.

Située près du camp préfabriqué, elle avait connu des affres de troubles de l’après l’indépendance avec l’occupation dans le voisinage des camps des balubas protégés par l’ONU.

Le travail avait consisté à la pose de toilettes et des baignoires, la remise du plafond, la peinture des murs et le placement de vitres. Je me donnai personnellement à l’achat des articles et au placement des vitres.

Informé de l’organisation du concours d’admission à l’Ecole Nationale de Droit etd’Administration « ENDA », je m’étais présenté à l’institut Saint Boniface où le questionnaire nous avait été soumis dans la salle d’étude.

Ayant réussi, la radiocitait régulièrement mon nom parmi les lauréats pour nous inviter à remplir les formalités de voyage en vue de rejoindre Kinshasa.

Jene remplis pas ces formalités parce quel’Université venait de rendre publique les résultats des tests que nous avions présentés lors des examens d’Etat.Comme il était dit que ceux qui avaient réussi à ces tests avaient en priorité droit à la bourse et qu’ayant réussi et sûr d’avoir la bourse, je m’étais désintéressé d’étudier dans un institut.